Ouvrage aussi vaste que l'événement qu'il célèbre, à savoir le bicentenaire de 1789, Aux armes et aux arts ! rappelle que la Révolution n'est pas que destruction; elle est aussi et surtout création, d'institutions nouvelles certes, mais elle a aussi façonné un homme nouveau. En effet, les Français, dans leur grande majorité, apprennent ou réapprennent la politique; et l'art, dont ils sont également les sujets, les invite à repenser leurs rapports à la société. Aux armes et aux arts ! permet également de tisser des liens entre l'effervescence politique et sociale qui anime le pays durant ces dix années et la création artistique qui, malgré les bouleversements au quotidien, n'a pas connu de coup d'arrêt.
Se proposant de faire une histoire des arts de la Révolution, a posteriori se pose la question de savoir dans quelle mesure l'art assure une meilleure compréhension de l'histoire et quelle est la valeur du « témoignage » artistique. Pour les contemporains, cependant, il convient de s'interroger sur l'influence du système des arts et de la perception particulière des événements qui en découlent dans un pays extrêmement divisé entre les partisans et les opposants à la Révolution, qu'ils soient passifs ou qu'ils s'engagent ouvertement.
On ne peut en douter, cet ouvrage pose de multiples questions. Tout de même un petit bémol à l'entreprise: malgré les intentions de vulgarisation des auteurs, Aux armes et aux arts ! s'adresse plus aux spécialistes, initiés à la complexité de la question qu'aux curieux. Et est captivant si l'on ne se laisse impressionner par la place de l'écrit dans cet ouvrage d'art.
[...] En réponse au besoin d'un corps spécifique que l'institution se refusait par principe à établir (en raison de la crainte de voir se reconstituer une corporation). Toutefois, les commissions sont instables. Elles sont vite renouvelées et juxtaposent artistes et scientifiques sans direction centrale. Le musée de l'an ii : une école David oppose le musée (espace de liberté qui dégage les œuvres exposées à un lieu de pouvoir, à un programme) à l'Académie (symbole de l'asservissement des artistes). Il ajoute qu'il faut que le musée devienne une école. L'intérêt muséographique est donc la traduction d'un investissement considérable sur l'école. [...]
[...] À partir du Salon de 1846, le nombre des œuvres refusées au Salon grandit. En 1847, le mécontentement est à son comble. Des artistes cherchent à s'organiser. Après la Révolution de Février, un salon est ouvert à tous : le gouvernement républicain prend en compte les demandes et un appel aux artistes est lancé. Les artistes et l'histoire de la revolution : Historicisme et pathetisme De la monarchie de Juillet à 1882, l'Histoire de la Révolution de Thiers est un ouvrage de référence pour les artistes et les inspire. [...]
[...] Un réseau d'écoles s'étend peu à peu. En province, la polyvalence des professeurs était exigée. Ils devaient eux-mêmes fournir une collection d'étude et encourager l'éclosion de talents. L'effort de sociabilité des élites Une partie des élites s'emploie à joindre une sociabilité éclairée à la libre jouissance de collection au sein de musées. Certaines de ces initiatives sont d'origine officielle (à Bordeaux par exemple). Les entreprises culturelles, marquées par l'influence maçonnique, font le plus souvent appel aux financements privés pour échapper à la tutelle administrative. [...]
[...] Mais certains artistes désapprouvent cette situation politique nouvelle qui leur fait peur. L'appel de l'actualite Avant 1789, la mise en image se fonde bien souvent sur des sources narratives. Certes on relève une entreprise de reconstitution de l'actualité mais le prestige de la vérité est approprié par des arguments à usage commercial ou politique. Tenir la référence historique à distance apparaît comme un moyen de contrôler le discours de la production artistique. Les prises de position des artistes représentaient un danger pour l'Etat. [...]
[...] La répartition des musées doit répondre aux besoins de la société civile comme de l'industrie. Aux côtés de la suprématie de la capitale, les droits légitimes de la province sont reconnus, à condition que les municipalités manifestent leur engagement financier. Chaptal discerna deux types de musées : la collection pédagogique (se veut universelle) et la collection-mémorial (emblématique du génie du lieu illustre une fierté locale). Un nouveau système des arts Avec Thermidor, la révolution des arts est terminée : une foule de proclamations manifeste le sentiment d'une liberté recouvrée car, enfin, la Terreur ne comprime plus les esprits (Le Brun). [...]
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