Entre 1941 et 1942, au moment précis où l'économie du IIIe Reich est mobilisée pour la guerre industrielle totale, les unités de la Wehrmacht subissent un processus de « démodernisation »: c'est là un des plus grands paradoxes de la seconde guerre mondiale.
L'intérêt principal de cet ouvrage est de remettre en cause l'idée selon laquelle les soldats de la Wehrmacht (les divisions SS et les Einsatzgruppen en sont exclus) se sont battus sans adhérer à l'idéologie nazie, en étudiant l'armée de l'Est (Ostheer).
[...] Au cours des deux dernières années de la guerre, les soldats du front se considèrent comme les missionnaires de la nation allemande. Par exemple, à la mi- mars 1945 un soldat du écrivait de la Poméranie : En tout cas, nous espérons que notre civilisation n'aura pas à subir l'invasion mongole Paradoxalement, la connaissance qu'ont les soldats des actions criminelles du régime ne font que les inciter à combattre plus résolument pour leur survie tant ils craignent les conséquences de la défaite (ils sont persuadés que les Soviétiques vont se venger) Beaucoup de soldats refusent de regarder la réalité en face jusqu'aux derniers jours de la guerre. [...]
[...] Loin de se désagréger, les unités se ressoudent. Chapitre IV : La déformation de la réalité Un endoctrinement de la jeunesse allemande qui porte ses fruits Les soldats dans leurs lettres ont tendance à atténuer la responsabilité de la brutalité sans précédent de la Werhmacht et de la SS en union soviétique. Cette perception déformée de la réalité indique à quel point la propagande et l'endoctrinement nazis ont fonctionné. En effet, la plupart des hommes qui combattent au sein de la Wehrmacht étaient des enfants ou des ados en 1933. [...]
[...] La mise en place d'une économie de guerre en Allemagne ne change rien. L'augmentation des divisions et de la production de chars (de 2235 en 1940 à 5290 en 1941) et d'avions ne parvient pas à compenser l'immensité des pertes. L'ennemi accroît sa supériorité relative et améliore son équipement (les chars T34 soviétiques sont la hantise des Allemands). Seules quelques unités d'élite restent bien approvisionnées . Par exemple, la 18e panzerdivision (unité normale de la Werhmacht) disposait de 200 chars au début de la campagne seulement le 9 novembre à la veille de l'offensive sur Moscou mais ils vite immobilisés faute de carburant. [...]
[...] En mars soldat condamné à mort pour abandon de poste pendant la bataille et l'autre pour refus d'obéir pendant une attaque. La force pure et simple est utilisée sans le souci des procédures légales. En 1943, le commandant de la 18e ordonne à ses officiers de faire respecter l'ordre si besoin est par les armes. Si les refus d'obéissance sont très sévèrement condamnés, les soldats bénéficient de l'accord implicite des officiers pour les exactions commises à l'égard des civils et des prisonniers. [...]
[...] L'historien reprend un thème central de la propagande nazie de l'époque qui mettait en avant le spectre de l'invasion barbare. Hilldruger affirme également que les occidentaux refusèrent d'aider le Reich contre les Soviétiques parce que la destruction totale de l'Allemagne leur aurait assuré une supériorité incontestée. Comme les soldats de l'ostheer se battaient pour leur propre survie et celle de la population civile face à l'invasion barbare et parce qu'ils défendaient l'Europe contre la domination de puissances non européennes, ils combattaient pour une cause juste Paradoxalement , le raisonnement d'Hilldruger tend à faire des soldats allemands non pas des victimes mais des hommes qui se sont battus par conviction. [...]
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