L'appel à l'Afrique : Contributions et réactions à l'effort de guerre en AOF 1914-1919, Marc Michel, Afrique occidentale, France, Première Guerre mondiale, colonies, Force Noire
L'auteur, Marc Michel, tente dans ce livre d'appréhender ce qu'a représenté pour les peuples colonisés par la France en Afrique occidentale l'effort demandé au cours de la Première Guerre mondiale. Il ne s'agit pas pour lui de raconter les péripéties du conflit en Afrique même. En effet pour les populations d'AOF, ces événements très passagers (la conquête du Togo dura trois semaines) ou relativement lointains (conquête du Cameroun) pesèrent beaucoup moins sur la vie quotidienne que les exigences de la métropole. Paradoxalement, la guerre en Europe fut plus lourdement présente aux Africains que la guerre en Afrique.
On parle d'effort de guerre, mais il vaudrait dire les efforts de guerre, car l'appel à l'AOF revêtit au moins deux formes, militaire et économique.
[...] Cela fonctionna, la production fut globalement bien plus élevée. Mais Van Vollenhoven ne put venir à bout d'un autre problème de taille : le transport. Il n'y avait pas assez de bateaux pour emmener les produits en Europe. La guerre sous-marine gênait le mouvement des navires, et la flotte marchande (passée sous contrôle d'État) allait prioritairement en Amérique. Une politique de stockage fut mise en place, beaucoup d'entrepôts furent construits. Mais de grandes quantités de denrées périssables furent perdues. Cette politique fut donc au final un échec. [...]
[...] On peut noter que ce programme prévoyait l'arrêt des recrutements. Les résultats furent modestes, mais cette conférence permit d'esquisser des solutions. L'AOF fut dès lors appelée à fournir un concours systématique à la Défense Nationale, ce principe fut mis en application par un nouveau gouverneur général, Joost Van Vollenhoven. Chapitre 10 : La politique Van Vollenhoven Van Vollenhoven arriva en Afrique en mai 1917. Il imposa des mesures pour permettre le décollage économique de l'AOF, il s'agissait d'inciter fortement à la production, mais on peut pas parler de dirigisme. [...]
[...] Ces résultats sont à relativiser, en effet Mangin n'a pas fait de vrai recensement. Au passage de la mission, l'administrateur convoquait les chefs et les notables au chef-lieu du cercle (le cercle était une unité administrative), et au cours d'une grande réunion réunissant 1500 à 2000 personnes, Mangin ou l'un des ses adjoints demandaient combien d'hommes il pouvait espérer obtenir. Ce procédé est tout à fait aléatoire, d'autant plus que les chefs convoqués n'avaient pas toujours d'autorité réelle. Le Sénégal fut celui qui promit le plus d'hommes, avec aussi la Côte d'Ivoire et le Dahomey. [...]
[...] On leur impute à peu près des décès de Sénégalais en hôpital. Des cours de français ont été donnés aux tirailleurs à partir de 1916, mais les méthodes employées semblent avoir été inaptes. Cet apprentissage était soi-disant adapté aux langues indigènes, en fait on leur apprenait des expressions comme Y'en a bon . censées être plus simples à retenir pour eux. Moral et moralité L'État-Major surveilla attentivement le comportement des tirailleurs à l'arrière, mais il n'y eut aucun problème majeur. [...]
[...] Les maladies pulmonaires, dont la tuberculose et la pneumonie, sévissaient notamment. Du point de vue social, les conclusions n'étaient pas bonnes non plus. Les Sénégalais furent en effet autorisés à emmener des femmes, ils vivaient ainsi d'une manière bien particulière, dans un cadre quasi villageois. Ils avaient tendance à vivre repliés sur eux-mêmes et étaient vus de manière hostile par les populations locales avec lesquelles ils eurent quelques altercations au Maroc. Enfin, le bilan militaire n'était pas non plus très bon. [...]
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