Après avoir été mobilisé, à sa demande, en 1940, Marc Bloch est exclu de la fonction publique par les décrets de Vichy d'octobre 1940 contre les Français d'origine juive. Même s'il est partiellement réhabilité et obtient un nouveau poste universitaire, il s'investit de plus en plus dans la Résistance. Il adhère ainsi successivement au réseau « Combat », puis au réseau « Franc-Tireur » en 1943. Arrêté le 8 mars 1943 par la Gestapo, il est torturé et emprisonné. Le 16 juin 1944, il est fusillé, ainsi que d'autres détenus, à Saint-Didier-de-Formans.
Fondateur avec Lucien Febvre de l'Ecole des Annales et de la revue du même nom, le nom de Marc Bloch est synonyme de Nouvelle Histoire. En effet, ses travaux ont permis un renouvellement profond de la discipline historique en France, à contre-courant de la démarche positiviste de Langlois et Seignobos ("Introduction aux études historiques, 1898).
Avec "Apologie pour l'histoire ou métier d'historien", paru à titre posthume en 1949, Marc Bloch livre sa conception de l'histoire. Ayant travaillé sur les outils de la méthode historique, ce spécialiste de l'histoire médiévale met en forme une méthodologie originale pour renouveler l'étude et la compréhension des phénomènes historiques.
[...] Une nouvelle conception de la discipline historique A. Faire de l'Histoire une science globalisante Il s'agit avant tout pour Marc Bloch d'établir un lien avec les autres sciences humaines. En effet, il est nécessaire de faire appel à l'économie, à la sociologie, à l'analyse des mentalités et des représentations, à la démographie ou à la jeune discipline de la psychanalyse. L'ajout de ces autres disciplines doit se faire de manière naturelle dans la mesure où leur incorporation est la condition sine qua non à la compréhension de sa propre discipline, la discipline historique. [...]
[...] Il est donc tout indiqué selon Marc Bloch de pratiquer une méthode régressive à rebours. Selon lui, la démarche naturelle de toute recherche est d'aller du mieux ou moins mal connu au plus obscur C. La mise en place systématique des sources Avec Marc Bloch, vont se généraliser les notes de bas de page. Cette pratique se justifie dans la mesure où une affirmation n'a le droit de se produire qu'à la condition de pouvoir être vérifiée Il est donc nécessaire d'indiquer la provenance, car l'historien doit toujours être en mesure d'offrir la preuve de ce qu'il avance. [...]
[...] En effet, pour vérifier un fait, il s'agit d'utiliser la méthode comparative comme méthode critique. L'historien doit donc effectuer une confrontation entre plusieurs documents afin de les départager. Il doit également effectuer une analyse psychologique, c'est-à-dire peser les raisons présumées de la véracité, du mensonge ou de l'erreur du document. Par ailleurs, pour départager deux témoignages, l'historien peut s'appuyer sur une analyse du contexte : le témoignage étudié ne doit pas s'éloigner trop sensiblement de la pratique commune. On a affaire ici à une analyse d'ordre sociologique. [...]
[...] En effet, ses travaux ont permis un renouvellement profond de la discipline historique en France, à contre-courant de la démarche positiviste de Langlois et Seignobos (Introduction aux études historiques, 1898). Avec Apologie pour l'Histoire ou Métier d'historien, paru à titre posthume en 1949, Marc Bloch livre sa conception de l'Histoire. Ayant travaillé sur les outils de la méthode historique, ce spécialiste de l'histoire médiévale met en forme une méthodologie originale pour renouveler l'étude et la compréhension des phénomènes historiques. Il s'agit donc, afin de bien rendre compte du bouleversement méthodologique opéré par l'École des Annales, de procéder en deux temps. [...]
[...] On doit donc distinguer deux catégories de documents. La première catégorie concerne les sources narratives c'est-à- dire les récits délibérément voués à l'information des lecteurs. Ce sont les témoignages volontaires. La deuxième catégorie concerne les témoignages de témoins malgré eux Il s'agit pour Marc Bloch des indices que, sauf préméditation, le passé laisse tomber le long de sa route Mais, remarque encore Marc Bloch, jusque dans les témoignages les plus résolument volontaires, ce que le texte nous dit expressément a cessé d'être l'objet préféré de notre attention C'est donc que l'intérêt de l'historien se porte désormais plutôt sur ce que le texte laisse entendre sans avoir souhaité le dire. [...]
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