Penser la Grande Guerre, Un essai d'historiographie, directement publié en format de poche, en 2004, a pour ambition de montrer les mécanismes qui expliquent pourquoi ce sujet a connu un grand intérêt auprès des trois générations d'historiens qui se sont succédés depuis et d'exposer l'évolution qu'a connu, au cours de ces quatre vingt dix ans passés, l'étude de cette période. Ce livre constitue ainsi une synthèse des débats historiographiques sur la Grande Guerre.
Antoine Prost est un historien français né en 1933. Normalien et agrégé d'histoire, il soutient en 1975 une thèse consacrée aux anciens combattants, intitulé : Les Anciens combattants et la société française (1914-1939). Spécialiste des questions d'éducation, il a dirigé le Centre de recherches sur l'histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme, devenu le Centre d'histoire sociale du XXe siècle. Professeur d'histoire à Paris I, il dispensait des cours d'historiographie en deuxième année d'histoire jusqu'en 1998.
Jay Winter est professeur d'histoire à l'université de Yale aux Etats-Unis. Spécialiste de cette période, il y a consacré de nombreux ouvrages.
L'intérêt de leur livre est d'abord d'être le premier à embrasser la totalité de l'historiographie de la Grande Guerre et d'autre part d'être le fruit de la collaboration de deux hommes de nationalité différente. Cela leur permet de prendre en compte l'historiographie française, anglo-saxonne mais aussi allemande et tous les ouvrages traduits d'en au moins une de ces trois langues.
Penser la Grande Guerre est la première analyse qui cherche à mettre en lumière la logique qui régit la publication des nombreux ouvrages consacrés à la période en se posant les questions suivantes : dans quelle mesure ces ouvrages historiques répondent-ils à des attentes précises ? Comment leurs approches successives se sont enchaînées ?; Dans quelle mesure l'écriture de la Grande Guerre s'inscrit-elle dans des enjeux plus larges ?
Pour répondre à ces questions, Antoine Prost et Jay Winter suivent un raisonnement thématique, au fur et à mesure des chapitres de leur ouvrage. C'est donc ainsi que l'on étudiera leur livre : chapitre par chapitre, thème par thème.
[...] Pour répondre à ces questions, Antoine Prost et Jay Winter suivent un raisonnement thématique, au fur et à mesure des chapitres de leur ouvrage. C'est donc ainsi que l'on étudiera leur livre : chapitre par chapitre, thème par thème. Dans un premier temps, Antoine Prost et Jay Winter créent la notion de configuration historique Ils en distinguent trois qui correspondent à trois périodes différentes et qui privilégient chacune une forme d'histoire. La première configuration est dite militaire et diplomatique c'est une histoire, attentive aux évènements et faite par les professionnels (généraux, ministres, dirigeants politiques et diplomatiques) : une histoire vue d'en haut. [...]
[...] Quartier généraux et ministères les auteurs s'interrogent sur la perception du commandement et les relations entre pouvoir civil et militaire. Ils distinguent, là encore, trois périodes. La première est une histoire des acteurs, c'est une histoire nationale des batailles qui glorifie le camp de l'auteur, c'est donc généralement une histoire de la victoire. La second période, caractérisée par la professionnalisation de l'histoire, n'est plus une histoire qui glorifie mais une histoire qui critique, notamment le commandement. Les interrogations se portent sur l'influence réciproque des militaires et des politiques. [...]
[...] Winter reviennent sur les trois générations d'historiens de la Grande Guerre. La première génération dite de 1935 pense la guerre en terme politique et son objectif est la paix. Puis vient la génération des cinquantièmes anniversaires qui travaille dans un contexte complètement différent : la Seconde guerre mondiale a dépassé la première dans l'horreur et dans son caractère mondial (la Première semble plus une guerre européenne) ; le public a changé, il s'est élargi ; les historiens voient la guerre au travers des groupes (industriels, ouvriers, poilus, mutinés Enfin, la troisième génération de 1992 que Prost et Winter attache à cette date qui correspond à l'ouverture de l'Historial de Péronne, qui considère la Grande Guerre comme une guerre civile européenne, une vision influencée sans doute par la construction européenne. [...]
[...] Antoine Prost est un historien français né en 1933. Normalien et agrégé d'histoire, il soutient en 1975 une thèse consacrée aux anciens combattants, intitulé : Les Anciens combattants et la société française (1914-1939). Spécialiste des questions d'éducation, il a dirigé le Centre de recherches sur l'histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme, devenu le Centre d'histoire sociale du XXe siècle. Professeur d'histoire à Paris il dispensait des cours d'historiographie en deuxième année d'histoire jusqu'en 1998. Jay Winter est professeur d'histoire à l'université de Yale aux Etats- Unis. [...]
[...] Prost a tenté de montrer les limites de cette brutalisation (Revue du XXème siècle, janvier mars 2004). Ses arguments sont, entre autres, que les combattants tuent peu dans les tranchées (plus de deux tiers des morts sont dus à l'artillerie) ; qu'il n'y a pas de plaisir et de volonté de tuer ou du moins qu'elle disparaît assez vite. La deuxième grande question est celle du consentement : pourquoi les combattants ont-ils tenus ? Annette Becker, avance pour répondre à cette question, la notion de culture de guerre, une culture qui va expliquer la violence et la durée de la guerre. [...]
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