Les Anti-lumières, Zeev Sternhell, pensée anti-lumière, universalisme, fascisme, athéisme, culture nationale, esclavage, antisémitisme, guerre mondiale, fiche de lecture
Zeev Sternhell est un professeur d'histoire des idées israélien, dont toute l'oeuvre cherche à mettre à jour les mécanismes qui ont mené à l'antisémitisme et au nazisme. Dans Les origines françaises du fascisme publié en 1978 il a démontré que les sources du nazisme n'étaient pas nées en Allemagne dans les années 1930, mais en France dans les années 1920. Mais dans son dernier livre, Les Anti-Lumières (2006), il approfondit sa recherche et fait remonter les origines du fascisme au XVIIIe siècle dans des foyers tels que l'Allemagne et l'Angleterre.
En effet au XVIIIe siècle, on assiste au mouvement des Lumières (abréviation: L) franco kantiennes sous l'impulsion de philosophes tels que Rousseau, Voltaire, Kant. Ce mouvement est symbolisé par l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert. Il marque l'avènement de la raison comme seul moyen de connaissance du réel. La raison est partout : elle est même censée réguler les gouvernements et les Etats. Les Lumières sont aussi une prise de conscience par l'homme de sa libération par rapport à la nature et la religion. En effet, le travail de la raison le sort de l'obscurantisme des croyances. C'est à cette époque-là qu'apparaît la démocratie, fondée sur le Droit naturel : les philosophes ont démontré que les hommes étaient égaux les uns aux autres et qu'ils n'avaient donc pas à être dirigés par qui que ce soit sans l'accord du reste du peuple. Cet accord s'appelle le Contrat social. Les L cherchent à démontrer l'unicité du monde et proposent donc des lois absolues, valables pour tous les hommes de tous les temps.
En réaction à ce mouvement s'est développée la pensée des Anti-Lumières (abréviation: AL). Elle fut initiée par Vico , philosophe italien de la première moitié du XVIIIe siècle, mais dont l'influence sera réduite. Ses vrais pères sont en fait Herder qui publie en 1774 Idées pour une autre philosophie de l'Histoire et Burke qui publie Réflexions sur la Révolution française en 1792. Ils initient un long mouvement de contestation qui se poursuivra tout au long du XIXe siècle avec notamment Maistre, Renan, ou Meinecke et jusqu'au XXe avec des noms tels que Maurras, Barrès ou Berlin.
On peut donc suivre la démarche de Sternhell, et se demander en quoi l'influence de la pensée anti-lumière fut décisive dans l'apparition des fascismes. En quoi la négation de valeurs telles que le rationalisme, l'athéisme, ou l'universalisme a-t-elle pu aboutir aux camps de concentration ?
[...] On peut donc suivre la démarche de Sternhell, et se demander en quoi l'influence de la pensée anti-lumière fut décisive dans l'apparition des fascismes. En quoi la négation de valeurs telles que le rationalisme, l'athéisme, ou l'universalisme a-t-elle pu aboutir aux camps de concentration ? Pour ce faire, nous étudierons dans un premier temps la conception de l'individu politique qu'ont les AL, c'est-à-dire l'idée qu'ils se font de l'Homme en société. Puis, nous mettrons en évidence l'importance de la culture dans la société dont rêvent Herder et ses disciples. [...]
[...] Par contre, pour les AL, l'Histoire est synonyme de nature: Pour Burke, la réalité, consacrée par l'Histoire, correspond à l'ordre naturel des choses (Sternhell). De plus, l'Histoire est dirigée par la main de la providence: sa vision de l'histoire comme un drame agencé par dieu est le chemin emprunté par Herder pour signifier la dépendance totale de l'individu à l'égard de la communauté historique, nationale et culturelle Par conséquent, les AL sapent l'optimisme des l'homme ne chemine pas du tout vers la liberté, il est prisonnier, bien au contraire. [...]
[...] S'opposa à la philosophie des Lumières, estimant que le déroulement de l'Histoire ne pouvait être ni compris ni jugé à l'aune de la seule raison ( Réflexions sur la Révolution en France (1790) critique l'œuvre législative des révolutionnaires, fondée sur des principes abstraits. Démocratie = tyrannie. Prédit que le mouvement révolutionnaire français aboutirait à la dictature militaire. Herder, Johann Gottfried (1744-1803), écrivain et philosophe allemand. (Fragments sur la littérature allemande moderne (1767), où il prône l'émancipation de la littérature nationale par rapport aux influences étrangères. [...]
[...] Mais ce conflit a vidé les caisses du Royaume-Uni. Londres décide de faire supporter une partie des frais de guerre aux colons américains, et impose de nouvelles taxes qui provoquent le mécontentement des colons américains : ils refusent de payer parce qu'ils ne sont pas représentés politiquement à la Chambre des communes[11] à Londres. D'autre part, dans le but d'atrophier l'économie américaine, et donc sa puissance, les Britanniques vont interdire à leurs colonies de vendre leurs produits à un autre pays que l'Angleterre. [...]
[...] La vie politique est régie non pas par un contrat social volontaire, mais par un accord tacite : chaque individu en naissant s'engage dans une société et ses mécanismes. Toute révolution est une mise en danger de l'équilibre établie depuis des temps immémoriaux. L'attachement à la culture nationale et la force du sentiment national justifient les guerres et la conquête. Ce même attachement à la culture entraîne une grande méfiance vis à méfiance des autres sociétés susceptibles de la dénaturer. Au nom de la culture nationale et de sa pureté toute nation jugée inférieure se voit donc refuser toute dignité. [...]
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