Fiche de lecture du livre d'Annie Jourdan qui décrit la politique culturelle et propagandiste de Napoléon Bonaparte, depuis la campagne d'Italie jusqu'à Sainte-Hélène.
Livre édité en 1998, chez Aubier, dans une collection historique dirigée par Alain Corbin et Jean-Claude Schmitt.
L ‘auteur, Annie Jourdan, est docteur en lettres et maître de conférence à la Faculté de Lettres de l'Université d'Amsterdam. Elle est spécialisée dans l'histoire du XVIIIème siècle, de la Révolution et de l'Empire. Est l'auteur de plusieurs livres dont Les Monuments de la révolution. 1770-1804. Une histoire de représentation, L'Empire de Napoléon, et a participé à divers colloques : Journalisme et Fiction au XVIIIème siècle (tenu à Exeter, en septembre 1996), ou Remous révolutionnaires : République Batave, armées françaises (à l'institut néerlandais, Paris en février 1995). Elle collabore régulièrement à la revue ArtPress.
Le livre d'Annie Jourdan propose ici une vision différente de Napoléon. Son approche du grand homme, ainsi qu'elle le qualifie elle-même, se fait par le biais de la culture, ce qui est assez inhabituel. En effet, les ouvrages traitant de Napoléon Bonaparte privilégient plutôt le côté militaire, législatif, ou encore politique. Ici l'auteur tente non seulement de mettre en lumière la politique culturelle de l'homme mais également ses préoccupations profondes pour fonder sa quatrième dynastie. Selon elle, Bonaparte a élaboré des images de sa personne dans trois buts précis : pour accéder au pouvoir, pour le renforcer et pour entrer dans l'Histoire.
Sa bibliographie est basée, certes sur des ouvrages d'historiens qualifiés de généraux, mais aussi et surtout sur les mémoires de proches de l'Empereur et sur ses écrits. Elle s'est également penchée sur des ouvrages d'histoire de l'art et de journalisme. Sa bibliographie dénote donc d'une certaine rigueur scientifique et d'une volonté de précision et d'exactitude dans ses propos.
Elle a adopté un plan en deux parties, l'une consacrée à l'histoire et la représentation, où elle décrit le point de vue de Bonaparte sur l'histoire ainsi que son image à travers son règne, et la seconde (Arts et représentation) décrit les qualificatifs sous lesquels il a voulu demeurer dans l'histoire : en tant qu'imperator/héros, républicain et comme mécène.
Afin de mieux cerner l'évolution de l'image de Napoléon dans le temps ainsi que celle de sa politique culturelle, nous avons résolu de suivre le plan de l'auteur, une dernière partie est plus particulièrement destinée à une discussion autour du livre, son vocabulaire, son silence sur certains sujets, et son intérêt en tant que livre d'histoire.
[...] Napoléon, héritier de la révolution Napoléon souhaite passer dans la postérité comme un empereur républicain. L'auteur se propose alors d'analyser les œuvres monumentales de l'empereur afin de voir s'il y a une continuité avec la République, si Napoléon est bien héritier de la révolution. Du projet d'un temple de Mars aux Invalides à celui de faire de la Madeleine un temple de la gloire, ces projets ont en commun de célébrer les militaires et leurs exploits, et d'avoir été abandonnés. [...]
[...] Son intérêt : - Ouvre une nouvelle perspective sur la façon dont on perçoit Napoléon, l'étudier au travers de ses stratégies culturelles permet de voir un personnage moins sûr de lui, demandant conseils (à Denon et Fontaine, même à l'opinion publique), hésitant sur les projets monumentaux, abandonnant les luttes sans imposer sa volonté (devant Institut, face aux historiens, aux écrivains), et très préocuppé par le jugement de l'histoire et par sa légitimité. - Permet aussi de s'ouvrir à l'art impérial qui totalement méconnu. [...]
[...] Elle est spécialisée dans l'histoire du XVIIIème siècle, de la Révolution et de l'Empire. Est l'auteur de plusieurs livres dont Les Monuments de la révolution. 1770- 1804. Une histoire de représentation, L'Empire de Napoléon, et a participé à divers colloques : Journalisme et Fiction au XVIIIème siècle (tenu à Exeter, en septembre 1996), ou Remous révolutionnaires : République Batave, armées françaises (à l'institut néerlandais, Paris en février 1995). Elle collabore régulièrement à la revue ArtPress. Le livre d'Annie Jourdan propose ici une vision différente de Napoléon. [...]
[...] Accueilli à Paris par un véritable triomphe, le jeune Buonaparte est enfin reconnu comme Bonaparte, et son physique jugé commun, sa tenue non soignée le font voir comme quelqu'un d'exceptionnel et non plus comme original. Mais selon Bonaparte On ne conserve à Paris le souvenir de rien. Si je reste longtemps sans rien faire, je suis perdu. Une renommée en remplace une autre si bien qu'après l'échec du projet de descente en Angleterre, il saute sur l'idée de Talleyrand de partir en Egypte. [...]
[...] Héros et imperator : L'une des idées, issus de la Révolution, qui prédominent chez Napoléon Bonaparte est que le pouvoir doit s'imposer notamment par les armes et les arts. Il sait à quel point l'image est puissante et que pour parvenir à s'extraire du lot des généraux (Joubert, Moreau, Augereau), il doit obligatoirement user de la représentation iconographique tout en contrôlant l'image de lui qu'elle diffuse. Les premiers portraits de Bonaparte, datant d'avant sa prise de pouvoir, offrent tous une ressemblance dans la physionomie du jeune héros : cheveux au vent, visage émacié, menton volontaire (cf. illustrations du livre) Bonaparte harangue ses troupes, il domine, est intrépide. [...]
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