Le phénomène de « Table rase » français est une radicalité philosophique unique : la volonté de la Révolution française est d'être le seul événement à marquer les mémoires à jamais, à fonder le futur. Il s'agit de rejeter le passé irrationnel et particulier (aussi pour s'en protéger).
On retrouve l'influence de la théorie du contrat social de Rousseau : ambition universelle qui « par la libération de l'Homme de toute subordination lui donne souveraineté entière ». L'Homme se régénère, s'émancipe : transfert du religieux au politique. La volonté française de bannir le religieux au profit de la raison renvoie le catholicisme à la contre-révolution : le Royaume-Uni et les Etats-Unis sont moins radicaux sur ce rapport avec la religion et la tradition.
[...] L'Amérique doit s'en séparer pour ne pas être contaminée et pour mener son projet à bien. Au contraire, la France doit combattre un obstacle intérieur ce qui lui vaudra un sentiment de rupture temporelle plus fort. Il n'y a pas de réel Ancien Régime anglais, mais Adams en construit un pour que la Révolution américaine soit vue comme table rase et aboutissement. La guerre de 1776 aux États unis est vue comme un redoublement de l'acte de fondation des colonies. [...]
[...] Doit-on achever ou poursuivre la Révolution ? Deux cycles : 1789-1799 ou 1804 : absence de structures administratives stables et fortes d'où fluidité de la politique révolutionnaire : répertoire des formes politiques inventées par la Révolution. Puis le XIXe : on cristallise sur une plus longue durée les mêmes formes politiques que la première fois avec un cadre administratif fort, stable et reconnu (centralisation napoléonienne). Cette réutilisation du passé est une farce après la tragédie dira Marx. Les diverses mémoires nationales de la Révolution se cristallisent pendant la Monarchie de Juillet.1830 est un point tournant : les Trois Glorieuses pour un nouveau 1789 et Louis-Philippe d'Orléans pour éviter un nouveau 1793 par l'instauration d'une royauté de la Révolution mais le succès ne sera qu'apparent. [...]
[...] Consensus sur l'administration, MAIS crise de légitimité sur la forme étatique. Aspect conservateur : attachement à la tradition royale où l'administration a préparé la voie de l'égalité. Aspect révolutionnaire : obsession de la réinstitution du social L'étude comparative anglais / américains/ français Le phénomène de Table rase français est une radicalité philosophique unique : volonté de la Révolution française d'être le seul événement à marquer les mémoires à jamais, à fonder le futur. Il s'agit de rejeter le passé irrationnel et particulier (aussi pour s'en protéger). [...]
[...] L'Ancien Régime et la Révolution François Furet Les paradoxes relevés par l'auteur Le reflet solennel du passé est inséparable de l'obsession historique La monarchie a besoin d'obéissance. Donc elle nivelle la société en garantissant un statut contre de l'argent (raisons financières). L'État absolutiste, selon Tocqueville, a déshonoré l'aristocratie sans ouvrir d'espace à la démocratie La Révolution s'oppose au roi de France comme incarnation de la monarchie elle-même-symbole de la Nation. Il y a donc une affirmation de l'égalité et de la représentation, séparation du roi et de la nation. [...]
[...] La république fondée dans les années 1870 le sera à la fois par une alliance avec les orléanistes et avec une reprise en compte de toute l'histoire de France (monarchie et démocratie). La volonté de recommencement absolu se déplace dans le mouvement socialiste. Problématiques possibles : Autour de la table rase française et américaine, la comparaison de leurs Révolutions, la Révolution française entre rupture et continuité, les idées des Jacobins, le problème d'achèvement ou de poursuite de la Révolution autour de dates de référence : et les années 1870. [...]
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