On m'a présenté cet ouvrage lors de son achat comme un essai historique. Cependant il se distingue du manuel «traditionnel» par l'omniprésence du point de vue, sans concession et parfois même cynique, de l'auteur. Les remarques qualitatives et les formules «coup de poing» sur les agissements ou les décisions de tel ou tel autre personnage sont en effet légion. Cela peut surprendre au début de la lecture, le procédé pouvant paraître un peu facile avec le recul historique, mais à terme il ne se révèle pas désagréable et l'on y prend vite goût.
[...] L'originalité réside dans la création d'un Président de la République élu par les représentants pour quatre ans et détenteur du pouvoir exécutif. Ce dernier, ne peut être renversé par le Congrès, qu'il ne peut réciproquement dissoudre. Une Cour Suprême voit le jour, composée de magistrats nommés à vie par le Président, elle est indépendante et garantit la constitutionnalité des lois. La constitution pourra être modifiée par des amendements tels que les dix premiers formant le Bill of Rigt voté en 1791 et garantissant les droits fondamentaux. [...]
[...] Les débats et les remises en question basés sur les grands principes de liberté ou d'égalité ont forgé la conviction que nouvelle société américaine représente quelque chose de neuf et de supérieur à la vieille Europe, monarchique, décadente et corrompue qui mériterait de s'inspirer du modèle américain». En conclusion, même si ce livre n'apporte pas des données inédites à un cours déjà complet il en demeure quand même un bon complément en explicitant de manière exhaustive des points précis. Il permet aussi de trouver les origines de réalités incontournables de la donne politique mondiale actuelle et par dessus tout il est très plaisant à lire et je le conseille. [...]
[...] Les Etats-Unis sont désormais indépendants; le 17 septembre 1787 est proclamée la Constitution, née d'un compromis entre les volontés divergentes des états (certains riches, d'autres plus pauvres, partisans d'un Etat fédéral fort ou du droit des états . Première constitution des temps modernes, elle est courte (à peine 6000 mots) et établit les bases de la démocratie en accord avec les idées des philosophes des Lumières (même si le suffrage n'est pas encore universel). Elle assure le respect des libertés individuelles et applique le principe de séparation des pouvoirs. [...]
[...] Or la guerre des Sept Ans a coûté cher et les impôts subissent de brusques augmentations. En 1765, le droit sur le timbre (Stamp Act) est institué, tous les actes officiels doivent désormais s'acquitter d'un timbre. Les colons boycottent cette mesure, refusant l'absence de représentation et de consentement à l'impôt, ils contestent en même temps le monopole des grandes compagnies commerciales (La Compagnie des Indes Occidentales) responsables d'une pression à la hausse sur les prix. Les monopoles sur des produits comme le thé importé d'Inde sont visés, donnant lieu à l'incident de la Boston tea party en 1773 au cours duquel des colons déguisés en indiens ont pris d'assaut un navire anglais et jeté par dessus bord sa cargaison de thé. [...]
[...] Les Etats-Unis étaient une société coloniale, les treize colonies anglaises d'Amérique du Nord ont été formées au cours du XVIIème et du XVIIIème siècle après l'expulsion des hollandais. Il s'agissait en fait d'une grande colonie de peuplement située entre la Floride, possession espagnole, et le Québec, province française. Les émigrants, originaires à plus de 80% de territoires britanniques (Irlande protestante, Ecosse), étaient un peu moins d'un million avant les arrivées massives du milieu du XVIIème siècle. A l'exception des riches marchands du Nord installés près des grands ports (Boston, New York, Philadelphie) et échangeant avec le Royaume Uni ainsi que des planteurs du Sud (implantés dans les Etats de Caroline du Nord et du Sud, et en Virginie), la population était d'origine modeste et l'on dénombrait très peu d'aristocrates. [...]
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