En 1788-89 s'ouvre la rédaction des cahiers de doléances qui, pour l'auteur, sont l'unique moment où les Français ont pu s'exprimer directement. 5 millions de Français âgés de plus de 25 ans y participent ; plus de 40 000 cahiers sont rédigés. 30 ou 40 % de la population seulement sait lire et écrire. On a donc recours à la plume des notables (juges, notaires…), mais également parfois à des modèles de cahiers créés par les francs-maçons, les sociétés philosophiques ou par le duc d'Orléans... Malgré cela les modèles ne sont pas généralisés, en témoignent la diversité de tons et de styles.
L'auteur insiste ensuite sur l'effervescence que crée la rédaction des cahiers (dans les témoignages mais également dans les volontés de se plaindre, de rendre compte au roi de la misère du peuple…). Des revendications différentes selon l'ordre auquel on appartient. Mais comme le dit Talleyrand, ces cahiers montrent une extrême diversité au sein même des ordres. Pour la noblesse, il distingue une de robe, une d'épée, une de province, une de cour, une haute et une petite noblesse. « Nous remarquons dans cette portion de la nation [le peuple et plus particulièrement la bourgeoisie] des divisions infinies ». Peut-on donc vraiment parler de « trois ordres » ? Les historiens ne s'y sont pas trompés : les cahiers de doléances sont un monument de documentation sur la société de l'époque. C'est la plus grande consultation jamais réalisée d'un corps électoral, fût-il réduit. C'est la mise en action de l'engrenage de l'opinion publique.
[...] La presse permet d'influencer l'opinion publique, c'est une arme. Les journaux correspondent également à la formation des groupes et des clubs politiques (Jacobins, Breton Ces clubs influencent également à leur manière l'opinion publique : ce sont des groupes de discussion et de pression ( ils tentent d'éclairer la foule. Le 26 Août est proclamée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui fait une place à la liberté de la presse[1]. Les rues crient, les murs parlent Dans les rues, des colporteurs et des crieurs d'annonces diffusent les nouvelles de la presse (certains se plaignent même du bruit Les murs sont couverts de placards et d'affiches (les placards sont plus souvent royalistes et seront donc souvent dénoncés). [...]
[...] Cette censure qui prostitue les gazettes Pour Beaucoup, Brissot est le premier journaliste de la Révolution : il parle de la liberté, de la patrie, de la vérité ou de la constitution. Il publiera cependant son journal quelques jours après celui de Mirabeau, le 1er Avril 1789, mais le retirera pour le relancer en Juin. Cependant dans son manifeste du 1er Avril, il stigmatise la censure royale qui empêche aux lecteurs de connaître les réflexions qui pourraient éclairer la nation. Dès lors débute la lutte pour enlever la censure des journaux. [...]
[...] Hébert relance pendant un temps le Père Duchesne avec son groupe des enragés ( tous arrêtés en Mars 1794. Desmoulins et Danton réclament dans les journaux la fin de la terreur, mais Robespierre ne veut rien entendre. Plusieurs journalistes sont alors guillotinés : Hébert, Roland, Brissot, Desmoulins, Danton Robespierre veut écraser la révolution des mal- pensants. Bibliographie Complémentaire BELLANGER, GODECHOT (sous la dir.), Histoire générale de la presse française, t des origines à 1814, Paris, PUF De longues pages sur la période révolutionnaire (article écrit par Godechot, p à 568). [...]
[...] Mirabeau analysa ce tourbillon électrique comme il le disait, alors que Marat sortit de l'ombre en écrivant son célèbre Projet dévoilé d'endormir le peuple qui commençait par cette phrase choque ne nous laissons pas éblouir par le clinquant ! Pour d'autres encore, la nuit du 4 Août constituait la Saint-Barthélemy des propriétés (Rivarol, un royaliste). La Déclaration : 14 jours et nuits de débat pour 600 mots Le nouveau système parlementaire induit une vie politique fait de nombreux et longs débats que la presse se plut à raconter. Les journaux, toutes tendances confondues analysent à leur manière les interventions des différentes personnalités. [...]
[...] In-octavo et communication Les journaux font la fortune des papetiers. La production et la distribution sont extrêmement bien organisées ; les tirages et les ventes fluctuent en fonction des affaires ou des nouvelles du jour ( une véritable industrie et un commerce très lucratif. On adapte le prix au numéro et le prix à l'abonnement les formats des feuilles varient, mais restent en général le in-8 ou le in-12 : ce sont des brochures, pas de colonnes et peu de titres si ce n'est des titres généraux. [...]
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