L'Afrique des Grands-Lacs deux mille ans d'histoire, Jean-Pierre Chrétien, 2000, Rwanda, Tutsi, Hutu, Burundi, ethnies africaines, colonialisme, Congo, Ouganda, Tanzanie, langue boutoue, civilisations interlacustres, peuples africains antiques, royautés africaines, légende des Bacwezi
Jean Pierre Chrétien est un historien français, spécialisé dans l'étude de l'Afrique des Grands Lacs. Il est né en 1937 à Lille. Il fait ses études au lycée Faidherbe à Lille, puis part en Khâgne à Paris, au lycée Louis Le Grand. Il obtient un master en histoire en 1960, et commence sa carrière comme professeur d'histoire. Il enseigne à Rouen, Lille, Limoges et Bujumbura. Au Burundi, il entame ses études de terrain dans les années 1970, et commence à rédiger des articles sur l'histoire du pays. Il est chercheur en 1973, puis devient directeur de recherche au CNRS.
[...] Ensuite ont lieu de grandes fêtes, où l'on mange, on danse et on prie. À la cour se côtoient des cuisiniers, des dignitaires, des domestiques et des religieux. Ces derniers sont habités par des puissances surnaturelles, qui leur demandent de servir leurs semblables. Ainsi, ils dirigent les cérémonies, soignent les blessures du corps et de l'âme et font l'intermédiaire entre le monde physique et le monde spirituel. La mort du roi est suivie d'une cérémonie codifiée : embaumement du corps, enterrement dans une nécropole royale, commémorations et deuil restrictif (arrêts des activités agricoles et artisanales, relations sexuelles interdites). [...]
[...] Malgré l'absence de signalisation, les habitants des Grands Lacs connaissent les limites de leurs territoires : arbres, rochers, lacs, termitières servent de balises. Le territoire peut être globalement séparé en deux catégories : la province et la localité. Chacune de ses subdivisions est dirigée par un chef, qui occupe les fonctions d'arbitre, de collecteur des impôts et de commandant militaire. Il faut relativiser l'importance des éleveurs dans la région. Même si le bétail est précieux et les pasteurs privilégiés (surtout à partir du 19e siècle), d'autres biens (fer, parures, sel) conservent une forte valeur marchande. [...]
[...] Au 19e siècle, ils règnent sur 2 millions de sujets. Leurs royaumes sont centralisés, ce qui permet une meilleure gestion des populations. Des corps d'armée sont présents aux frontières, pour stabiliser les territoires excentrés et prévenir les attaques de royaumes limitrophes. Le Burundi et le Rwanda se font la guerre par intermittence, de manière assez marquée dans le premier quart du 19e siècle. Les territoires récupérés sont placés sous la conduite d'un administrateur fidèle au roi, ou restent aux mains des chefs locaux. [...]
[...] Deux dates sont connues avant le 17e, correspondant à deux éclipses de Soleil. Le travail sur les dynasties est compliqué, car plusieurs rois portent le même nom, et le système de transmission patrilinéaire du trône n'existe pas (le fils du roi ne devient pas forcément roi à son tour). Le 16e siècle semble avoir été marqué par les calamités climatiques (sècheresse, incendies, famine). Les agriculteurs sont les plus touchés par les crises du climat, car un champ saccagé est stérile (alors qu'un éleveur peut déplacer ses bêtes sur des pâturages plus fournis). [...]
[...] Les pêcheurs vivant au bord des lacs ont laissé place aux agriculteurs et éleveurs durant la période de dessèchement du climat. La langue « bantoue » (qui signifie « êtres humains ») s'est imposée en Afrique de l'Est, et s'est divisée en 5 branches majeures. Malgré des sonorités proches, les langues restent assez différentes et l'intercompréhension est ardue. Le terme bantou s'est teinté d'une connotation raciale au 19e siècle, désignant tout à la fois un peuple, une langue, un mode de vie et une morphologie. [...]
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