La France de 1894 s'achemine vers la stabilité après avoir surmonté trois crises majeures : le boulangisme en 1889, le scandale de Panama en 1892, et la menace anarchiste conjurée par les "lois scélérates " de juillet 1894. L'élection à la présidence de la République de Casimir-Perier (républicain modéré) symbolise ce retour au calme et l'accession au XXe siècle. Le régime est stabilisé, soutenu par une croissance économique forte, ancré du côté des élites traditionnelles, s'attachant à stabiliser une société bourgeoise baignée par le "positivisme ", la foi dans la raison et le progrès, la croyance dans le déterminisme.
Le traumatisme de la défaite de 1870 paraît surmonté. Volonté de revanche se renforce. Rapprochement avec la Russie (convention militaire du 27 août 1892). Autre réussite nationale : l'Empire colonial. Relèvement spectaculaire de l'Armée. Une Armée qui ne s'intéresse guère à la nation. Démocratisation et modernisation commencent cependant à la transformer. Officiers mieux formés : l'École polytechnique, l'École de guerre (formation des officiers d'État-Major). Modernisation de l'armement.
L'Armée multiplie les missions. Elle développe un service de contre-espionnage (la Section de statistique) : renseignements sur les ennemis désignés. Une des tâches est l'espionnage de l'ambassade d'Allemagne. Antisémitisme dans l'Armée et dans la société. L'Armée représente, pour les juifs français, la voie de l'excellence républicaine et une manière suprême de servir la République. Entrer dans l'Armée
Le 29 octobre 1894, La Libre Parole signale l'arrestation d'un officier français pour espionnage. L'Éclair, proche du Vatican, confirme la nouvelle le 31 au soir. La Libre Parole, le 1er novembre, titre en première page : "Haute trahison. Arrestation de l'officier juif A. Dreyfus.". Le retentissement est considérable. Nouvelle rendue officielle par le gouvernement. C'est l'ouverture d'une instruction judiciaire.
La Patrie (journal nationaliste) annonce, le 9 novembre, la saisie de lettres adressées à Schwartzkoppen. L'ambassade allemande nie toute relation, directe ou indirecte, entre Schwartzkoppen et Dreyfus. L'entrée en scène de l'Allemagne donne une nouvelle hypothèse à la presse nationaliste, celle de la guerre à coup sûr si la pièce attestant la trahison est dévoilée. Le gouvernement l'aurait donc détruite ou rendue à l'ambassade d'Allemagne. L'instruction est close le 3 décembre, et le général Saussier signe l'ordre de mise en jugement. Le procès est fixé au 19 décembre.
[...] Régime stabilisé, soutenu par une croissance économique forte, ancré du côté des élites traditionnelles, s'attachant à stabiliser une société bourgeoise baignée par le "positivisme la foi dans la raison et le progrès, la croyance dans le déterminisme. Le traumatisme de la défaite de 1870 paraît surmonté. Volonté de revanche se renforce. Rapprochement avec la Russie (convention militaire du 27 août 1892). Autre réussite nationale : l'Empire colonial. Relèvement spectaculaire de l'Armée. Une Armée qui ne s'intéresse guère à la nation. Démocratisation et modernisation commencent cependant à la transformer. Officiers mieux formés : l'École polytechnique, l'École de guerre (formation des officiers d'État-Major). Modernisation de l'armement. L'Armée multiplie les missions. [...]
[...] L'instruction est close le 3 décembre, et le général Saussier signe l'ordre de mise en jugement. Le procès est fixé au 19 décembre. Ouverture du procès le 19 décembre 1894 : le verdict obsède déjà l'opinion. Alfred Dreyfus = brillant officier entré à Polytechnique en 1878, devenu capitaine d'artillerie et breveté d'Etat-Major. La presse nationaliste et antisémite a réclamé une condamnation exemplaire. Dreyfus, inculpé, est déjà condamné. Le procès se referme aussitôt sur le huis clos. Le 22 décembre, en début de soirée, est prononcé le verdict. [...]
[...] Le texte est voté le 10 février. Le projet de loi arrive au Sénat le 16 février. Le président de la République ne peut plus peser de toute son influence pour le faire adopter. En effet, l'après-midi même, Félis Faure décède. Émile Loubet, président du Sénat, se présente comme le candidat de la légalité. Devant le Congrès, élu au premier tour avec 483 voix, Loubet obtient un succès inespéré. Le gouvernement accélère le vote de la loi de dessaisissement au Sénat. [...]
[...] Le ministre de la Guerre demande le nouveau "dossier secret Double erreur (discours du 7 juillet) : Cavaignac réaffirme l'autorité de la "chose jugée " en décembre 1894, et en même temps, ce qui est contradictoire, il apporte des preuves nouvelles de la culpabilité de Dreyfus, celles du dossier secret. La lecture du "faux Henry " est la seconde erreur. Méconnaissance de l'affaire Dreyfus par Cavaignac. Esterhazy est déféré le 11 juillet devant un Conseil d'enquête afin de l'exclure de l'Armée. Picquart est arrêté le 13 juillet. Zola est suspendu de son grade dans l'ordre de la Légion d'honneur le 26. Chapitre 5 : La France et la révision (septembre 1898-septembre 1899) La lutte contre les révisionnistes est la priorité. Mais les liens entre l'Etat-Major et Esterhazy font surface. [...]
[...] Les dreyfusards sont effondrés. Ils réagissent par une nouvelle "Pétition pour Dreyfus " le 17 septembre Aurore, Le Siècle). Le 10 septembre, le Conseil de guerre se réunit et demande que Dreyfus ne subisse pas la dégradation. Le décret de grâce est signé le 19 septembre par Loubet. Le 17 novembre, Waldeck-Rousseau dépose un projet de loi d'amnistie générale pour toutes les procédures judiciaires rattachées à l'Affaire Dreyfus. Galliffet démissionne le 28 mai. Il impose son successeur : le général André. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture