Depuis 1815, la France vit sous la Restauration, personnalisée par Louis XVIII, puis par Charles X. En juillet 1830, le Roi décide de la publication d'une série de quatre ordonnances, dont une qui instaure une forte censure de la presse. Du 27 au 29 juillet, le Peuple est dans le rue et
démet Charles X, lui préférant Louis-Philippe, qui instaure une monarchie libérale.
Les classes populaires ont eu un rôle majeur dans la révolution, ce qui conduit à un changement de leur représentation dans l'imaginaire collectif.
C'est sur ce thème que Nathalie Jakobowicz, docteur en histoire, a écrit une thèse soutenue en 2007, puis le livre que nous étudions ici : "1830. Le Peuple de Paris. Révolution et représentations sociales."
De rares ouvrages s'intéressent à l'analyse sociale des combattants ou à leurs motivations, mais aucun ne cherche à interpréter les représentations des classes populaires dans l'imaginaire collectif de l'époque, ainsi qu'à leur signification culturelle. Ce qui fait la particularité de l'ouvrage, c'est en fait une lecture résolument culturaliste de la Révolution : on ne s'intéresse pas au peuple dans une vue socio-politique, mais bien culturelle, en se concentrant sur l'image véhiculée par les divers médias.
[...] L'utilisation de medias plutôt classiques . La presse (Nathalie Jakobowicz cite cinq journaux : Le journal des débats, le National [d'opposition], le Globe, La gazette de France, La Quotidienne [les deux sont royalistes]), qui permet de connaître les débats qui structurent la société française de 1830, ici la question de l'image du Peuple. L'iconographie, avec des tableaux de peinture (Delacroix), mais également des caricatures (Gavarni, Charlet), qui permet d'identifier la représentation en images des différents membres de la société. b . [...]
[...] Une Révolution qui ne saurait se résumer à l'idéologie . Le Peuple avait des griefs très matériels pour se soulever : le chômage (du fait de la crise économique de 1829), des salaires trop bas, la cherté du pain (le prix a augmenté de près de 15% en quelques mois : la miche de pain de 4 livres coûtait 15 sous en février contre 21 en juin), un habitat misérable La solidarité avec les ouvriers imprimeurs a pu jouer : ceux-ci voyaient leur emploi menacé par les projets de censure, ils ont donc été les premiers à s'opposer au texte, mais c'est bien pour des raisons purement matérielles ; les manifestations des imprimeurs n'ont eu que peu de succès les premiers jours, ce n'est que par la suite que le mécontentement général s'est saisi de ce sujet. [...]
[...] "1830. Le Peuple de Paris. Révolution et représentations sociales", Nathalie Jakobowicz Fiche de lecture Nathalie Jakobowicz 1830. Le Peuple de Paris. Révolution et représentations sociales. Depuis 1815, la France vit sous la Restauration (personnalisée par Louis XVIII, puis par Charles X). [...]
[...] Une représentation ambivalente des classes populaires L'image des classes populaires est caractérisée par une opposition entre le bon et le mauvais peuple : Le bon peuple : honnête, travailleur et résigné content de son sort il est associé au Faubourg Saint-Antoine : sous le contrôle des pouvoirs publics, il rassure les élites politiques (soucieuses de la stabilité du pays) et financières (en quête d'une main-d'oeuvre disciplinée). Le peuple sauvage lui associé au Faubourg Saint-Marcel, est violent et urbain (c'est une menace : on craint la concentration d'individus instables), ce que son manque de valeurs ne fait que renforcer (il fréquente cabarets et guinguettes). b. Un Peuple apolitisé ? [...]
[...] Une étude sur les représentations que les contemporains de la Révolution a Peuple de Juillet 1830 : une révolution délaissée par les historiens ? a. Un thème peu abordé par l'historiographie On ne compte que peu d'ouvrages consacrés exclusivement à la Révolution de 1830, et souvent les Trois Glorieuses ne font l'objet que de quelques lignes dans les livres d'histoire (alors qu'il existe pléthore d'ouvrages sur celle de 1848, par exemple Comment expliquer ce manque d'attrait ? Il n'y a pas eu de bouleversement décisif entre la Restauration et la Monarchie de Juillet surtout après les premiers espoirs : le régime a peu changé, on a pu avoir le sentiment qu'on avait fait une Révolution pour rien b. [...]
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