La révolution mexicaine : une révolution politique ou sociale ?

Résumé du document

Qu'est ce qu'une révolution ? La question semble évidente et pourtant il semble nécessaire d'en donner une définition. Une révolution désigne un changement brutal (parfois violent) de la politique et du gouvernement d'un Etat : le mot même de révolution contient donc une dimension politique indiscutable. Mais qu'entend t-on alors par révolution politique ? Cette question sous-entend qu'il existe différentes sortes de révolutions. Une révolution politique est une révolution amenant à des réformes dont la nature tend à modifier le régime et ses institutions tandis qu'une révolution sociale amène à des réformes qui ont pour but d'améliorer les conditions de vie matérielles d'une population. Ainsi se demander si la révolution mexicaine qui s'étale de 1910 (chute Du régime porfirien) à 1940 (fin de la présidence de Lazaro Cardenas) est une révolution politique ou sociale revient à se poser les questions implicites suivantes : Quel fil directeur suit la révolution mexicaine et sur quelles réformes débouche t-elle ? Appartiennent-elles plus au domaine politique ou social ?
Dans une première partie nous verrons qu'à ses débuts la révolution mexicaine est une révolution politique. En effet l'interview accordée par Diaz au journaliste américain James Creedman incite aussi bien les partisans du régime que les ennemis à une intense réflexion politique. Cependant des aspirations sociales vont venir se greffer à ses revendications politiques d'ou une révolution qui évolue rythme des oppositions entre le politique et le social.
Dans une seconde partie nous nous attacherons à montrer que malgré le processus d'institutionnalisation la révolution mexicaine reste une révolution politique comme le montre la tentative de contrôler le mouvement ouvrier sous Obregon ou encore l'exemple de populisme qu'offre la présidence de Calles.

Extraits

[...] De plus, en comparaison avec le programme du parti anti- réélectionniste (rédigé le 20 avril 1909), le plan est très pauvre en ce qui concerne le domaine économique et social. En effet programme reflète avant tout la pensée des frères Vasquez Gomez et de leurs amis tandis que le plan représente en premier lieu les idées personnelles de Madero beaucoup plus politique qu'économiques et sociales même si l'article 3 évoque timidement une réforme agraire. Des besoins socio-économiques insatisfaits d'ou l'émergence de nouveaux plans Le Plan politique et social rédigé le 18 mars 1911 par un groupe d'intellectuels révolutionnaires : il reconnaît les dispositions contenues dans le plan de San Luis de Potosi mais insiste sur les réformes et les innovations dans le domaine socio-économique ainsi que sur celles qui ont trait au problème fondamental de la répartition des terres. [...]

[...] Cette première phase de la révolution mexicaine marquée par des affrontements incessants entre le politique et le social se solde finalement par un compromis : la Constitution de 1917. Résumant les différents courants d'idées qui se sont fait jour depuis 1910 elle ouvre la voie à une nouvelle phase moins tumultueuse dans laquelle le cheminement révolutionnaire se canalise : commence alors le processus d'institutionnalisation dont le but non-dissimulé est d'intégrer les classes laborieuses au régime pour qu'il puisse garder l'étiquette révolutionnaire. [...]

[...] Le président Cardenas et son affranchissement du Jefe Maximo pour donner toute son ampleur aux thèmes fondateurs de la révolution Une application scrupuleuse des dispositions contenues dans la Constitution de Querétaro C'est parce que Cardenas entend respecter scrupuleusement les dispositions contenues dans la Constitution de 1917 qu'il décide d'accélérer le rythme de la mise en application de la réforme agraire : durant son mandat petits paysans se verront attribuer quelques 16 millions d'hectares. Jamais au Mexique la réforme agraire n'a connut un tel rythme ni avant ni après Cardenas. Parallèlement, le président réorganise le parti officiel afin de donner plus de poids aux revendications des paysans et des travailleurs. Il se montre également favorable à l'organisation des ouvriers et permet aux syndicats de renforcer leur assise dans différents secteurs économiques. [...]

[...] La révolution mexicaine : une révolution politique ou sociale ? Introduction Qu'est ce qu'une révolution ? La question semble évidente et pourtant il semble nécessaire d'en donner une définition. Une révolution désigne un changement brutal (parfois violent) de la politique et du gouvernement d'un Etat : le mot même de révolution contient donc une dimension politique indiscutable. Mais qu'entend t-on alors par révolution politique ? Cette question sous-entend qu'il existe différentes sortes de révolutions. [...]

[...] Ainsi se demander si la révolution mexicaine qui s'étale de 1910 (chute Du régime porfirien) à 1940 (fin de la présidence de Lazaro Cardenas) est une révolution politique ou sociale revient à se poser les questions implicites suivantes : Quel fil directeur suit la révolution mexicaine et sur quelles réformes débouche elle ? Appartiennent-elles plus au domaine politique ou social ? Dans une première partie nous verrons qu'à ses débuts la révolution mexicaine est une révolution politique. En effet l'interview accordée par Diaz au journaliste américain James Creedman incite aussi bien les partisans du régime que les ennemis à une intense réflexion politique. Cependant des aspirations sociales vont venir se greffer à ses revendications politiques d'ou une révolution qui évolue rythme des oppositions entre le politique et le social. [...]