La laïcite. du second empire a la troisieme republique

Thèmes abordés

LAÏCITE. SECOND, EMPIRE, TROISIEME, REPUBLIQUE

Résumé du document

Dans son Dictionnaire de la laïcité, Martine Cerf voit l'origine du principe de laïcité dans les révolutions françaises et américaines. Cependant, la rupture entre Etat et Eglise qui s'opère à la fin du XVIIIème siècle et dans la première moitié du XIXème est ambigüe :
- Lors de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, Talleyrand célèbre la messe sur l'Autel de la Patrie.
- Quelques années plus tard, le Comité de Salut Public instaure le culte de la Raison qui, n'ayant rien de laïc, sépare néanmoins l'Etat des Eglises.
Puis, « Napoléon écarte comme utopique une séparation radicale entre l'Eglise et l'Etat » et « le Concordat reste un compromis » selon Annette Bon dans Dictionnaire de la laïcité.
La Restauration remet la religion catholique sur son piédestal en abrogeant le Concordat qui est rétablis sous la Monarchie de Juillet.
En 1905, la célèbre loi de séparation entre les Eglises et l'Etat est promulguée. Que s'est il passé entre temps ? Quelle a été l'évolution du principe de laïcité au cours du Second Empire et de la IIIème République ?

Extraits

[...] A ses débuts, la IIIème République pose la question de la place de l'Eglise. Suivant la défaite de Sedan et la chute de l'Empire, la IIIème République commence à s'installer : elle ne débutera qu'en 1875. D'abord marquée par une majorité conservatrice, dirigée par Adolphe Thiers, l'assemblée s'accorde avec l'Eglise dans la plupart des domaines. Il faudra néanmoins remarquer que le premier ministre des Cultes, Jules Simon est franc maçon. Sa politique sera pragmatique : s'il est à l'écoute du Saint Siège, il ne cède pas sur la nomination des évêques par le pouvoir. [...]

[...] La question de la laïcité se pose donc davantage quant à l'Eglise catholique et à l'évolution des liens entre elle et l'Etat. L'Eglise catholique sert d'abord de soutien au régime. Lors du plébiscite du 2 décembre 1851, l'écrasante majorité des catholiques est favorable à Napoléon. Seuls les évêques de Paris et d'Orléans préfèrent l'abstention du fait de leur attachement à la République. Pour préserver cet appuis, le Président de la République soutient Rome en 1849, permet à nouveau aux processions de circuler librement dans Paris. [...]

[...] Mon Dieu à moi, c'est le Dieu de Socrate, de Franklin, de Voltaire et de Béranger ! Je suis pour la profession de foi du vicaire savoyard et les immortels principes de 89 s'écrit Homais dans Madame Bovary de Gustave Flaubert. C'est cette petite bourgeoisie, volontiers spiritualiste qui remet le plus en cause l'Eglise. Des affaires comme celles de Martara –jeune juif qui, ayant été baptisé malgré lui, fut enlevé par le Vatican pour être élevé en bon catholique- ou même les apparitions de la Vierge à Lourdes servent de matière au rejet des anticléricaux. [...]

[...] Cette même loi libéralise l'enseignement supérieur pour l'ouvrir à l'enseignement privé et notamment catholique et protestant. Le 16 mai 1877 commence une crise irréversible. La nouvelle assemblée élue étant républicaine, elle choisit pour ordre du jour les menées ultramontaines Jules Simon, ayant accepté l'ordre du jour presque malgré lui, se voit révoquer par Mac Mahon qui ensuite dissout une assemblée choquée par le caractère réactionnaire de ses décisions. Pour les nouvelles élections, les prêtres catholiques soutiennent les conservateurs et la franc-maçonnerie se politise en apportant son soutien aux républicains. [...]

[...] Faut-il faire le choix du maintien du pouvoir temporel du Pape ? Nombreux sont les catholiques à le penser. C'est l'occasion des premières fissures entre Trône et Autel. Après les arrangements entre Autriche et France après les premiers combats, l'unité Italienne se trouve assurée, depuis le Piémont jusqu'à Rome. Beaucoup de catholiques n'apprécient pas la politique de Napoléon III et le Pape lui-même proteste dans une encyclique du 19 janvier 1860. L'impact électoral en 1863 est marquant : l'opposition obtient 25% des suffrages. [...]