Au milieu du XIXème siècle, alors que les ouvriers du Creusot s'activent déjà, les minières et petites forges du bassin de Longwy restent immergées dans le monde rural (conditions médiocres de climat et de terre, isolement géographique). L'inauguration de la voie ferrée Paris-Charleville-Longwy est donc un tournant pour la sidérurgie locale : cela permet la division géographique du travail. « La course aux concessions » s'achève dans les années 1880, d'où un partage en règle du bassin. Puis développement extraordinaire des établissements de Longwy ; premier haut-fourneau allumé en 1878. Longwy se limite à la fabrication de la fonte transformée en produits marchands dans d'autres régions françaises (...)
[...] Sollicitude patronale: création de logements (mais la cité ouvrière n'est pas encore le mode d'habitat dominant), fondation d'une école (en 1885, et la population de Longwy est l'une des plus alphabétisées du pays), d'une symphonie et d'une troupe de théâtre pour le personnel afin d'asseoir son hégémonie sur la vie associative. Les maîtres de forge des vieilles familles du bassin exercent un contrôle sur la vie politique locale. ( Cette première étape de l'industrialisation du bassin est un décollage en douceur, sans bouleversement total des équilibres antérieurs. II- 1905 : la déchirure. [...]
[...] Mais emprise des maîtres de forge. Malgré le poids ouvrier ( prolétaires), le bassin de Longwy ne devient pas entre 1906 et 1930 un haut-lieu de la Révolution marxiste, contrairement aux espérances des communistes. La raison essentielle est la division de la classe ouvrière (hétérogénéité culturelle entre Français et immigrés notamment). Puis l'expansion des trois premières décennies du siècle est interrompue par la crise et la guerre. [...]
[...] Selon les militants, la révolution peut partir d'un grand centre industriel comme Longwy. 1919: création du syndicat des ouvriers métallurgistes de Longwy; échec des grèves de 1920; politique dure des patronats lorrains (répression, licenciements, suppression des syndicats). Puis la CGT unifie le mouvement (rendu difficile par la répression patronale) autour de la question des salaires, des primes, du statut des immigrés. En dépit d'un renouveau prometteur dans les années 1919-20, faible intensité de la vie politique à Longwy pendant les trente premières années du XXème siècle. [...]
[...] tournant du siècle, mutations importantes conduisant à un désenchantement. Dès 1898, découverte d'un bassin ferrifère de grande superficie, donc nouveau dynamisme de l'industrie lorraine: le patronat se professionnalise et rompt avec le malthusianisme industriel. De 1895 à 1905, l'effectif des usines métallurgiques de Longwy-Villerupt triple pour atteindre ouvriers; mais saturation du marché local du travail et premières formes d'élargissement du recrutement (ouvriers issus des régions industrielles: Ardennes, Nord, Pas-de-Calais, Haute-Marne, Cher). A Longwy, la cité de Gouraincourt loge de nombreux travailleurs. [...]
[...] Un exemple de ville industrielle : Longwy des années 1880 aux années 1930. Deux ruptures caractérisent l'histoire du bassin de Longwy (appartenant au Pays Haut partie la plus élevée du plateau lorrain, entre les côtes de la Moselle et les marnes oxfordiennes de la Woëvre): les grèves de 1905 et la systématisation de l'intervention de l'Etat dans le secteur industriel en 1930. Un développement industriel s'appuyant largement sur le monde rural. Au milieu du XIXème siècle, alors que les ouvriers du Creusot s'activent déjà, les minières et petites forges du bassin de Longwy restent immergées dans le monde rural (conditions médiocres de climat et de terre, isolement géographique). [...]
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