Cas d'étude choisi : frontière terrestre Espagne - Marox (Ceuta et Mililla) et ce que cela traduit pour les frontières externes de l'Union Européenne...
[...] A présent nous allons donc analyser comment cela est instrumentalisé, spécifiquement dans le dossier migratoire. Selon l'Organisation internationale pour les migrations réfugiés ont rejoint l'Espagne depuis 2015 par la frontière de Ceuta et Melilla. Les enjeux migratoires autour de cette frontière viennent donc s'ajouter aux revendications marocaines de ces territoires, exacerbant logiquement les tensions. En effet, le Maroc se sert de l'argumentaire de ces revendications pour mettre la pression sur l'UE dans la gestion de la frontière (le Maroc est en charge de la surveillance de ces frontières, nous le verrons après), gagnant ainsi du poids dans les négociations (par exemple pour l'obtention de visa, les accords de libre-échange) avec l'Union européenne. [...]
[...] En retour, le Maroc obtient des financements dans le cadre du programme AENEAS, et son intégration au processus de Barcelone et à la PEV (politique européenne de voisinage). Mais cette notion de voisinage est-elle une notion géopolitique ou politique ? Née en 2003 à partir de travaux scientifiques (ESPON et ITAN), elle intervient dans un contexte d'élargissement, où question politique et scientifique s'est posée : jusqu'où va l'Europe ? Quelles sont ses frontières ? Certains auteurs ont affirmé que l'UE avait atteint ses frontières ultimes. Rupnik a affirmé cela, tout comme Michel Fouchet. [...]
[...] La politique expansionniste de la couronne espagnole de l'époque pousse cette Reconquista de l'autre côté du détroit de Gibraltar afin de combattre l'Islam en Afrique. C'est ainsi qu'en 1580 Ceuta devient à son tour espagnole. Malgré ces conquêtes en Afrique du Nord, l'Espagne ne parvient qu'à garder Ceuta et Melilla, qui servent pour les dirigeants espagnols successifs de bagnes jusqu'en 1912. L'Espagne, dépossédé de ses dernières colonies en 1898, espère renouveler son influence d'antan et se tourne vers le Maroc, économiquement et politiquement très faible. [...]
[...] Ce cadre étant posé, il faut rappeler que la forme que revêt une frontière varie dans le temps et évolue en fonction des événements historiques. Dans notre cas d'étude, l'adhésion de l'Espagne à la CEE puis la ratification du Traité de Maastricht constituent des marqueurs temporels qui ont modifié durablement la frontière entre l'Espagne et le Maroc, et ce d'un point de vue à la fois technique et symbolique. Ces éléments d'introductions nous amènent à la problématique suivante : en quoi cette frontière cristallise une myriade de contentieux où l'interprétation de l'Histoire permet aux acteurs de justifier leurs actions et leurs revendications ? [...]
[...] In: Revue du monde musulman et de la Méditerranée, n°59- Des ethnies aux nations en Asie centrale, sous la direction de Olivier Roy . pp. 164-180. -Martin, Claude. « La remise en cause des frontières : une nouvelle représentation de la réalité européenne », La Revue des Sciences de Gestion, vol. 291-292, no pp. 35-40. -Pian, Anaïk. « Les espaces discursifs de la frontière : mort et arbitraire dans le voyage vers l'Europe », Revue européenne des migrations internationales, vol. vol no pp. [...]
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