Selon Jacques Galinier, dans un article resté fameux sur la question des pratiques symbolique des amérindiens, affirment que « les réflexions des Amérindiens sur la Terre et l'idée d'autochtonie occupent une place de choix dans la littérature ethnographique. Et pourtant, les constructions identitaires locales, telles qu'elles se dessinent sur le terrain, échappent chaque jour davantage à des schémas d'identification simples » (Galinier, 2011). En effet, à la lumière des propos de ce spécialiste, il faut rappeler que pour l'ensemble des peuples qui ont composé la Mésoamérique et encore aujourd'hui, nous le verrons dans le présent travail, la figure de la Pachamama, autrement dit la « Terre-Mère » reste une figure à la fois essentielle et terrifiante de la cosmologie des populations indiennes. En effet, elle assure une fonction vitale de perpétuelle recréation et fertilité. A contrario, son culte exige sang, humeurs, sperme et substances de tous ordres de la part des hommes pour assurer cette fonction.
[...] Commence alors la revalorisation des savoirs indigènes, la glorification d'un âge d'or préhispanique et l'affirmation d'une indianité triomphante. Elle implique de s'affranchir de tous les symboles de l'oppression passée exercée par les colons espagnols, dont, bien sûr, la religion chrétienne à laquelle les peuples amérindiens ont été convertis de force. De ce fait, la figure aztèque est progressivement devenue une figure nationale, une construction nationale du Mexique postcolonial. Rien d'étonnant ainsi, que la renaissance néo-indienne soit portée par le mouvement de la Mexicanidad, mouvement nationaliste et xénophobe se réclamant de l'autochtonie aztèque. [...]
[...] En effet, à la lumière des propos de ce spécialiste, il faut rappeler que pour l'ensemble des peuples qui ont composé la Mésoamérique et encore aujourd'hui, nous le verrons dans le présent travail, la figure de la Pachamama, autrement dit la « Terre-Mère » reste une figure à la fois essentielle et terrifiante de la cosmologie des populations indiennes. En effet, elle assure une fonction vitale de perpétuelle recréation et fertilité. A contrario, son culte exige sang, humeurs, sperme et substances de tous ordres de la part des hommes pour assurer cette fonction. De nos jours, le concept de Terre Mère a perduré chez un certain nombre de descendant des cultures andines et d'Amérique centrale. Il s'est reconstruit, transformé pour se cristalliser sous la forme de nouvelles pratiques sociales. [...]
[...] De ce mythe proviendrait la pratique des sacrifices humains afin de régénérer le cosmos et empêcher le retour des ténèbres : « À cette fin, il fallait fournir au Soleil, à la Terre, à toutes les divinités, « l'eau précieuse » sans laquelle la machinerie du monde cesserait de fonctionner : le sang humain » (Soustelle, 1970). Ainsi, le caractère massif des sacrifices humains chez les Aztèques a en effet un rapport évident de don/contre don avec la Terre Mère et le monde surhumain. B . Au colonialisme espagnol . Lorsqu'en 1519, Hernán Cortés débarque sur la côte de Veracruz, il dispose d'à peine plus de 500 hommes, une vingtaine de chevaux et quelques canons. Cependant, alors qu'il est en route vers Tenochtitlán, Cortés soumet les Txalcaltèques et les Totonaques. [...]
[...] De fait, afin de mieux comprendre ce que nous venons d'affirmer, il nous paraît nécessaire d'établir un focus sur un rituel emblématique : le rituel néo-aztèque au Zocalo. D. Le rituel néo-aztèque au Zocalo En milieu urbain et notamment sur le prestigieux site archéologique du Temple Mayor de l'ancienne Tenochtitlán (Mexique), on est frappé aujourd'hui par l'ampleur des manifestations collectives du phénomène religieux néo-indien, notamment sur l'immense place du Zócalo (ou place de la Constitution). Ces fêtes, plus proches du pèlerinage que du spectacle de divertissement, attirent des centaines de milliers de personnes. [...]
[...] Or, selon cette doctrine, seuls les Aztèques seraient d'authentiques Mexicains, dont le but devient la restauration de l'empire préhispanique de l'Anahuac et de sa civilisation. C'est à cet effet que les néo-Indiens mexicains emploient le concept de la Terre Mère, afin de revendiquer une pureté raciale et un enracinement de la « raza anahuacana » sur le territoire de l'ancien empire aztèque. Il en découle que « la 'mexicanité', ou mexicáyotl est un mouvement indigéniste qui se caractérise par l'affirmation d'une autochtonie mexicaine à travers la réinvention des traditions préhispaniques et la réinterprétation du passé mexicain » (Gutiérrez, non daté). [...]
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