"L'idée qu'en dehors du travail il puisse y avoir d'autres activités, non seulement légitimes, mais valorisantes et susceptibles de définir positivement l'individu, est une idée moderne" (PROST A., 1985, Histoire de la vie privée).
Historiquement, le tourisme a d'abord été une pratique culturelle avant de devenir un phénomène de masse et de revêtir d'importants enjeux économiques. Le « Grand Tour » désignait au XVIIIe siècle le voyage initiatique d'un an, à travers l'Europe, des jeunes aristocrates britanniques, d'où le mot même tourisme. Le développement du tourisme suit fidèlement celui de la société, dont il est en quelque sorte fonction. Il y avait d'abord eu un tourisme d'Ancien Régime, artisanal, aristocratique, personnel. Le nouveau tourisme est organisé, presque mécanisé, collectif et surtout démocratique. Le premier ne survit qu'à titre d'exception, comme un luxe, presque comme une curiosité. C'est le second qui est devenu la règle, associé à une conception, à une doctrine du loisir, dont on a fait une fonction sociale, organisée et réglementée. Il est du reste logique qu'à l'âge de la production et de la consommation de masse corresponde un tourisme et une pratique du loisir de masse.
Nous montrerons donc comment au XXe siècle les pratiques relevant du loisir et du tourisme ont connu des mutations parallèlement à l'élévation du niveau de vie des Français, à la massification des pratiques et à la démocratisation de la société.
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