Rwanda, fécondité, déclin, natalité, démographie
Dans le cadre de cette étude, il s'agira de comprendre pourquoi, malgré un modèle de fécondité valorisé et une croissance démographie importante, on assiste, de façon assez rude, à un déclin de la fécondité au Rwanda dans les années 90 ? Au fur et à mesure de cette recherche, d'autres questions complémentaires viendront se greffer à notre problématique.
Comment le système matrimonial rwandais valorise un modèle de fécondité pro-nataliste ? Dans quelles mesures le système de production agricole a-t-il eu impact sur la fécondité au Rwanda ?
[...] Lorsqu'on analyse maintenant plusieurs données sur l'âge moyen d'entrée en première union (pour la période 1983-1992), cet âge est passé de 18,57 ans à 19,38 ans. Dans l'ensemble, les préfectures dans lesquelles les variations relatives présentées sur le tableau 6 sont les plus grandes (Byumba, Kigali et Kibuye) représentent des zones durement touchées par la crise agro- économiques[28]. Tableau 6 Autre constat, les ruptures d'unions qu'elles soient volontaires (divorce, séparation) ou non (veuvage) ont augmenté dans le milieu rural (voir tableau 7). [...]
[...] Par conséquent, durant la période allant de 1983 et 1992, seulement 27,6% des ménages vivent dans une situation précaire, mais suffisante pour survivre[20]. Dans un tel contexte, avec une pauvreté croissante au sein de la majorité de la population, on va assister au sein du pays à une situation de famine généralisée. Durant cette période de famine, certains chefs de ménage vont aller jusqu'à détruire une partie de leurs maisons, voir la totalité, dans le but de vendre du bois de chauffage sur le marché et acheter de la nourriture pour faire survivre leur famille. [...]
[...] Ainsi, plus la famille a tendance à s'agrandir plus l'exploitation agricole des terres va se diviser[16]. En d'autres termes, le nombre de fils au sein de la famille joue un rôle essentiel, car plus il est élevé moins grande sera la parcelle héritée. Une enquête réalisée en 1984 rend compte de ce mode d'héritage. Le tableau 2 montre qu'un exploitant sur quatre avait au plus 0,5 ha. Autres détails importants, on observe que les plus grandes superficies cultivées au Rwanda sont contrôlées par une minorité de privilégiés (avec des exploitants contrôlant 42,9% des surfaces cultivées)[17]. [...]
[...] On peut alors considérer qu'elle n'a pas eu un véritable impact sur le déclin de la fécondité sur cette décennie[35]. Ainsi, au cours de la période 1983-1992, il se dégage, d'une part, que les femmes rwandaises ont eu une meilleure connaissance des méthodes contraceptives, d'autre part, il y a eu lieu de constater que les méthodes de contraception modernes ont pris le dessus sur les méthodes traditionnelles. Enfin, on peut affirmer qu'au cours de la période considérée, l'augmentation significative de la durée moyenne d'allaitement et d'aménorrhée post-partum a assez clairement eu un impact dans le sens d'un déclin de la fécondité[36]. [...]
[...] Lorsqu'elle étudie les rendements et la productivité du travail dans le contexte des techniques de production au Rwanda, elle estime que le seuil théorique d'une exploitation rentable se situe entre 1,5 et 2 ha. Dans d'autres zones agro-climatiques ne bénéficiant pas d'un sol favorable à l'agriculture, ce seuil est même parfois plus élevé. Ainsi, la Commission Nationale de l'Agriculture conclut qu'en plus des 26,5% des ménages vivant dans une pauvreté primaire des ménages vivent dans une pauvreté secondaire (caractérisée par une participation à la vie sociale affaiblie). [...]
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