Ce dossier présente une analyse du sacrifice chez le Peuple Dogons : qui du sacrifice ? Les rituels, les procédures, les causes et conséquences et comment ce rituel est désormais pris en compte de nos jours ?
[...] Le sacrifice ne s'est pas arrêté à Nommo. En effet, dans le monde des hommes, Yasigui, jumelle du Renard, épouse Lebe Seru. Elle lui a fait manger le fonio rouge, la graine interdite. Lebe Seru a donc été sacrifié. Puis Yasigui a épousé Dyongu Seru qui lui aussi a été sacrifié décapité. Il est intéressant de mettre en parallèle les personnages qui ont été victimes de sacrifice : Nommo, Lebo et Dyongu. Nommo a reçu la castration initiale et son corps a été démembré mais il renaît immortal. [...]
[...] Puis, il anime la graine de fonio. Il crée ensuite les huit graines principales dont se nourriront les huit ancêtres primordiaux dans un monde qui voué à l'agriculture. L'œuf d'Amma se transforme en un double placenta annonçant la future division du Ciel et de la Terre. Dieu crée ensuite deux paires de jumeaux androgynes à dominante mâle. La première paire est logée dans la moitié supérieure du placenta. Nommo Die (grand Nommo) restera au ciel auprès d'Amma le « témoin et régiseur du ciel-atmosphère, il sera dispensateur de la pluie et le gardien des principes spirituels des êtres vivants sur la Terre. [...]
[...] Nommo est le symbole du sacrifice primordial. Il est l'incarnation du rappel de la loi du Père interdisant l'inceste. La punition sera donc la castration et la circoncision. Si Nommo est androgyne et doit renaître doublé d'une jumelle, le sort en décide autrement. En effet, les « dogon assimilent la naissance à une germination », il convient donc que la graine soit fécondé par un être extérieur à la famille pour éviter l'inceste. La castration de Nommo fait ressortir « un mauvais sang » celui est associé au sang menstruel qui empêche la conception d'un enfant. [...]
[...] Le sacrifice dans les religions du Livre Comme le notait Griaule, le christianisme est une religion du sacrifice. Mais celui-ci est présent aussi dans le judaïsme et dans l'islam car il remonte à l'histoire d'Abraham qui est le Père des trois religions monothéistes. Pour rappel, si l'on reprend le récit biblique, Abraham est croyant. La genèse 1-14 indique ceci : « Après ces événements, il arriva que Dieu éprouva Abraham et lui dit : « Abraham » Il répondit : « Me voici » Dieu dit : » Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t'en au pays de Moriyya, et là tu l'offriras en holocauste sur une montagne que je t'indiquerai. [...]
[...] Quand il fut en âge de l'accompagner, il fit : « Ô mon fils, je me vois dans mon sommeil en train de te sacrifier. Vois donc ce que tu en penses ». Il dit : « Ô mon père, fais ce qui t'es ordonné. Tu me trouveras, si Dieu le veut, du nombre des endurants ». Quand tous deux se furent soumis, et qu'il l'eut jeté à terre sur le front, Nous l'appelâmes : « Ô Abraham Tu as ajouté foi en la vision ». C'est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. [...]
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