Les documents dont nous disposons sont des retranscriptions de discours de deux présidents américains : l'un prononcé par George W. Bush au Congrès au début de l'année 2002, l'autre à l'Université du Caire par Barack Obama en 2009. Chacun de ces deux présidents en était alors au début de son premier mandat. Dès lors, ces discours apparaissent comme un moyen d'établir la direction de la politique internationale qu'ils souhaitent mener. Nous nous pencherons sur les différences idéologiques qui résident entre ces deux visions, puis nous les mettrons à l'épreuve des faits.
[...] Depuis la sortie de leur isolationnisme en 1941, après l'attaque japonaise de Pearl Harbor, les Etats Unis n'ont eu de cesse de vouloir modeler le monde à leur image, et surtout en fonction de leurs intérêts. Si la vision d'Obama n'offre pas de véritable révolution géopolitique, elle marque en revanche bien ce moment charnière entre deux manières d'envisager le monde. En ce sens, les deux documents montrent très bien l'évolution de la politique étrangère des Etats-Unis, même si celle-ci à été plus nuancée dans les faits. [...]
[...] Le champ lexical de la violence et du danger est omniprésent. Le discours d'Obama, lui, semble plus mesuré et positif, et cela peut se comprendre par le contexte beaucoup plus apaisé de la période. Le vocabulaire utilisé est radicalement différent. Là où Bush menaçait explicitement des pays, Obama se veut plus conciliant et parle même de "respect mutuel". Nous nous trouvons face à deux visions totalement opposées de la politique étrangère américaine : l'une basée sur la division et la confrontation, l'autre sur l'apaisement et la communication. [...]
[...] Nous nous pencherons sur les différences idéologiques qui résident entre ces deux visions, puis nous les mettrons à l'épreuve des faits. La première différence notable entre ces deux discours réside dans le contexte. En janvier 2002, les Etats Unis sont encore meurtris par les attentats terroristes du 11 septembre précédent. Cela explique en partie les inflexions solennelles, voire belliqueuses des paroles de Bush, dont la célèbre expression "axe du mal" est devenue emblématique de cette période de l'histoire des Etats Unis. [...]
[...] L'invasion de l'Irak fut ainsi très controversée, de par sa brutalité et son impulsivité, d'autre part par les moyens très douteux employés pour la justifier. A l'échelle nationale, le Patriot Act de 2001 a renforcé la surveillance du gouvernement fédéral sur ses citoyens, au motif de la lutte antiterroriste. La vision très américano-centrée et à court terme de Bush a cependant largement montré ses limites, en particulier dans l'instabilité du Moyen Orient. Obama a su apprendre de ces échecs et proposer une vision un peu plus apaisée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture