La France, à la fin du XVIIe siècle, est un pays catholique ne tolérant la présence sur son sol d'aucune autre confession. La révocation de l'édit de Nantes en 1685 a officiellement fait disparaître la religion réformée, provoquant une forte émigration de protestants vers l'étranger. Elle vit dans la clandestinité jusqu'en 1787, date à laquelle Louis XVI publie un édit de tolérance qui lui permet de sortir de l'ombre, et surtout d'obtenir un état civil, sans pour autant accéder au statut d'égalité par rapport aux catholiques. En France, jusqu'en 1789, la religion catholique est la religion d'Etat. Elle conserve le monopole du culte public. Le clergé, premier ordre de la société sous l'Ancien régime, dispose de privilèges nombreux.
La Révolution Française ébranle l'édifice religieux et modifie profondément, sur plusieurs points, les rapports entre Eglises et Etats. Dès la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, du 26 août 1789, le pluralisme religieux est affirmé, l'article 10 de la Déclaration stipulant que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions religieuses ». La disparition de la société d'ordres fait en outre perdre au clergé catholique son statut privilégié, tandis que les protestants, conformément aux dispositions de la Déclaration des droits, deviennent citoyens à part entière, suivis quelque temps plus tard par les juifs.
Ainsi, La France fut le premier pays d'Europe qui transforma radicalement la condition légale des juifs. L'émancipation dont l'aboutissement fut aussi la conséquence des mesures prises avant 1789, n'a cependant pas changé du jour au lendemain les professions et les conditions d'existence, ni la vie religieuse des juifs.
Enfin, l'Eglise perd à la fois son influence sur l'éducation, avec la désorganisation du réseau d'enseignement qu'elle contrôlait (petites écoles, collèges, Facultés) et la disparition des congrégations religieuses. De plus, la Constitution civile, refusée par le pape, divise le clergé en deux groupes, provoquant une fracture durable au sein de l'Eglise (les prêtes sont divisés entre les réfractaires et les constitutionnels). Ainsi les cadres de l'Eglise catholique ont été profondément ébranlés lorsque intervient la politique de déchristianisation, qui débute à l'automne de 1793 et qui se traduit par un mouvement de déprêtrisation, la destruction de symboles religieux ou d'édifices, l'instauration d'un calendrier républicain qui reste en vigueur jusqu'au 1er janvier 1806. Ainsi, au moment où Bonaparte prend le pouvoir, l'Eglise catholique est fortement désorganisé en France, même si le culte a repris depuis l'époque du Directoire (de 1795-1799).
Mais Napoléon, ne favorisera pas, lors de son règne le catholicisme. En effet, son but était de prolonger les idées développées lors de la période révolutionnaire. Ainsi, pendant la première moitié du XIXème siècle ont tend plus à une tolérance religieuse grâce à une succession de décisions politiques contrairement à la seconde moitié. En effet la Restauration monarchique va de pair avec la restauration catholique. Les rois et les catholiques vont œuvrer pour faire du catholicisme la religion dominante et la plus importante.
Ainsi, on peut se demander quelles sont les conséquences des décisions politiques (prise sous le Premier Empire et la Restauration) sur les comportements religieux des français ?
Dans une première partie, nous aborderons la tolérance religieuse de l'empire de part ses décisions politiques et leurs conséquences sur les cultes. Dans une seconde partie nous analyserons le retour à une religion d'Etat sous la Restauration, possible grâce à un rapprochement entre l'union et l'autel et ses conséquences sur les cultes français.
[...] Les chiffres impressionnants des communions générales, l'activité des missionnaires au confessionnal, les manifestations enthousiastes et les affections dont ils étaient souvent l'objet à leur départ, montrent que les missions furent un succès. A Marseille, en 1820, les fidèles se battaient littéralement pour trouver place dans les églises. Ce renouveau de la christianisation se traduit par le développement des congrégations religieuses. Comme nous l'avons déjà dit la Révolution avait anéanti la vie religieuse en France ; l'empereur avait toléré et même protégé, dans une certaine mesure, les congrégations féminines, celles du moins qu'il jugeait utiles c'est-à-dire les sociétés hospitalières et enseignantes. [...]
[...] La France concordataire (France comprenant la Belgique et la Rhénanie), aura soixante diocèses, alors que, dans ses frontières de 1789, elle en comptait 135 et 83 en 1791. La réduction du nombre des diocèses permet une réduction budgétaire, puisque, en reconnaissance de la dette contractée à l'occasion de la nationalisation des biens du clergé, l'Etat s'engage à rémunérer les ecclésiastiques, en premier lieu les évêques et les curés. Les biens ecclésiastiques non vendus leurs sont à nouveau confiés, mais l'Eglise n'en récupère pas la nue- propriété. [...]
[...] En effet, cette loi, qui non seulement leur donne la liberté de culte, mais les met formellement sur un pied d'égalité avec la religion de la majorité des français (en faveur de qui le rapport des forces numériques reste écrasant), ne peut être reçue qu'avec faveur par les protestants français. Ils sont désormais reconnus par un Etat qui, en donnant un statut légal aux différentes confessions religieuses, n'en privilégie aucune. Mieux les pasteurs deviennent des fonctionnaires, appelés à jouir de prestige et d'autorité notamment dans les paroisses rurales. [...]
[...] Il manifeste à l'égard des juifs un mélange de suspicion et de générosité. Son attitude est aussi influencée par les plaintes des judéophobes d'Alsace. Désireux d'y mettre bon ordre et de placer les juifs de France et des territoires conquis sous sa gouverne, il décrète le 30 mai 1806, la convocation d'un parlement juif, une assemblée de notables composée de 111 personnes, non pas élu mais recruté par les préfets. A cette assemblée qui se tint à Paris et à partir du 26 juillet 1806 furent posées questions concernant la polygamie, les mariages mixtes, le divorce, la nomination des rabbins, les professions défendues par la loi juive, l'attitude devant le service militaire afin se soumettre ses projets d'intégration à une autorité religieuse. [...]
[...] Il faut pour pallier à cette absence faire appel à des pasteurs étrangers, venus pour la plupart de Suisse. Le gouvernement a prit conscience de cette carence. Au moment où il organise l'université, il crée une faculté de théologie à Montauban, dans le but de favoriser le recrutement des pasteurs. Il octroie également des bourses aux aspirants et les dispense de service militaire. Mais ces efforts sont encore insuffisants à la fin de l'empire, même si le corps pastoral de 1814 compte cent nouveaux pasteurs. [...]
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