Paul, DÉROULÈDE, 1846, 1914
"Qui Vive ? France quand même !", la devise de Paul Déroulède montre à elle toute seule l'idéologie patriotique qui l'a conduit tout le long de sa carrière politique.
Né le 2 Septembre 1846 à Paris, soit à la fin de la monarchie de Juillet. Il a donc grandi et réalisé sa formation d'avocat au cours du 2nd Empire, auquel il est opposé (il prétend avoir participé aux manifestations de la jeunesse intellectuelle contre ce dernier). Il a également participé à la guerre de 1870, où il fut prisonnier à la suite de la bataille de Sedan avant de rejoindre Gambetta à Tours. Déroulède peut être décrit comme un "soldat-poète-agitateur" français, poète surtout connu pour ses "Chants du Soldat"de 1872. Caractérisé par un amour indéfectible de la France et un attachement perpétuel pour les territoires perdus à la suite du traité de Francfort qui illustrent sa volonté de "revanche" contre l'Allemagne tout le long de sa carrière politique. Créateur de la "Ligue des Patriotes" en 1882, il soutiendra également le courant boulangiste. Agitateur pour son coup d'état de 1899, dont le fiasco le conduira à être exilé. Il reviendra après être amnystié en 1905 et se retirera de la politique après un dernier échec en 1906. Il mourra dans sa villa sur le Mont Boron près de Nice le 30 Janvier 1914.
Sa participation à la guerre de 1870, sa création de la Ligue des Patriotes et son soutien affirmé au boulangisme caractérisent son obsession de revanche sur l'Allemagne, ce qui amène donc à se demander en quoi Déroulède fut un personnage déterminant dans la création et le développement du nationalisme français.
[...] III – D'un soutien affirmé au Boulangisme à la traversée du désert Si les boulangistes rejoignent en force la Ligue après le retour de Déroulède en avril 1888, le programme que met en avant Déroulède affirme Boulanger comme "porte drapeau du parti national", ainsi s'affirme le nationalisme et surtout, la Ligue adhère officiellement au boulangisme. Ce qui provoque des désaccords virulents débouchant sur des démissions et des dissolutions de comités en chaîne. Du coup l'activité principale des mois suivant futsera la reconstitution des comités, dont les problèmes financiers et les moments difficiles du boulangisme posèrent des problèmes à Déroulède pour relancer la Ligue. [...]
[...] Déroulède s'indigne surtout de l'antimilitarisme, qu'il voit comme de l'antipatriotisme. Il ne pris jamais de position nette dans cette affaire, car il eu toujours des doutes sur la culpabilité de Dreyfus, comme en ont témoignés plusieurs personnes l'ayant cotoyé. Si il déclare être rassuré après les déclarations successives affirmant la culpabilité de Dreyfus, ses doutes ne se sont en réalité jamais dissipés. Après son coup d'état raté et sa sortie de prison, Déroulède est expressivement modéré et affirme ses doutes, et menace du même coup les hypothétiques auteurs d'un complot à l'encontre du capitaine Dreyfus "Si Dreyfus est reconnu innocent, il n'y a pas de châtiment assez terrible, de peine assez lourde, pas de pilori assez infamant pour tous les ministres civils ou militaires qui ont accusé ou laissé accuser Dreyfus d'un crime qu'il n'aurait pas commis", Déroulède envisage donc l'hypothèse de l'innocence de Drefys et les antisémites sont furieux. [...]
[...] Cette scène fait de nouveau figure d'éclair dans la vie de Déroulède, qui l'a énormément touché. Il déclarera aucune heure de ma vie, je n'ai oublié les psaumes de colère lancés sur nous par cette ardente patriote". Cette scène, mélangée de la lecture du compte rendu des débats débouchent sur la décision qui alimenta la vie politique de Déroulède, et qui fut l'élément phare de ses idées : La Revanche. D'après les dires de Déroulède, c'est lors de cette soirée du 1er Mars 1871 qu'apparaît le nouveau Déroulède et que naît la grande vocation patriotique qui le caractérisa jusqu'à sa mort. [...]
[...] Déroulède était il antisémite ? Il estimera surtout lors de cette affaire que les dreyfusars "sont en train de livrer la France à l'étranger". Déroulède ne se considère toutefois pas comme un antisémite et les acteurs de l'affaire Dreyfus ne l'estime pas non plus comme tel et même philosémite pour Jules Guérin. Mais Déroulède tena toutefois des propos antisémites, ce qu'il lui vaut ce trait de caractère que lui accordent les historiens. Concernant l'affaire Dreyfus, Déroulède sera d'abord antidreyfusard de part son soutien affirmé à l'armée ainsi que sa confiance aveugle aux 6 ministres de Guerre et 3 présidents du Conseil qui "n'ont pas pu successivement se tromper et nous tromper pendant cinq ans". [...]
[...] Il sera amnistié le 30 octobre 1905 par 541 voix contre 5. Déroulède tentera à son retour un dernier fait d'arme en se présentants aux élections de 1906, si il arrive en tête au 1er tour avec 89 voix d'avance, il perdre au 2nd avec plus de 2000 voix d'écart. A la suite de ces élections, Déroulède s'est retiré de la vie politique, et prendra juste position au cours des années suivantes. Affaibli suite à une tumeur au nez retirée en mai 1912, la scène de Champigny du 7 décembre 1913 lui sert d'adieu à la Ligue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture