Pachamama, espace andin, Pérou, Bolivie, Équateur, culte séculaire, culture andine, mythe originel, mère nourricière, champ sémantique, cultures incas, panthéon indigène, tradition, centre d'intérêt politique, conquête, colonialisme espagnol, croyance, syncrétisme, renaissance
Les indigènes identifient la Terre à une mère. Ils entretiennent une relation très étroite avec elle. Bien sûr, tous les indigènes ne voient pas les choses ainsi : après tout, ils ont subi cinq cents ans de colonisation, et ce n'est pas terminé » (Acosta, 2018). En effet, à la lumière des propos de cet homme politique, il faut comprendre que le culte séculaire de la Pachamama a traversé les siècles et les ruptures (comme le colonialisme espagnol) via un phénomène que l'on pourrait assimiler à la transmission et à la continuité sociale et culturelle. Comprendre la survivance de la référence et au culte séculaire de Pachamama, c'est avant tout apprécier l'importance encore aujourd'hui de ce mythe originel dans les cultures andines, que soit au Pérou, en Bolivie ou en Équateur.
[...] En ce sens, par ses nombreux rituels, la fonction sociale et religieuse du culte de la Pachamama est de nouveau considérée dans l'espace andin comme étant important. Jérôme Thomas confirme cette vision en rapportant les propos d'un indien péruvien. En effet, selon lui, « un habitant de la communauté de Pinchimuro, dans les Andes péruviennes, assure que les forces cosmiques vivent parmi les humains, se comportent comme eux et leur ressemblent : « Pachamama vit. Comme elle a créé le ver de terre, elle a engendré l'être humain. [...]
[...] C'est ce confirme Louis Girault. Selon lui, « Pachamama est à la fois bénéfique et maléfique, on la vénère et on la craint, sa puissance n'a pas de limite. On lui attribue tout ce qui se produit de bon ou de mauvais dans les travaux agricoles, l'élevage, les affaires domestiques. On risque de l'offenser en ne respectant pas son culte, mais elle n'est pas vraiment méchante. Si elle punit, le châtiment est considéré comme mérité. Elle comprend les prières, accepte les sacrifices et pour que son influence soit plus certaine, l'Indien se rend où il est sûr qu'elle réside » (Girault, 1958). [...]
[...] ) était mise en pratique dans les mythes et les rituels de l'empire inca [ . Cet équilibre des forces cosmiques a pour résultat de créer un univers statique. Pour l'animer, un système d'échange s'avère indispensable. ( . ) La première fonction de la religion andine est de maintenir l'harmonie de l'univers, d'établir des relations entre ses différentes parties » (Classen, 1993). Ainsi, suite à ce propos, nous devons bien comprendre que les rituels et la pratique de ce culte sont vitaux pour la société inca. [...]
[...] Classen Constance, Inca Cosmology and The Human Body, University of Utah Press, Salt Lake City Galinier, Jacques, Molinié, Antoinette, Les Néo-Indiens : une religion du III[ème] millénaire, Odile Jacob, Paris Girault, Louis. « Le culte des apacheta chez les Aymara de Bolivie ». « Journal de la Société des Américanistes », Tome pp. 33-46. [...]
[...] Franck Poupeau le confirme. Selon lui, « on voit donc à quel point la représentation de la Pachamama donnée par l'anthropologie andine des rites d'irrigation reprend une vision idéalisée du panthéon indigène, qui n'est pas sans rapports avec la mystique des « néo-Indiens » reconstruite au Pérou autour de l'empire inca et qui a pour effet d'occulter les éléments chrétiens, créoles et urbains incorporés dans la cosmologie aymara » (Poupeau, 2011). Dès lors, la fonction de la réactivation de ce mythe permet de cristalliser une vision quasi mystique de l'indianité dont nous allons maintenant parler avec la référence aux néo-indiens du Pérou. [...]
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