Chine, Alain Peyrefitte, Chine nouvelle, modernisation accélérée, accroissement des inégalités, Mao, coefficient d'Engels, BRICS Brazil Russia India China South Africa, Chine rurale, paysannerie chinoise, Martine Bulard, conservatisme, Tibet
« Quand la Chine s'éveillera... le monde tremblera. » Ainsi Alain Peyrefitte titrait-il, en 1973, son essai, qui pariait sur un prochain réveil économique de grande ampleur de la puissance chinoise ; ce qui était loin de constituer une évidence, alors que la Chine achevait alors ses années maoïstes, sous un système qui, de fait, n'avait que peu contribué au développement économique du pays. Pourtant, la théorie de Peyrefitte était relativement simple : un pays aussi puissant sur le plan démographique - déjà alors de loin le plus peuplé au monde - ne pourrait qu'impacter sur son monde, un jour ou l'autre. L'argument démographique en premier lieu donc.
[...] Bibliographie AUBERT Claude, Chine rurale : le fossé villes/campagnes, in : La Chine après Deng, Tiers Monde, tome 37, n° BULARD Martine, Paysans chinois entre cueillette et Internet, Le Monde Diplomatique, novembre 2015 CHAO Sunny, Le chômage augmente-t-il en Chine ? [...]
[...] La question religieuse est également au centre des revendications des minorités, en particulier les Tibétains de par la spiritualité forte de leur culture, et les Ouighours musulmans. Or, de par sa nature « communiste », le gouvernement chinois est par essence peu favorable à des activités religieuses intenses dans le pays, bien qu'après la fin du maoïsme, une certaine tolérance religieuse, à défaut de liberté franche, ait pu être observée. Prenons l'exemple de l'approbation par le Dalai Lama, en 1995, de la réincarnation du 10ème Panchen-lama : immédiatement après cette annonce, les gouvernants ont remplacé l'enfant désigné par un autre. [...]
[...] Précisons que cette situation n'est pas due à une absence de « droit d'usage » mais à un non-respect par les autorités de leurs propres lois, tablant de la méconnaissance de celles-ci par les populations rurales (une étude estime qu'un tiers seulement de la population rurale comprendrait en quoi elles consistent). Le soulèvement de Wukan de 2011, durant lequel 13000 villageois se révoltèrent contre les fonctionnaires locaux après un énième cas d'abus particulièrement flagrant de vente à des prix élevés de terrains à des promoteurs immobiliers, sans même avoir auparavant effectué une compensation décente des villageois. Les problèmes de gouvernance rurale sont en effet au cœur du problème de cette Chine périphérique. [...]
[...] et ainsi jusqu'à la prochaine révolte. L'on peut s'interroger sur la viabilité du développement de la Chine d'aujourd'hui avec deux régions qui, mises bout à bout, représentent géographiquement la moitié de son territoire (mais une proportion infime de sa population). Le fait de vivre dans un pays au fort dynamisme économique - justification souvent avancée par la Chine pour justifier la reconquête du Tibet, arguant du caractère archaïque de la gestion politique et économique du Tibet avant 1950 - ne suffit visiblement pas à faire renoncer nombre de Ouighours et de Tibétains de toutes les générations de leur vocation à se détacher de ce pays ou, du moins, à obtenir vis-à-vis du pays du milieu une réelle autonomie. [...]
[...] Ce coup de force dont la violence ne peut qu'interpeller naturellement, pas refroidi les revendications indépendantistes. A noter que, contrairement au Tibet, le gouvernement qui résulterait d'une accession de la région à la souveraineté serait beaucoup plus incertain, de par notamment l'activisme de groupes extrémistes proches d'Al Qaida, qui bien que minoritaire, fait régulièrement parler de lui. L'indépendantisme ouighour est, malheureusement, à l'origine de nombreuses actions terroristes, notamment au couteau, tant dans la région autonome du Xinjiang où ils vivent que sur l'ensemble du territoire chinois. [...]
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