La fin du XIXe siècle connut l'approfondissement des principes de la mécanique (Hertz, Mach) et l'avènement de la mécanique statistique (Boltzmann, Gibbs), étroitement liée à la thermodynamique. De ces progrès scientifiques, des « techniciens », pourrait-on dire, en tirèrent la substance pour réaliser leur rêve : animer un objet sans l'action direct de la main de l'Homme : les automates étaient destinés à devenir de véritable œuvres.
Le terme « Automate » provient du grec automatos « qui se meut de soi-même » ; c'est une « Machine qui, par le moyen de dispositifs mécaniques, pneumatiques, hydrauliques, électriques ou électroniques, est capable d'actes imitant ceux des corps animés. », « on nomme automate un appareil renfermant divers dispositifs mécaniques et/ou électriques, qui lui permettent d'exécuter une séquence déterminée d'opérations de manière synchronisée. » L'automate est donc un objet programmé et doté d'une mémoire. Le support en est une came, mécanisme très varié ayant pour but de transformer un mouvement de rotation en un mouvement de translation (le plus commun étant la roue dentée), dont la lecture et la transmission des informations sont assurées par les même systèmes mécaniques et physiques développés dans l'Antiquité : leviers, poulies, courroies, engrenages, compression/dilatation des gaz, mécanique des fluides.
Mais l'automate est avant tout pour l'inconscient collectif un objet d'émerveillement qui eut son heure de gloire il y a de cela quelques dizaines d'années. S'en tenir à cela serait réducteur ; en effet, l'Antiquité aurait connu des statues animées et des jouets mécaniques ; quant au Moyen Âge, des automates remarquables auraient été construits par Albert le Grand, théologien et philosophe souabe, ou Regiomontanus, astronome et mathématicien allemand du XVe siècle. Mais les véritables automates apparurent avec l'art de l'horlogerie et connurent leur grand essor au XVIIIe s. Vaucanson en construisit de nombreux : le Joueur de flûte traversière, le Joueur de tambourin, la Veilleuse et surtout son célèbre Canard, capable de battre des ailes, de nager, de barboter, d'avaler du grain... Parmi les automates célèbres du XVIIIe siècle, il faut citer aussi : les Têtes Parlantes de l'abbé Mical, l'Androïde Écrivain de Friedrich Von Knauss, les automates des frères Jaquet-Droz… Toutefois, l'électricité et surtout l'électronique ont donné naissance à une nouvelle génération d'automates, capables d'imiter réellement certaines fonctions intellectuelles et non plus seulement de reproduire certains comportements (joueur d'échecs électrique de Torres Quevedo en 1912, joueur de Nim en 1951, joueur d'échecs électronique en 1977…) ; et ne parlons pas des automates-robots, tel qu'Asimo de Honda, apparus avec la démocratisation et le perfectionnement de l'informatique.
C'est ainsi dans un esprit de préservation d'éléments de l'évolution technique, de pièces essentielles de la mécanique, et d'objets d'émerveillement de notre « enfant intérieur », que certains individus ont cherché à sauvegarder les traces de notre passé souvent trop rapidement effacé. Parmi ceux-la, Michel Gaillard fut à l'origine de l'un des seuls musées d'automates existant, dans lequel j'eus la joie d'effectuer mon stage. Mr Gaillard Senior fut également le créateur d'un autre établissement attenant au premier, le « Musée des Modèles Réduits ». Avant de mettre pour la première fois depuis des années les pieds dans ce musée, mes pensées allèrent vers diverses interrogations dont la plus cohérente fut « De quelle manière une structure patrimoniale d'intérêt premier non public peut-elle fonctionner dans une ville de 100 000 habitants ? » Afin de m'éclairer sur le sujet, j'ai donc été amené avec beaucoup de plaisir à parcourir de long en large le « Musée des Automates » ainsi qu'à y rencontrer des personnes riches de leur savoir et expérience.
Traiter du « Musée des Automates » sans évoquer le « Musée des Modèles Réduits » serait une aberration, c'est pourquoi j'aborderai lorsque la logique même le voudra les 2 musées conjointement.
[...] Ceci par un certain soucis d'historicité, et bien évidemment de types d'Automates à disposition, le quartier de Montmartre s'érigea de toutes pièces fin de l'année 1994, recréant fidèlement le visuel et l'ambiance parisienne de la Belle-Epoque à partir de photographies datée de 1900. Néanmoins cette extension, de près de 87 recrée la Belle-Epoque idéaliste et non le visage moins cliché : rappelons que le terme Belle-Epoque est une expression née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure (1890-1914). [...]
[...] III ] L'organisation Musée/Visiteurs du Musée des Automates selon les employés Afin percevoir la structure à différents niveaux de l'entreprise, J'ai rencontré les différents employés présents les quelques jours de mon stage. Tout d'abord Mme Brissot, caissière de son état, a un point de vue particulièrement intéressant car au plus près des clients, ou plutôt des visiteurs comme elle aime l'entendre en lieu et place de clients Elle a assisté à l'évolution de la clientèle durant ses 7 années passées au sein du Musée des Automates : d'une majorité de personnes âgées friandes d'automates de représentation typée XVIIIe siècle, les visiteurs ont glissé vers un groupe plus familial avec la présence d'enfants avide de scénettes vivantes. [...]
[...] Une autre manière de s'installer dans le paysage culturel rochelais fut, pour les Musées de l'Atlantique, de s'associer à des organismes dans des réseaux : notamment le PASS Rochelais, qui est système d'obtention de réduction sur tous les musées de la ville de La Rochelle, privés comme publics. Les Musées de l'Atlantique en font partis depuis la création en 2003. D'autres partenaires de ce genre existe comme le CREDES, et tous exigent, en échange de la mise des Musées dans la liste, des tarifs préférentiels : souvent cela se traduit par l'obtention aux visiteurs du tarif de groupes même pour les individus seuls. [...]
[...] Passionné par les automates, Michel Gaillard profita de ses déplacements professionnels fréquents pour assouvir sa passion dévorante et acheta de nombreux automates : au fur et à mesure que sa collection augmentait, Mr Gaillard stockait celle-ci dans des hangars sur La Rochelle. Mais faute de place, en 1984 il dut transférer ses chers automates dans un quartier où la place se libérait, c'est-à-dire aux Minimes et plus exactement rue La Désirée à la Ville en Bois qui venait d'être assaini de ses monceaux de détritus. [...]
[...] Depuis les 22 années de fonctionnement de la structure et la fermeture du Palais des Automates à Vannes en Bretagne, également propriété de feu Mr Gaillard Senior, le Musée des Automates expose aujourd'hui environ 300 automates pour 350 en réserve, près à servir si l'éventualité s'en fait sentir. II ] Une structure autarcique par nécessité Le Musée des Automates est avant tout un espace touristique même si Mr Gaillard Senior ne l'a pas créé à la base dans ce but : en effet, cette structure fait partie d'une SARL dont Mr Gaillard, fils de feu Michel Gaillard, est le seul investisseur, ainsi que gérant. [...]
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