Mémoires de la résistance en France, entre mythe et réalité, mémoire gaulliste, mémoire communiste, mémoire collective, concurrence mémorielle, Seconde Guerre mondiale
La mémoire d'un évènement historique est la perception, l'interprétation et la diffusion du passé par des individus ou des groupes politiques, culturels ou sociaux. La construction d'une mémoire par une communauté impliquée dans des évènements vécus comme acteur et/ou victime est influencée par l'émotion du souvenir et les enjeux politiques. Elle représente une lecture subjective et parfois déformée, consciemment ou non, d'une réalité historique. Les groupes porteurs de mémoire se chargent de diffuser leur vision de l'histoire et de pérenniser un héritage mémoriel spécifique à leur vécu et/ou à leurs intérêts.
[...] Gaullistes et communistes enracinent une vision et une interprétation de l'histoire dans la mémoire collective à leur profit en s'appropriant des hauts lieux mémoriels, qui sont le théâtre de cérémonies commémoratives régulières et l'engagement de héros martyrs dont ils exaltent le sacrifice. - Les gaullistes étant au pouvoir entre 1958 et 1969, il est plus facile pour eux d'enraciner leur vision d'une histoire qui flatte et rassure les français. Le 18 juin 1960, date anniversaire de l'appel à la résistance lancé depuis Londres, le général de Gaulle inaugure le Mémorial de la France combattante du Mont Valérien où plus de mille otages ont été fusillés par les allemands. [...]
[...] La construction d'une mémoire par une communauté impliquée dans des évènements vécus comme acteur et/ou victime, est influencée par l'émotion du souvenir et les enjeux politiques. Elle représente une lecture subjective et parfois déformée, consciemment ou non, d'une réalité historique. Les groupes porteurs de mémoire se chargent de diffuser leur vision de l'histoire et de pérenniser un héritage mémoriel spécifique à leur vécu et/ou à leurs intérêts. De 1945 à la fin des années 1960 (1969 : démission du général de Gaulle), deux mémoires dominantes et concurrentes de la seconde guerre mondiale et de l'occupation en France se constituent et s'affirment : la mémoire gaulliste et la mémoire communiste. [...]
[...] La mémoire peut construire des mythes et des légendes (légende dorée de la résistance) qui trahissent la vérité historique. - L'histoire a pour fonction de reconstruire le passé, de l'expliquer, de l'analyser de la façon la plus neutre et la plus scientifique possible, en s'appuyant sur les témoignages des acteurs, des témoins, des victimes des évènements du passé, mais en confrontant ces témoignages, pour les vérifier ou les infirmer, à des sources diverses et en premier lieu aux archives (Pour mieux appréhender le régime de Vichy, Robert Paxton a travaillé à partir des archives allemandes Le travail de l'historien consiste à évacuer les dimensions affective, émotionnelle et/ou idéologique qui s'attachent immanquablement aux mémoires, pour chercher à établir avec le plus d'objectivité, de neutralité et de rationalité possibles la vérité et la réalité des faits du passé. [...]
[...] Jean Moulin est essentiellement présenté comme l' homme du général de Gaulle Un seul point me chiffonne il est beaucoup question dans la presse officielle et officieuse de Jean Moulin après sa rencontre avec le général de Gaulle à Londres et son retour en France L'action de Jean Moulin et des résistants français est présentée comme désordonnée la Résistance n'était encore qu'un désordre et sous la dépendance de puissances étrangères, l'Union soviétique et les Etats-Unis Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qui le soutenait Si Jean Moulin réussit l'unification des résistances c'est parce qu'il est l'envoyé du général de Gaulle selon Malraux : le général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l'union le général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats, car c'était â travers lui seul que la France livrait un seul combat. En fait, à travers l'hommage rendu à Jean Moulin, c'est aussi de Gaulle qui est héroïsé et sacralisé. Les communistes dénoncent l'exploitation de Jean Moulin au profit du général. Le discours de Malraux oublie de dire que Jean Moulin a eu un passé actif de résistant bien avant de rencontrer de Gaulle , que c'était un homme de gauche et qu'il a été le premier président du Conseil National de la Résistance qui proposait d'importantes nationalisations. [...]
[...] Lorsque, le 1er janvier 1942, Jean Moulin fut parachuté en France, la Résistance n'était encore qu'un désordre de courage. Certes, les résistants étaient des combattants fidèles aux Alliés. Mais ils voulaient cesser d'être des Français résistants, et devenir la Résistance française. C'est pourquoi Jean Moulin est allé à Londres. Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qui l'armait et le soutenait, voire par son seul courage; le général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de Résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats, car c'était â travers lui seul que la France livrait un seul combat. [...]
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