Américansation, Levitt, Levittown, Mesnil-Saint-Denis, vecteur, urbanisme, maisons, Histoire culturelle
Il s'agit d'une étude de cas sur un vecteur de l'américanisation: l'urbanisme proposé par W. Levitt, promoteur américain du milieu du XXe qui s'implanta par la suite en Europe. A côté de l'histoire chronologique de cette arrivée, on peut détecter les éléments ayant participé de l'américanisation des modes de vie européens, que ce soit à travers les structures urbaines, la conception de l'habitat ou encore les matériaux utilisés et les concepts de la suburbia américaine
[...] L'idée de lotissements produits en masse était née. Durant les dernières années de la guerre, sur une idée de William Levitt, Levitt and sons acheta une considérable quantité de terres occupées par des fermes produisant de la pomme de terre autour des villes de Hempstead and Hicksville, toujours à Long Island, mais cette fois-ci dans la région de Island Trees. C'est ici qu'en 1946 les Levitt emploieront et perfectionneront leur méthode de construction de maisons abordables, la « chaîne d'assemblage inversée », où ce sont de équipes, spécialisées, qui se déplacent d'une maison à l'autre pour n'y pratiquer que des tâches spécifiques. [...]
[...] » (Ceci est visible dans les Annexes 4 et 5). On ajoutera que les projets immobiliers de William Levitt ont participé de la modification des structures urbaines de l'agglomération parisienne mais aussi de son fonctionnement avec la multiplication de migrations pendulaires de plus en plus longues (en kilomètres) à titre d'exemple. Ce sont aussi les habitudes de vies et les représentations, notamment vis-à-vis du cadre de vie et de la relation à la société qui furent transformées. C'est en ce sens qu'il faut comprendre les propos d'Isabelle Gournay: « Les habitants actuels des Levittvilles semblent non pas subir, mais apprécier le même type de convivialité saisonnière qu'en Amérique. [...]
[...] [ ] A ce rythme, les maisons de Levittown pouvaient être construites par 18 la journée et 18 la nuit. » Il s'agissait bien de réduire les coûts au maximum, William Levitt indiquant lui-même que « n'importe quel idiot peut construire des maisons. Ce qui compte c'est combien l'on peut en vendre au moindre prix. » Grâce à ces techniques, l'acompte n'était que de 100$ pour une maison à Levittown. Cette standardisation entrainait une certaine monotonie. En effet, Jon Blackwell ajoute que « Il n'y avait que deux styles proposées aux résidents dans les premières maisons, un ranch disposant d'une porte d'entrée sur la rue et une variante avec une entrée principale donnant sur le côté de la maison voisine. [...]
[...] Par ailleurs, une résidente se rappellera que, sur les chantiers, « le père de Bill Levitt, Abraham, était toujours là, disant aux travailleurs où planter cet arbre, comment tailler ce buisson ». La seconde guerre mondiale posa les conditions du développement de ce modèle. Durant la seconde guerre mondiale, après avoir construit de nombreuses parcelles à Long Island avec des maisons faites sur plans dans des endroits comme Roslyn, Rockville center, Westbury ou Manhasset, l'entreprise remporta un contrat gouvernemental portant sur la construction de lotissements militaires à Norfolk en Virginie. [...]
[...] Ceci est aussi visible dans le nom des nouvelles rues, auxquels le conseil municipal décida d'attribuer des noms en rapport avec le XVIIe siècle à l'image de la rue des Jansénites. Pour Isabelle Gournay, « les lotissements Levitt, ne serait-ce que par leurs noms, cherchaient à tisser des liens avec la mémoire, et particulièrement le passé aristocratique, des lieux auxquels ils se greffaient. Au Mesnil-Saint-Denis, la brochure de vente montrait la pittoresque église et le joli château [ Elle mettait l'accent sur la proximité de Versailles, car les habitants de la banlieue ont tendance à considérer les propriétés royales rentrées dans le domaine public comme le prolongement de leurs jardins. [...]
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