Comment les intellectuels français se sont positionnés sur la guerre du Vietnam dans les années 60 ?
[...] L'objectif de ce tribunal est d'enquêter et de se documenter sur l'action américaine au Vietnam, afin de pouvoir porter un jugement sur cette ingérence. Toutefois, le président français Charles De Gaulle va s'opposer à l'instauration de ce tribunal en France, au motif non pas qu'il s'agit de critiquer la politique des Etats-Unis car sur le fond De Gaulle est plutôt d'accord, mais parce que ce tribunal représente une mesure exorbitante du droit international du fait qu'il n'a reçu aucun mandat et cela pourrait donc apparaitre comme une justice privée. [...]
[...] Ainsi, de nombreux intellectuels français sont venus échanger avec des intellectuels américains au sujet de la guerre du Vietnam au sein de ces « teach-ins » afin d'essayer de trouver des alternatives au conflit, il s'oppose ici dans leur attitude avec Jean- Paul Sartre qui lui a refusé de s'y rendre. Ainsi, le journaliste et écrivain Jean Lacouture (1921 – 2015) a participé à ses conférences, c'était un intellectuel de gauche, résolument engagé en faveur de la décolonisation et qui s'engagera dans les années 1970 contre l'impérialisme américain. [...]
[...] Même si à l'époque, la guerre du Vietnam n'a pas encore éclaté, les intellectuels français ont pris conscience de leur rôle de gardien de la conscience universelle, notamment suite à la seconde guerre mondiale. En ce sens, Jean-Paul Sartre a défini, avec humour, ce qu'est un intellectuel selon lui : « personnes qui, ɑyɑnt ɑcquis quelque nοtoriété pɑr des trɑvɑux qui relèvent de l'intelligence, ɑbusent de cette nοtoriété pour sοrtir de leur domɑine et se mêler de ce qui ne les regɑrde pɑs ». Les historiens Jean-François Sirinelli et Pascal Ory, dans leur livre Les Intellectuels en France. [...]
[...] En effet, après la première guerre d'Indochine et avec la guerre du Vietnam, il y a une prise de conscience sur les colonies et la nécessité d'en finir avec cet impérialisme pour rendre leur indépendant aux peuples et leur droit à disposer d'eux-mêmes. Pour la plupart, ce sont les mêmes intellectuels qui s'opposent à la guerre au Vietnam et qui réclament l'indépendance de l'Algérie. Il faut ici souligner la littérature engagée de Frantz Fanon avec son œuvre Les Damnés de la Terre paru en 1961 et préfacée par Jean-Paul Sartre. [...]
[...] Alors que jusqu'alors il y avait une séparation entre les choses dites « de l'esprit » et le travail manuel, avec une circulation verticale des idées : du haut : l'intellectuel, vers le bas : le peuple ; les français veulent mettre fin à cela et faire en sorte que cette séparation ne soit plus afin qu'il y ait une circulation horizontale des idées, il s'agit donc de faire descendre les intellectuels de leur piédestal et de les remettre à égalité avec toutes les autres catégories socioprofessionnelles, avec le peuple. CONCLUSION Si à court terme, les Etats-Unis ont perdu la guerre du Vietnam, sur le long terme, le verdict n'est pas aussi tranché. En effet, le journal « The Gardian » a étudié la société vietnamienne quarante ans après la fin du conflit, et affirme que sur le long terme, c'est le triomphe du capitalisme américain. [...]
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