Environnement marocain, présentations culturelles, oasis du sud du Maroc, climat aride, gestion hydraulique, analyse historique, croyance, perception de l'usage, culture des oasis, région de Tiznit, contraintes climatiques, transformations climatologiques, récits légendaires, Lala Zniniya, mémoire collective
Les oasis présentent depuis des siècles ou des millénaires des espaces qui ont su s'adapter aux différentes contraintes naturelles et humaines. La relation environnement/homme oasien constitue une base fondamentale de l'analyse et la compréhension des comportements humains envers l'environnement, car les ressources naturelles limitées et le climat aride jouent des rôles primordiaux dans la constitution du cadre sensoriel et culturel des oasiens. L'oasis, lieu d'installation, de production et d'échange est avant tout un milieu fragile qui vit actuellement des changements liés à l'urbanisation et la modification de modes de la production et de vie. Notre objectif est de mettre en lumière les différentes relations culturelles liant l'homme à l'environnement dans un espace aride caractérisé par le manque d'eau et l'isolement, et de replacer les ambiances dans les contraintes qui lient les oasiens à l'environnement et qui affectent leur perception et leurs usages de l'espace.
L'analyse de ces rapports nous permettra de déterminer la conception du monde par les oasiens, comme étant un aspect qui dévoile le lien entre l'oasien et le climat. L'oasis peut être conçue selon différents critères ; système naturel, cadre de vie, espace de production, espace de gestion hydraulique. Pour nous, il s'agit d'un système d'interactions entre la nature et l'homme, qui se fonde sur des croyances et des pratiques. Cela nous permet de dire que le social et le culturel est tellement intégré dans la nature et que l'oasis est un lieu fragile isolé où niche un ensemble de perceptions et de croyances.
[...] Parfois, il suffit de dire « richa richa richa » C'est-à-dire « plume plume plume » pour éloigner les vents chauds et la chaleur et la plume n'est qu'une métonymie pour présenter les oiseaux qui souffrent beaucoup de la soif et demandent au nom des femmes le bon temps pour survivre. L'oasis un espace forgé par la recherche permanente de l'eau est un produit de la culture et d'histoire. C'est un cadre naturel et de représentations où se déploie la vie des sociétés. Aussi, les techniques d'interaction avec l'environnement, riches en significations et symboles, constituent-elles le savoir-faire oasien développé durant un processus historique long. [...]
[...] Face à ces aléas-climatiques extrêmes, les oasiens ont créé des pratiques culturelles, par l'intermédiaire des saints, les lieux et des objets sacrés, lui permettant de communique et de garder l'interaction avec l'environnement. Le travail des oasiens ne s'arrête pas après les précipitations et la découverte de l'eau souterraine, mais la mobilisation, la distribution de l'eau et la production forment d'autres défis sociaux, techniques et économiques où se mêlent les croyances, les rapports de force et les contraintes climatiques. Bibliographie - A. [...]
[...] Le sultan est alors au secours de la situation environnementale lors de sa nomination pour commander les sujets et élargir son terroir, et la sécheresse met sa légitimité en question. D'après l'hagiographie, les saints ont un pouvoir large sur l'environnement, il suffit d'évoquer leurs noms aux moments des crises environnementales pour bénéficier de leur baraka. Les oasiens au sud du Maroc justifient le jaillissement d'une source et l'abondance de l'eau des rivières ou sa sécheresse par la volonté du saint[20]. [...]
[...] Ce chant varie d'une oasis à autre, mais il garde en général son objectif de sollicitation de la pluie et la foule chante au nom de l'herbe et les animaux (les agneaux- les chèvres) et tape les portes en sollicitant les offrandes que les gens leur donnent après quelques aspersions.[33] On prépare, dans la rue, avec les denrées collectées, un repas commun, souvent le couscous que tous les gens de l'oasis (homme-femme-jeunes ) mangent sur le lieu du rite. Si nous analysons la mise en scène de ce rituel, que les gens du sud du Maroc continuent de pratiquer, on peut interpréter la présence de la cuiller comme une représentation à la fois de la femme et de la vie (association femme/nourriture/pluie). Ainsi les mains, constituées des deux louches, sont tournées vers le ciel pour recevoir l'eau de pluie. Les aspersions d'eau devant les portes des maisons symbolisent explicitement les averses attendues[34]. [...]
[...] L'eau est très importante dans les oasis, pas seulement dans le monde physique, mais aussi dans le champ spirituel. - L'utilisation et la jouissance de l'eau de la source sont conditionnées par l'interdiction de la natation. Cela vaut dire qu'il ne s'agit pas d'une petite source avec une petite ouverture, mais d'un grand bassin que les gens peuvent utiliser pour nager. Mais, Lala Zniniya et ses compagnons n'ont pas les possibilités matérielles (elle n'a que ces mains et les pioches de ses compagnons) pour creuser un grand bassin dans une période restreinte, elle est due peut-être à ses capacités de la prévoyance, ou bien à sa conscience de la destruction que portera la natation aux eaux de la source. [...]
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