Après les avancées de la Révolution française de 1789, on peut aujourd'hui considérer que le XIXème siècle a été, en partie une période régressions, tant dans le domaine social que dans la sphère culturelle.
Une vision rétrograde de la société a souvent prévalu dans les milieux des dirigeants, traduisant leur volonté de revenir à un système de monarchie plus à leur avantage. Cette approche réactionnaire est présente sous la troisième République et elle atteint son paroxysme sous le gouvernement dit d' « Ordre moral ».
La République, proclamée le 4 septembre 1870, ne sera effectivement républicaine que neuf ans plus tard ; les réformes allant dans un sens plus progressiste seront donc relativement tardives.
Une grande partie de l'entreprise républicaine consistera en une profonde transformation du système scolaire existant. L'école laïque, « pierre angulaire » de l'œuvre républicaine, sera progressivement instituée dans les années 1880, à travers une vague de réformes notamment à l'initiative de Jules Ferry.
Elle constituera le lieu d'application des idéaux révolutionnaires, que l'on retrouve constamment dans les projets républicains.
Mais l'école a aussi permis, et c'était l'une de ses ambitions les plus grandes, de créer l'unité nationale, de stimuler voire de faire naître le sentiment d'appartenance à la patrie. C'est par la découverte de la diversité du pays que des générations d'écoliers ont pu s'identifier à la nation toute entière, et préparer la revanche contre l'ennemi prussien qui avait humilié la France quelques années auparavant.
C'est donc selon ces axes que s'articulera notre réflexion.
[...] La morale républicaine est inspirée de la morale kantienne, et du protestantisme libéral. Elle n'a pas besoin de fondement divin, et repose sur l'entraide et la solidarité. Ainsi se met en place une sorte de spiritualisme républicain, refusant les dogmes, et prônant la réflexion individuelle et rationnelle. Le monde de l'enseignement : un univers profondément républicain et patriote L'école est donc, comme nous l'avons vu, le lieu où se transmet la foi républicaine. On y diffuse aussi massivement les idées patriotes. [...]
[...] La Chambre refusera la constitutionnalité de la Déclaration, mais elle votera son affichage dans les écoles primaires. Cette décision est tout à fait révélatrice de la sacralisation qui est faite de ce texte, et plus généralement des idéaux issus de la Révolution française. En effet, les révolutionnaires de 1789 et plus largement les philosophes des Lumières au XVIII siècle préconisaient, eux aussi, l'enseignement forcé de la langue française pour permettre à tous les citoyens, quels qu'ils soient, de comprendre les textes qui s'imposaient à eux, et donc d'acquérir un esprit critique vis-à-vis de l'autorité à laquelle ils étaient subordonnés. [...]
[...] BAUBEROT, Seuil, Paris Présentation du document annexe o Caricature de Jules Ferry, l'un des pères fondateurs de la République, particulièrement actif dans l'élaboration de la politique scolaire républicaine o Couverture du Tour de la France par deux enfants, de Mme Fouillée, publié sous le pseudonyme de G. Bruno, en référence au philosophe du XVII siècle Giordano Bruno, considéré comme le fondateur d'une philosophie strictement rationaliste à l'origine de la pensée moderne. Caricature de Jules Ferry (1832-1893) Le Tour de la France par deux enfants, G. Bruno ; (pseudonyme Mme A. [...]
[...] Les deux formations n'ont pas de projet politique en commun, et s'ils parviendront à certains consensus, notamment l'effacement du prétendant orléaniste devant le Comte de Chambord ; Ce dernier, par son intransigeance, mettra fin à tout espoir de restauration. Les élections de janvier 1878 permettent le remplacement à la Chambre basse des monarchistes par de nouveaux notables républicains. De la même façon, la réforme instituant l'élection des maires au lieu de leur nomination, leur permet de conquérir la Chambre haute lors du renouvellement du tiers des sénateurs le 5 janvier 1879. Le 30 janvier, Mac-Mahon est poussé par la nouvelle majorité à démissionner et le Congrès choisit un vieux républicain, Jules Grévy. [...]
[...] Dans une France encore plus rurale qu'urbaine, les travaux des champs comme la fenaison, la moisson ou la vendange occupent les enfants pendant parfois plus de six mois ! L'instruction religieuse et morale, est dispensée par le prêtre, et se situe au cœur de l'enseignement de l'école publique. De plus, le gouvernement de l'Ordre moral œuvre pour une reconquête religieuse de la société. Le 24 mai 1873, la majorité monarchiste renverse Adolphe Thiers, alors chef de l'exécutif depuis près de deux ans, qui se prononçait pour une orientation certes conservatrice mais défendait la République. [...]
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