Dossier sur les films suivants:
-"Quatre de l'infanterie" de Pabst, 1930 ;
-"Le Brave Soldat Svejk" (basé sur le roman tchèque de Jaroslav Hasek)
- "Austeria" (L'Auberge du vieux Tag) de Jerzy Kawalerowicz, 1983 ;
-" Colonel Redl" de Istvan Szabo, 1985 ;
[...] Ainsi, si pour la France la Première Guerre mondiale permet la restitution d'une région précédemment perdue (l'Alsace Lorraine), pour de nombreux peuples centre-européens elle représente un prélude à la (re)naissance de leur pays. Il est donc très compréhensible que plusieurs des films tournés par des réalisateurs d'Europe centrale accordent une place centrale à cette question. C'est le cas, ainsi, dans « Le brave soldat Svejk », basé sur le roman de Hasek. En effet, Svejk est Tchèque, tout comme Hasek. [...]
[...] Le regard porté sur ces minorités dans les films mentionnés est contrasté. Naturellement, il est d'abord relativement négatif - un monde plus juste et plus libre aurait ainsi succédé à l'ancien. L'on ne peut cependant occulter une certaine émotion, voire presque une certaine nostalgie, en nous intéressant ainsi grace à l'art cinématographique au sort de ces peuples avant même leur séparation d'avec les Empires centraux. II- Le cinéma, image de la société : des films dépeignant une société traditionnelle, au tournant de deux époques, et son rapport à la guerre 2.A) Une société critique envers la guerre . [...]
[...] vaincus (Allemagne, Autriche . ) et pour les états nés au lendemain de l'Armistice (Pologne, Tchécoslovaquie . Comme souvent, les arts en général, et l'art cinématographique en particulier, ont constitué un espace d'expression majeur pour évoquer le ressenti des peuples sur la Grande Guerre. L'on peut penser à des chefs d'oeuvres tels que « La Grande Illusion » de Jean Renoir, devenu un classique du cinéma français. Il est intéressant à ce sujet de constater que des histoires et sentiments très différents ont été exprimés dans les diverses zones touchées par un conflit qui n'a pas été vécu de la même manière ni laissé les mêmes traces à Paris, à Berlin ou à Prague. [...]
[...] Cette guerre n'est pas forcément leur guerre, même si elles en seront un enjeu. Cela explique sans doute que des scènes plus légères, plus cocasses, puissent être présentées, comme notamment avec les situations parfois ubuesques du soldat Svejk, ou l'attitude caricaturale de Redl. Nous avons là des personnages dont la vocation est dans un premier temps d'amuser, dans un second de désacraliser l'image du soldat, et finalement peut être de remettre en question la pertinence de la guerre. 2.B) Des images d'une société traditionnelle, à la croisée de deux époques « Austeria » présente un intérêt majeur dans une autre thématique, celle de l'attachement à la terre. [...]
[...] La guerre, ainsi, apparaît comme rejetée par la population allemande elle-même dans « Quatre de l'infanterie ». L'était-elle ? Oui et non ; le plus souvent, l'enthousiasme a précédé la lassitude puis le désespoir, des deux côtés du front d'ailleurs. La différence fondamentale entre la France et l'Allemagne (ou l'Autriche) sur cette question, cependant, réside en le fait que les Empires centraux ont perdu la guerre, et vécu ainsi la double peine de la traversée du conflit le plus meurtrier de l'histoire et de la loi des vainqueurs (pertes territoriales . ) qui a suivi. [...]
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