En avril 1945, la fin de la guerre approchant, les Britanniques se penchèrent sur la question de savoir si Hitler et les principaux dirigeants nazis devaient être jugés ou exécutés sans procès. Winston Churchill, envisagea alors d'exécuter Hitler, sans procès, et d'exécuter sommairement les dirigeants nazis une fois qu'ils seraient capturés. Sous la pression des Américains et des Soviétiques, les dirigeants nazis furent finalement jugés, la valeur pédagogique d'un procès international étant préférée à une justice sommaire. Le procès de Nuremberg s'ouvre alors contre 24 criminels de guerre nazie du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946 à Nuremberg en Allemagne. Le choix des Alliés se porte sur Nuremberg car la ville est le symbole des lois raciales de 1935 et la capitale du 3e Reich. Mais le choix est aussi d'ordre matériel, Nuremberg est la seule ville qui conserve intacte, non seulement un grand palais de justice, mais une prison et un grand hôtel, indispensable pour ce qui allait s'y dérouler, le plus grand procès de l'histoire.
Ce document est une déclaration sous serment faite par Rudolf Franz Ferdinand Höss le 16 avril 1946. Höss est appelé comme témoin à décharge par l'avocat d'Ernest Kalkbrunner, l'homme qui a remplacé Heydrich à la tête du RSHA après son exécution par la résistance tchèque. Kalkbrunner n'a jamais mis les pieds à Auschwitz, il était par conséquent, selon son avocat, étranger à la Solution Finale. La défense souhaitait entendre Höss en parler et l'ex-commandant d'Auschwitz vient à la barre, pour compléter ses deux déclarations des 14 mars et 5 avril de la même année.
Né en 1900 Höss était dirigé d'une main de fer par son père nourrissait le souhait de voir son fils devenir prêtre. Après la mort de son père, Höß s'engage à 15 ans dans l'armée, à 17 ans, il est déjà sous-officier décoré de la Croix de fer.
En 1919, après la Première Guerre mondiale, il s'engage dans les corps francs et part combattre dans les territoires allemands près de la Baltique, dans la Ruhr et en Haute-Silésie. Libéré de cette troupe, il s'inscrit au parti nazi en 1922. Condamné à 10 ans d'emprisonnement pour avoir assassiné un informateur des forces françaises dans la Ruhr, Höss est un nazi de la première heure. C'est un homme qui s'est formé à l'univers concentrationnaire avant de prendre la direction du camp d'Auschwitz.
Quelle est la vision de la destruction des Juifs d'Europe que nous livre Höss ?
Nous verrons tout d'abord la description du camp d'Auschwitz puis la mise en place de la machine de mort et enfin la mise en place de la solution finale dans le camp.
[...] La main d'œuvre concentrationnaire, nombreuse et exploitable sans limites, sera vite mise au service de l'industrie. Les firmes viennent épauler les SS dans leur entreprise de destruction. Les gains en terme économiques purs sont nuls. Le complexe d'Auschwitz comporte des activité économiques pour la propre consommation du camp mais aussi pour la production de guerre : l'usine chimique (caoutchouc et essence synthétiques) Buna-Monowitz installée par IG-Farben ; l'usine de détonateurs Krupp AG ; un atelier de tissage ; une boulangerie et une boucherie ; une gravière ; le Kanada : entrepôt de récupération des effets des morts et des arrivants (or dentaire, bijoux, textiles, chaussures, devises etc.), qui est mentionné implicitement par Höss à la ligne 44 quand il dit que nos groupes spécialisés leur retiraient alors bagues, alliances, dents Conclusion Par son immensité, par le nombre de ses victimes, par l'industrialisation des installations de mort, Auschwitz ne peut être comparé à aucun autre camp. [...]
[...] Après la mort de son père, Höß s'engage à 15 ans dans l'armée, à 17 ans, il est déjà sous-officier décoré de la Croix de fer. En 1919, après la Première Guerre mondiale, il s'engage dans les corps francs et part combattre dans les territoires allemands près de la Baltique, dans la Ruhr et en Haute-Silésie. Libéré de cette troupe, il s'inscrit au parti nazi en 1922. Condamné à 10 ans d'emprisonnement pour avoir assassiné un informateur des forces françaises dans la Ruhr, Höss est un nazi de la première heure. [...]
[...] Entourées d'arbres fruitiers, le toit couvert de chaume, elles constituaient un camouflage parfait pour ce qui se passait à l'intérieur. Elles paraissaient suffisamment inoffensives pour tromper les victimes jusqu'au dernier moment. Sur les portes, les S.S. avaient fixé des écriteaux indiquant désinfection et salle de toilette C'est d'ailleurs ce que recherche Höss en mentionnant aux lignes 50-51 A Auschwitz nous nous efforçâmes de faire croire aux victimes qu'elles allaient subir une désinfection A côté des bunkers I et II, comme on appelait désormais les maisons, trois baraques sont aménagées pour servir de salles de déshabillage. [...]
[...] II] La mise en place d'une machine de mort Les victimes Dans sa déposition Höss rend compte du nombre de victimes et de leur nationalité. Il faut d'ailleurs mentionner que ses estimations sont largement surestimées [j']estime qu'au moins deux millions cinq cent mille victimes furent exécutés et exterminées par les gaz puis incinérées ; un demi million au moins moururent de faim ou de maladie, soit un chiffre total de trois millions de morts. Selon les calculs de l'historien Piper, sur un total de personnes internées à Auschwitz entre 1940 et auraient péri dans le camp. [...]
[...] Le procès de Rudolf Höss s'est donc tenu à Varsovie devant le tribunal suprême polonais. Le témoignage de Höss n'a d'intérêt que pour ce qu'il a vu et mis en place, plus que sur les chiffres et les dates qui sont erronées. On peut d'ailleurs se demander s'il n'a pas volontairement donné des dates et des chiffres faussés. Ce témoignage, ainsi que son autobiographie rédigée en détention, serviront dans les années 80 à alimenter les discours des négationnistes qui, s'appuyant sur des détails, tenteront de remettre en cause la destruction des Juifs d'Europe. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture