En 1945, l'Afrique est le continent le plus colonisé du monde, seuls le Libéria et l'Éthiopie, libérée par les Britanniques de l'occupation italienne, échappent à la domination européenne. La France possède l'Afrique Occidentale Française ou AOF (Mauritanie, Mali, Niger, Sénégal, Côte d'Ivoire), l'Afrique Equatoriale Française ou AEF (Tchad, Centrafrique, Congo, Gabon) et Madagascar. Le Royaume-Uni est présent en Afrique orientale (Soudan, Kenya, Somalie britannique), en Afrique australe (Rhodésie qui deviendra le Zimbabwe, Union Sud-africaine), et en Afrique occidentale (Sierra Léone, Ghana, Nigeria). La Belgique possède le Congo (Zaïre), le Rwanda et le Burundi. Le Portugal domine la Guinée-Bissau, l'Angola et le Mozambique.
Après 1945 le mouvement de décolonisation (émancipation, libération des colonies qui forment des Etats indépendants) prend un caractère massif et s'accélère. Le processus commence en Asie (Inde 1947, Indonésie 1949, Indochine 1954), et se poursuit en Afrique, au cours de la “vague africaine” (1956-1966), pour se terminer en 1991 par l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud.
La Seconde Guerre mondiale provoque une perte de prestige des métropoles. Les défaites humiliantes des Pays-Bas, mais surtout de la France, écrasée en cinq semaines, atténuent la crainte qu'inspiraient les métropoles coloniales qui n'apparaissent plus comme des puissances invulnérables. Le spectacle des pays européens qui s'entretuent et la barbarie des forces de l'Axe, en particulier de l'Allemagne nazie, remettent en cause la légitimité de la mission civilisatrice de l'homme blanc qui permettait aux métropoles européennes de justifier la colonisation.
Le rôle des Japonais en Asie participe à la remise en cause de la domination européenne : ils s'emparent de colonies européennes, occupent notamment l'Indochine et diffusent une propagande anticoloniale, "L'Asie aux asiatiques". Ils participent activement à la destruction du mythe de la prétendue supériorité de l'homme blanc.
[...] Un mouvement intégriste, le "Mouvement des Oulémas" (docteurs de la foi) rejette le modernisme apporté par la colonisation et les valeurs occidentales. Un mouvement fédéraliste, favorable à une émancipation dans le cadre de la République française, animé par Ferhat Abbas, pharmacien à Sétif ("Mouvement des Jeunes Algériens" puis Union Démocratique du Peuple algérien"). Un mouvement indépendantiste et révolutionnaire fondé et dirigé par Messali Hadj qui propose la rébellion contre le système colonial et la présence française ("Etoile Nord-africaine" puis "Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques", 1946) 3. [...]
[...] - L'essor et la radicalisation du nationalisme algérien. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement nationaliste est divisé mais la tendance est à la radicalisation. Les émeutes de Sétif, le 8 mai 1945 font 100 morts européens et la répression française près de 6000 victimes musulmanes. En octobre 1954, quelques hommes créent le "Front de Libération Nationale" ils constituent une "Armée de Libération Nationale" (ALN) et choisissent la voie de la lutte armée 2. Les phases de la "guerre sans nom" : - De 1954 à 1955 : des "opérations de maintien de l'ordre Le 1er novembre 1954, le "FLN" déclenche une insurrection générale : 70 attentats et plusieurs morts dont un couple d'instituteurs, c'est la "Toussaint rouge". [...]
[...] Après 1945 le mouvement de décolonisation (émancipation, libération des colonies qui forment des Etats indépendants) prend un caractère massif et s'accélère. Le processus commence en Asie (Inde 1947, Indonésie 1949, Indochine 1954), et se poursuit en Afrique, au cours de la “vague africaine” (1956-1966), pour se terminer en 1991 par l'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud. Problématique : Dans quelle mesure la décolonisation de l'Afrique éclaire la difficulté des défis que devront relever les nouveaux Etats après leur émancipation politique ? I. Les conditions de la libération de l'Afrique sont réunies au lendemain de la guerre A. [...]
[...] Les décolonisations négociées sont les plus nombreuses A. La décolonisation des protectorats et colonies sous domination française 1. L'émancipation de la Tunisie et du Maroc. Le Maroc et la Tunisie sont deux protectorats français dont la population trouve un facteur d'unité dans la langue (arabe) et la religion (Islam). Les Etats du Moyen-Orient déjà indépendants soutiennent les mouvements nationalistes qui se renforcent au lendemain de la guerre. En Tunisie, Habib Bourguiba commence par demander l'autonomie, des négociations s'engagent mais sont interrompues par la France en 1951. [...]
[...] Le tournant de la question algérienne se situe en 1959. A ce moment, le général De Gaulle annonce (septembre 1959) le "droit à l'autodétermination des Algériens". La guerre qui affaiblit la France sur le plan international et sur le plan économique est de plus en plus impopulaire en métropole. Une partie de l'armée et des "pieds noirs" se sent trahie et abandonnée par le général de Gaulle. En 1960, des partisans de l'"Algérie française" fondent "OAS" (Organisation Armée Secrète) qui tente de faire échouer les négociations entre le gouvernement français et le "FLN" en multipliant les attentats et les assassinats. [...]
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