Consignes :
Après avoir replacé les documents dans le contexte de la crise du 6 février 1934, vous montrerez (en vous appuyant sur ces documents) le rôle joué par la presse dans cette crise.
[...] L'article révèle donc l'inquiétude exprimée par la gauche mais se tait sur les appels à la manifestation lancés dans L'Humanité, quotidien communiste, la veille. Autre élément important à confronter est le bilan présenter par les deux journaux. Ceux-ci ne s'accordent pas sur le nombre de victimes : 50 morts et des milliers de blessés pour L'Action française morts dont plusieurs membres des forces de l'ordre pour Le Populaire. Dans les deux cas le bilan est largement surévalué. Ces divergences s'expliquent par une opposition idéologique complète des deux quotidiens et un manque de recul par rapport aux événements de la veille. [...]
[...] Le Populaire qualifie de « coup de force fasciste ». C'est cette analyse qui est fondatrice du Front populaire se constituant dans les mois suivant la manifestation. En effet, l'un des objectifs de cette alliance électorale de gauche est de faire barrage au fascisme. Pourtant, l'étude des ligues d'extrême droite oblige à nuancer cette analyse. En effet, les ligues les plus fascistes telles que Solidarité française et le Francisme sont des groupuscules actifs, mais limités à quelques milliers de personnes. [...]
[...] Les interprétations de la crise du 6 février 1934 sont contradictoires dès le lendemain de la manifestation. Pour la presse de gauche, la France a échappé à une tentative de coup d'État fasciste, sentiment qui contribue à la formation de l'union des gauches au sein du Front populaire. L'activisme de l'extrême droite reste cependant très marginal en France au début des années 1930 et demeure un phénomène essentiellement parisien. Si la presse d'opinion n'a pas contribué à assurer la confiance dans les institutions républicaines, elle est difficilement seule responsable du délitement du régime et du scepticisme croissant des Français à son égard. [...]
[...] Les deux documents présentés sont des unes de journaux quotidiens ayant fait le choix de mettre les événements du 6 février 1934 en Une. Ces documents confrontés ont pour intérêts de présenter deux journaux défendant des idées à la fois très affirmées mais aussi très opposées. D'un coté, l'Action Française avait appelé à manifester devant la Chambre des députés. Dirigé par Charles Maurras, ce journal est d'obédience royaliste, antiparlementaire et un farouche opposant à la IIIème République. A l'inverse, le Populaire est le journal de la SFIO, ancêtre du Parti Socialiste, dont le directeur d'édition est Léon Blum. [...]
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