Représentation populaire, révolution, révolution marxiste, Liberation Tiger of Tamil Eelam, ethno-différentialisme, minorité, monopolisation, Tamil Eelam Liberation Organization, Hezbollah, auto-détermination, lutte armée, Karl Marx, mémoire collective, stratégie de communication, Ilam Tamoul
Si la question de la représentation populaire dans l'entreprise d'une révolution marxiste semble être importante, certes tactiquement, mais également idéologiquement, il n'en reste pas moins que cette maxime de la conduite d'une lutte s'applique, quels que soient les buts premiers défendus par une organisation. Marxiste, Maoïste, Ethno-Nationaliste, Jihadistes, tous ont besoin d'une base populaire, d'une légitimité, factice ou non, dont la confiance et l'adhésion sont forgées ou réelles, et qui peuvent ainsi fonder leurs actions afin de soutenir la légitimité de leurs agendas politiques, idéologiques et parfois théologiques. Les "Liberation Tiger of Tamil Eelam" (LTTE) n'échappent pas à cette quête politique de la légitimité. La naissance du LTTE est le fruit d'un ethnodifférentialisme permettant le fractionnement des oppositions politiques autochtones autour de questions ethniques et religieuses.
[...] Le combat des Tigres de la libération d'Ilam Tamoul - Analyse d'un terrorisme syncrétique « Le Peuple est l'eau et l'Armée le poisson, si l'eau se retire ou se tarit, le poisson n'échappe pas à la mort. » Cette citation de Mao Zedong au sein de son ouvrage La Guerre Révolutionnaire, ne semble imposer à la lutte révolutionnaire que le prérequis de sa légitimité populaire, autrement dit, sans peuple, l'action révolutionnaire ne se peut soutenir. Le terroriste, le révolutionnaire, doit donc être un « poisson dans l'eau ». [...]
[...] En 1972 lorsque le gouvernement décide de changer la constitution afin de réaffirmer la place unique du Singalais comme langue officielle, le bouddhisme comme la religion de l'État et le changement de la dénomination du pays de « Ceylan » à « Sri Lanka », terme Singalais se traduisant par « l'île resplendissante. » (Lewis - Ch.3 - p 90. La contestation politique prend d'abord une forme partisane avec la formation du Front Uni Tamoule. C'est en mai 1973 que ce front politique se fissure. De la même manière qu'en Algérie Française, c'est l'incapacité des acteurs gouvernementaux et des forces autonomistes qui va mener à la dénégation de la solution politique. [...]
[...] C'est alors la loyauté à la cellule familiale par le refus de l'humiliation qui conduit à la lutte (Richardson - p.102). Toutefois, le modèle politico-psychologique de J. Post semble, avec le LTTE, atteindre ses limites. En effet, si le groupe expose des buts politiques principaux aux connotations nationalistes, il s'agit de posséder la terre des ancêtres et de préserver leurs traditions, le LTTE fait également montre de revendications marxistes. (Clarke - Ch.3 - p. 63-64) Si Clarke affirme que l'empreinte marxisme est originellement du à la présence de groupes marxistes sur lesquels la lutte nationaliste s'est organisée, je propose de percevoir cette union idéologique entre nationalisme et marxisme à travers des modes contestataires terroristes comme le reflet de l'échec des revendications sociales de l'année 1968. [...]
[...] Et c'est en cela, selon moi que l'on retrouve la trace du marxisme au sein du LTTE. Cette analyse se peut associer à celle de J. Post, ce dernier identifie les individus aux personnalités agressives, colérique, et tournées vers l'action comme susceptibles de s'engager au sein d'entreprises terroristes. (Post - p.27) Je pense tout-à-la fois qu'il y a dans la lutte armée au sein du LTTE la fusion de revendications marxistes insatisfaites et d'un ensemble de revendications ethno-nationalistes inspirées par la colère d'une domination vécue. [...]
[...] Les sommes perçues reflètent l'habileté financière du groupe et laisse définitivement voir l'organisation rationnel de sa vie économique. Cette focalisation médiatique demeure tributaire de l'échelle d'action, en effet, localement ou régionalement, la stratégie est différente, il s'agit de terroriser. Aussi, la personnalisation du LTTE aura été un moyen efficient de rationaliser les actions entreprises en les soumettant à l'approbation d'un pouvoir centralisé, le leader et de canaliser les processus de revanche et de recherche du renom par les humiliés. Cette discipline inspiré du marxisme génère, pour la cohésion de ces rangs, un message religieux et édicte des symboles et des martyrs, elle est également proportionnelle à la menace qui semble, selon le leader, peser sur le groupe. [...]
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