Dès la prise de pouvoir par Hitler en 1933, le ministre nazi de la propagande, Joseph Goebbels, organisa la mise au pas de la culture, mettant les arts au service du nazisme. Le 22 septembre 1933, la Chambre de la Culture fut créée et commença à contrôler toutes les sphères de la vie culturelles, la littérature, l'art, le cinéma, la radio… Hitler va alors imposer le régime totalitaire qu'il avait mentionné dans son ouvrage de 1925, Mein Kampf. La liberté artistique n'est alors qu'illusoire.
En architecture, les nazis construisirent des édifices monumentaux en un style classique, destinés à exprimer la "grandeur" de leur mouvement politique. Hitler était admirateur de la Rome impériale et les édifices construits sous le IIIe Reich en ont été l'illustration. L'art dégénéré (Entarte Kunst) était le genre qui permettait au régime nazi d'interdire l'art moderne pour mieux conserver l'art classique.
L'art classique symbolisait la pureté de la race tandis que les peintres modernes contournaient la norme définie au IIIe Reich. La promotion de la culture aryenne et la suppression des autres formes de production artistique constituèrent ainsi un effort nazi supplémentaire de "purification" de l'Allemagne.
[...] C'était, en quelque sorte, une espèce de manuel. Un manuel pour apprendre à bien rester dans les rangs du Reich et qui laissait présager combien il était dangereux d'en sortir. Conclusion On peut définir le contrôle exercé sur l'art par les nazis comme omniprésent Constamment épiés, les artistes se voyaient censurés à la moindre petite faute commise. D'autant plus que depuis le 1er novembre 1933, l'adhésion à la Chambre de la Culture, véritable cellule de censure médiatique, devenait obligatoire pour tout artiste. [...]
[...] La torche de l'un gardait vive la flamme de l'esprit national qui animait le parti, le glaive de l'autre défendait les frontières de l'empire. Dès qu'il passait le seuil de la chancellerie, le visiteur savait donc qu'au-delà régnait celui qui rassemblait en sa personne ces deux corps du souverain spirituel et du souverain temporel. L'usage que faisait Hitler de ces concepts était parfaitement conscient. Durant les premières années du régime, il se plaisait à distinguer le corps périssable du Führer de celui du Führer éternel, qui assurait la continuité de l'esprit et du corps mystique de la nation allemande. [...]
[...] Cet art était donc largement encouragé par le régime nazi et désigné comme modèle de l'art pur, de l'art allemand, de l'art aryen. II/ Un art au service de la propagande Représenter l'homme nouveau Josef Thorak et Arno Breker étaient les sculpteurs les plus célèbres du régime nazi. Arno Breker fut nommé sculpteur officiel du parti nazi. Il utilisait beaucoup, dans ses sculptures, des hommes nus avec des épées, comme pour unir les notions de santé, de force et de compétition. [...]
[...] Le terme d'art dégénéré fut prononcé pour la première fois par Joseph Goebbels. Fut qualifiée d'art dégénéré toute œuvre ne correspondant pas aux critères esthétiques et idéologiques des nazis. En principe, tout art moderne était condamné par le Reich. De nombreuses rafles s'effectuèrent dans les différents musées allemands. On estime à près de 5000 le nombre d'œuvres, peintures, sculpture ou dessin détruit sur ordre de Goebbels à la veille de la guerre. Le gouvernement organisa en 1935 une exposition d'art dégénéré à Nuremberg. La même année furent promulguées les premières lois antijuives. [...]
[...] L'art se devait donc d'être populaire, accessible et lisible par tous. Le but recherché était non seulement d'exprimer les valeurs idéologiques, mais de faire accéder les masses à une culture authentiquement allemande et dépouillée de tout aspect élitiste. Ce désir réel de rendre accessible au monde du travail le patrimoine artistique et culturel marque la volonté des nazis de mettre fin à la lutte des classes et de favoriser la réconciliation de la communauté raciale allemande. Ainsi, l'artiste perdait toute individualité et devenait un soldat de la propagande La sculpture a été très utilisée sous le régime nazi pour incarner l'esprit allemand au destin divin. [...]
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