montrer la conception que la Chine de sa place dans les relations internationales dans les années 1960 et 1970
[...] Dans un monde marqué par l'anticommunisme, son isolement est total. Staline consent à lui apporter son soutien, dès 1950 avec un pacte « d'amitié et de collaboration », mais les conditions sont largement inégales, les deux pays n'étant pas placés sur un pied d'égalité. En 1953, après la mort de Staline, surtout avec l'armistice de Panmunjom qui met fin à la guerre de Corée, Mao entend reprendre le contrôle de son pays et l'engage sur une voie originale. Le document 2 renvoie à cette époque : 10 ans plus tôt, le « grand Timonier » avait lancé le Grand Bond en avant pour moderniser l'économie de son pays. [...]
[...] Impossible donc d'accepter de critiquer ce dernier sans prendre le risque d'attirer les projecteurs sur ses propres pratiques de gouvernement. Notamment, un usage immodéré de la propagande, dont rend bien compte cette image, avec un Mao quasiment divinisé, son image dominant la foule. Celle-ci est composée de gardes rouges, des étudiants fanatisés et brandissant le petit livre rouge, recueil de maximes du leader chinois, édité à plus d'un milliard d'exemplaires que le peuple apprenait par cœur pour trouver l'inspiration dans sa vie quotidienne. [...]
[...] Cependant, l'analyse de ces deux documents suggère un certain nombre de critiques sur lesquelles nous devons porter notre attention. En premier lieu, il n'y a pas de lecture très évidente sur le rôle de Mao dans ce contexte international : le contexte de l'affiche renvoie à l'apogée de son règne. Nous sommes à la fin de la Révolution Culturelle, Mao a repris l'essentiel de son autorité, ses adversaires politiques ont tous été écartés. La propagande n'a jamais atteint un tel sommet. [...]
[...] Dès lors, à l'aide du dossier documentaire, nous pouvons réfléchir sur la place qu'entend occuper la Chine dans les relations internationales lors de ces deux décennies. Nous verrons, dans une première partie, que la Chine a assumé sa rupture avec l'URSS, avec laquelle les liens idéologiques étaient pourtant proches. Dans une seconde partie, nous verrons que la Chine se présente comme une troisième voie pour tous les pays du monde qui refusent l'alignement sur l'un des deux blocs. Dans un dernier moment, nous mettrons en perspective les limites et les critiques qu'il est possible de faire à chacun de ces documents. [...]
[...] En conclusion, ces deux documents sont utiles pour mettre en lumière une phase décisive de la Chine au sein de la communauté internationale : celle par laquelle le pays sort d'un long isolement qui correspond au règne de Mao (1949-1976), au cours duquel le pays ne joue aucun rôle décisif, et se concentre sur la seule idolâtrie du Grand Timonier, à une période nouvelle, symbolisée par ce discours à l'ONU, où la Chine entend reprendre sa place dans le concert des Nations, un discours prononcé par Deng Xiaoping qui sera amené à jouer un rôle décisif après la mort de Mao, faisant entrer son pays dans une phase de modernisation sans précédent. [...]
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