La Yougoslavie sous Tito (1945-1980)

Résumé du document

Subissant d'innombrables bouleversements depuis plus de 2000 ans, l'ensemble de la péninsule balkanique est une région de l'Europe méridionale qui a souvent été projetée au premier plan de la scène internationale. Lieu de contact entre le monde chrétien et le monde musulman, les Balkans se sont décomposés et recomposés au fil des indépendances et des annexions. Les conflictualités balkaniques ont traversé le temps en quête de solutions.

Au nom de stratégies souvent contradictoires, la Yougoslavie est située au cœur d'une région où les nombreux peuples la constituant ont été, dès le XIVe siècle, tantôt dominés, tantôt mélangés, tantôt déplacés, tantôt confrontés par différentes puissances. La mosaïque ethnique est réelle et les tensions perpétuelles.

Le clivage ethnolinguistique semblait insurmontable jusqu'au jour où le chef communiste croate Josip BROZ dit Tito a entrepris la construction d'un Etat fédéral en Yougoslavie. La Yougoslavie de Tito était celle de l'unification des peuples.

Après avoir envisagé les circonstances de sa construction, nous analyserons d'une part les forces et les faiblesses du modèle titiste et d'autre part son influence sur les relations internationales jusqu'en 1980 (date de la mort de Tito)...

Extraits

[...] De 1945 aux années 60, le consensus se faisait autour de l'Etat yougoslave de Tito. Les retombées du tourisme, la soupape de sécurité de l'émigration et le développement économique donnaient une impression de prospérité et de stabilité. Toutefois, on peut noter une nette accélération du développement économique et social de l'Etat à partir du passage au socialisme A titre d'exemples, nous pouvons citer les faits suivants : Tout d'abord, l'industrialisation se développa. Ainsi, si en 1939 l'Etat employait seulement 300.000 ouvriers, en 1977 ces derniers étaient au nombre de soit 1/3 des la population totale. [...]

[...] La crise économique, sociale et politique est alors indéniable. Les causes sont multiples, mais peuvent être résumées ainsi : Tito, symbole vivant de l'unité yougoslave, décéda le 4 mai 1980, La Yougoslavie était devenue dépendante des capitaux étrangers dès les années 1970, Les nationalismes prenaient jour après jour le pas sur le sentiment d'appartenance yougoslave La Yougoslavie de Tito : Acteur de la scène internationale 1945 : La Yougoslavie et l'URSS En 1945, lendemain de la seconde guerre mondiale, l'Europe sortait de la guerre affaiblie et divisée entre vainqueurs et vaincus. [...]

[...] Dans ce contexte, la Yougoslavie, comme tout Etat, se devait de prendre position. Membre du Kominterm, le maréchal Tito était d'obédience communiste et allié du bloc soviétique. Sa politique se voulait similaire à celle de Staline. Aux yeux de Tito, la Yougoslavie était la mise en œuvre de forces communes dans le but de trouver sa place sur l'échiquier mondial. Il visait la taille critique. Entre 1945 et 1948, les échanges commerciaux entre la Yougoslavie et les pays satellites de l'URSS étaient nombreux. [...]

[...] L'idée était la suivante : Chaque Etat a le droit de choisir sa propre voie vers le socialisme. Il s'agit d'une coopération entre Etats quelque soit leur orientation idéologique Cet accord n'a pas affecté les échanges commerciaux avec l'Occident. Développant le tourisme et les contacts, les liens entre la Yougoslavie et l'Occident se sont fortifiés. En 1961, la Yougoslavie devenait membre associé de l'OCDE. En somme, sur le plan diplomatique, malgré les nombreux appels des démocraties libérales, Tito refusa de rentrer dans le camp occidental. [...]

[...] La Yougoslavie a été membre du Conseil de Sécurité en 1949. Elle était membre observateur de l'OCDE et membre participant du GATT. Conclusion On s'accorde à penser que la main de fer de Tito était sur le point de réussir la synthèse attendue depuis deux siècles : la cohabitation pacifique de peuples aussi différents que meurtris. Ainsi, Tito semblait-en apparence du moins- avoir atteint l'objectif implicite de favoriser la stabilité au sein des Balkans par le biais de la constitution d'un Etat multinational. [...]