Moyennisation de la société française, phénomènes économiques, scolarisation massive, forte mobilité sociale, Tocqueville
Au XIXème siècle, Tocqueville définit les sociétés démocratiques par la tendance à l'égalisation des conditions. Dans la société contemporaine caractérisée par une forte mobilité sociale et par la baisse des inégalités, on assiste à un brouillage des frontières des classes sociales au profit de la formation d'une vaste classe moyenne qui regroupe une part toujours plus importante de la population. Toutefois, les évolutions actuelles de la société marquent la nécessité de s'interroger sur la validité de ce mouvement.
Si les mutations économiques et sociales connues par la France pendant la période des Trente Glorieuses ont permis aux sociologues d'affirmer la tendance à une « moyennisation » de la société française, cette tendance semble s'être estompée depuis les années 80 avecle renouveau des inégalités économiques et sociales.
[...] Ainsi, la PCS employés connaît une forte augmentation et est désormais la plus nombreuse ( de la population active). De même, les professions intermédiaires et les cadres sont deux groupes en expansion (respectivement et de la population active en 2008). La réduction de certaines inégalités économiques et sociales participe à l'effacement de certaines spécificités socioculturelles et à l'uniformisation des modes de vie. La réduction des inégalités de revenus se traduit par une homogénéisation de la consommation des ménages aussi bien au niveau structurel qu'au niveau de l'équipement des ménages. [...]
[...] A partir du milieu des années 70, la croissance économique a connu un ralentissement et a rendu le marché de travail de plus en plus sélectif, se soldant par un retour des inégalités de revenus et face à l'emploi. La classe ouvrière représente aujourd'hui 24% de la population active suite à une forte baisse due à la délocalisation, l'essor du progrès technique et la hausse des qualifications. Son taux de chômage de la classe ouvrière est élevé avec pour les employés et pour les ouvriers. Les jeunes issus de cette classe étant moins dotés scolairement sont donc les plus affectés par le déclassement générationnel. [...]
[...] Ils accèdent plus difficilement à l'emploi et subissent une dégradation de leurs conditions d'existence. La classe ouvrière est donc particulièrement touchée par une certaine paupérisation sous l'effet du chômage, de la précarité, du développement des CDD et des emplois à temps partiel et de la montée des dépenses contraintes. Les classes dirigeantes constituant la catégorie la plus favorisée en termes de formation, rencontrent moins de difficultés face à l'emploi et parviennent à maintenir leur situation économique. Quelques grands patrons cumulent les pouvoirs au sein des grandes entreprises du CAC 40. [...]
[...] Ces inégalités économiques encore marquées infirment la thèse d'une moyennisation de la société française. De même, malgré une apparente homogénéité des modes de vie, les différences persistent. Les inégalités face à l'emploi induisent des inégalités de revenus qui engendrent à leur tour de nouvelles inégalités de consommation. D'après l'INSEE, le niveau de vie annuel moyen des CPIS était deux fois plus élevé que celui des ouvriers ( euros chez les CPIS contre euros chez les ouvriers) en 2004. Selon Pierre Bourdieu, les classes moyennes ne peuvent avoir une position dominante et centrale dans la société car elles se caractérisent par l'imitation de la bourgeoisie sans avoir les moyens matériels pour la rejoindre. [...]
[...] Y moyennisation de la société française ? Au XIXe siècle, Tocqueville définit les sociétés démocratiques par la tendance à l'égalisation des conditions. Dans la société contemporaine caractérisée par une forte mobilité sociale et par la baisse des inégalités, on assiste à un brouillage des frontières des classes sociales au profit de la formation d'une vaste classe moyenne qui regroupe une part toujours plus importante de la population. Toutefois, les évolutions actuelles de la société marquent la nécessité de s'interroger sur la validité de ce mouvement. [...]
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