Durant les années 1930, toutes les démocraties européennes, à l'exception de l'Angleterre, sont confrontées à la montée de l'extrême droite. La France ne fait pas figure d'exception. Et au lendemain de l'émeute du 6 février 1934, la majeure partie des sympathisants de la gauche française sont convaincus de l'existence d'une menace fasciste qui mettrait en danger le fonctionnement, voire l'existence de la République.
Mais peut-on pour autant être de l'avis de Bernard-Henri Lévy qui affirma dans Idéologies françaises que le France de 1939 est prête à se livrer « sans retenue, avec un allégresse obscène » à une « authentique révolution fasciste » ? En d'autres termes, y a-t-il eu un fascisme français dans les années 1930 ?
[...] C'est la plus structurée et elle fournit la plupart de ses thèmes dans toute l'extrême droite, et même au-delà (Mussolini lui devrait certains de ses concepts). Elle reste influente, même si elle décline depuis sa condamnation par le Pape en 1926. Son journal est beaucoup lu : 300.000 exemplaires en 1930. Mais son déclin s'accélère au cours des années 30 : certains de ses militants, lassés par une violence qui reste la plupart du temps verbale, rejoindront d'autres mouvements. Elle n'est absolument pas fasciste (absence de volonté révolutionnaire) mais profondément réactionnaire. [...]
[...] L'Union des Combattants a des objectifs plus difficiles à cerner : pour ses adhérents c'est une œuvre d'union sacrée essentiellement patriotique et morale (statuts), mais pour ses chefs si l'évolution nécessaire ne se fait pas par des réformes adéquates, la révolution les imposera brutalement (La Voix du Combattant octobre 1933). Là non plus nous ne sommes pas en présence d'un mouvement fasciste même si certains de ses chefs le sont. C'est également le cas pour la ligue des Croix de Feu. Elle est fondée en 1928 par Hanot. Au départ c'est une simple association d'anciens combattants décorés. [...]
[...] Il glisse progressivement vers l'extrême droite et est financé par le patronat qui voit en lui un moyen pour déstabiliser le Front Populaire. Il compte 60.000 adhérents en 1938. C'est le seul parti de masse fasciste qu'aie connu la France même si c'est un fascisme de génération (aucun caractère révolutionnaire). Tout en prônant le corporatisme et le technocratisme, il ne conteste pas le libéralisme économique. Il est fortement xénophobe. Sa clientèle est de moins en moins populaire. Il a une Volonté de faire l'« homme nouveau Il n'a aucune ambition de putsch et est en perte de vitesse en 1939. [...]
[...] Ses méthodes sont fascistes : assassinat des frères Roselli (opposants à Mussolini réfugiés en France) pour le compte de l'Italie, assassinat de Navachine (représentant de l'URSS en France), attentats contre des organisations patronales pour faire accuser les communistes, mais leur but est réactionnaire : prendre le pouvoir pour combattre le complot communiste. Le recrutement se fait secrètement et par cooptation dans la haute bourgeoisie. -le Parti Populaire Français Fondé en juin 1936 par Doriot, dissident du PCF (à la pointe de l'antifascisme en 1934). [...]
[...] Les partis classiques souffrent d'une crise d'inadaptation (opposition entre néo et socialistes classique au sein de la SFIO, parti radical perçu comme embourgeoisé, La gauche sort victorieuse des élections de 1932, mais les radicaux sont en opposition constante avec leurs alliés électoraux. S'en suit l'échec de toute politique énergique et une quasi- paralysie du régime. Les vieux démons antiparlementaristes Ils ressurgissent. Contrairement à la légende, ils ne sont pas nés pendant les années 30, Ils ont été créés dès 1870. Ils ont notamment été des animateurs puissants du boulangisme et de l'affaire Dreyfus. [...]
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