Les nombreuses avancées et découvertes scientifiques au XIXème siècle donnent inévitablement naissance à un antagonisme entre la religion, en particulier la religion catholique, et la science. En effet, les sciences nouvelles, s'affirment comme un véritable noyau de la modernité, on peut les considérer comme l'héritage de la critique rationaliste des Lumières, qui s'illustre notamment par l'expression de Kant « sapere audere ! » : ose savoir. Il s'agit désormais de réexaminer par soi même la réalité et s'émanciper des valeurs reçues et des dogmes religieux, principe totalement en opposition à la foi aveugle prônée par la religion. Cette révolution de la lecture du monde et de son histoire parait donc mettre en péril les vérités révélées, ainsi se développe la critique des fondements même de la foi religieuse par la lecture critique des Ecritures. L'un des points sensibles du XIXème réside donc dans l'accord entre foi et science.
Dès lors, il convient de se demander dans quelle mesure les progrès de la science bouleversent la religion, dont l'étendue du rôle est déjà fortement remise en cause par les forces politiques. Quelle est la réaction de la religion face aux assauts de la modernité et de la science ? Le XIXème siècle voit-il l'affrontement ou la conciliation de la religion et de la science ?
Tout d'abord, les progrès de la science entraînent d'importantes remises en cause de la religion, établissant des rapports hostiles et critiques entre religion et science, cependant l'Eglise, du moins certains membres, tentent par la suite de concilier science et religion, mais finalement ce sont les affrontements internes à l'Eglise entre partisans de la modernité et traditionnalistes qui aboutissent à la crise moderniste.
[...] Cependant, plus qu'une concurrence pour le monopole du savoir confrontant l'Eglise à la science, il s'agit davantage d'un conflit de l'Eglise avec elle-même, face à la nécessité de se remettre en cause et de s'adapter à un monde bouleversé par les sciences et par l'enracinement de la République et de ses valeurs. Mais si la question de l'affrontement entre science et religion se pose pour l'Eglise catholique, il est important de remarquer que l'Eglise protestante s'est beaucoup plus facilement adaptée à l'émergence du rationalisme. D'autre part, cet affrontement culturel, loin de marquer la fin de la religion et la toute puissance de la science, donne naissance à un renouveau de la doctrine religieuse, mais aussi à de nouvelles formes de croyances, comme le spiritisme. [...]
[...] Ainsi l'Eglise développe l'intransigeantisme doctrinal, refusant toute concession aux sciences nouvelles. Avec cette radicalisation, il ne s'agit pas de la lutte entre l'Eglise et un pouvoir civil, mais bien de l'affrontement entre deux sources de savoirs qui paraissent incompatibles à l'époque : la raison et la révélation. Cet intransigeantisme débouche alors sur un système dualiste qui ne connaît désormais ni nuance de pensée, ni position intermédiaire : chacun est sommé de choisir son camp et il n'y a en a que deux. [...]
[...] Pie X décide de prendre une position radicale et censure le mouvement, jugé trop dangereux. Le 3 juillet 1907, le Saint-Office, approuvé par Pie émet un décret Lamentabili sane Exitu avec de lamentables résultats Ce décret établit une liste de soixante-cinq propositions dont trente-trois se réfèrent au modernisme et le condamnent comme hérétiques, erronées et offensantes. Le 8 septembre, l'encyclique Pascendi dominici gregis Des obligations fondamentales présente le modernisme comme une synthèse de toutes les hérésies, une alliance entre la foi et la fausse philosophie surgissant de la curiosité et de la fierté qui encourage l'esprit de désobéissance et exige un compromis entre l'autorité et la liberté Pie dans son message Sacrorum antistitum Profession de foi contre le modernisme réclame par la suite un serment antimoderniste de tous les prêtres consacrés de l'Église catholique. [...]
[...] Le XIXème siècle, siècle de l'affrontement de la science et de la religion ? Les nombreuses avancées et découvertes scientifiques au XIXème siècle donnent inévitablement naissance à un antagonisme entre la religion, en particulier la religion catholique, et la science. En effet, les sciences nouvelles, s'affirment comme un véritable noyau de la modernité, on peut les considérer comme l'héritage de la critique rationaliste des Lumières, qui s'illustre notamment par l'expression de Kant sapere audere ! : ose savoir. Il s'agit désormais de réexaminer par soi même la réalité et s'émanciper des valeurs reçues et des dogmes religieux, principe totalement en opposition à la foi aveugle prônée par la religion. [...]
[...] Cette théorie, incompatible avec la Genèse se pose donc à l'opposé de la naissance de l'humanité avec Adam et Eve. Les progrès de la science permettent d'apporter des solutions rationnelles à des phénomènes autrefois expliqués par la simple volonté de Dieu. Par exemple, la médecine permet désormais d'identifier la cause d'une maladie : les découvertes de Louis Pasteur dans les années 1860 montrent l'importance des microbes et remet ainsi en cause les réponses de l'Eglise selon lesquelles un nourrisson décède car Dieu l'a voulu Les progrès de la science permettent donc de contester l'obscurantisme de l'Eglise. [...]
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