L'histoire des pays occidentaux, et de manière encore plus marquante, celle de la France, repose longtemps sur une prédominance du religieux et des Eglises. Cependant, au XVIIIème siècle, les Lumières sont les grands porteurs d'un mouvement de remise en question de cette omniprésence religieuse. Leur pensée se diffuse dans toutes les couches des populations de manière relativement lente, et c'est le XIXème siècle qui est le plus marqué par leur influence. De manière concrète, celle-ci se manifeste sous la forme de différents courants de pensée, et le plus symbolique est celui de la croyance en la science (hérité directement de la volonté encyclopédiste). Cependant, après des siècles de présence notamment dans l'éducation, la religion ne peut cesser d'exister tout à coup.
C'est alors au XIXème siècle que se pose la question de la tension entre la science et la religion dans les pays occidentaux (Europe et Etats-Unis). Entendons par « XIXème siècle » plus particulièrement la période allant de 1815 (qui marque la fin de la période révolutionnaire au sens strict dans ces pays) jusqu'en 1914 (début de la Première Guerre Mondiale et ouverture vers un nouveau siècle). C'est en effet à ce moment que le sentiment religieux semble remis en question (ce qui ne signifie pas forcément qu'il connaît un déclin) : sa prééminence, qui autrefois semblait acquise, est mise à mal. Mais c'est aussi le moment où la science acquiert une valeur croissante aux yeux des individus et dans les milieux lettrés. Cette prise d'importance est directement liée aux évolutions techniques et scientifiques qui structurent le siècle.
La question qui se pose à cette époque est donc double, mais on le verra, les deux interrogations sont intimement liées sur certains points. Tout d'abord, quels sont les progrès en matière scientifique qui ont favorisé l'essor de théories de plus en plus radicales basées sur la croyance en la science et en sa fonction de résolution des problèmes humains ? En parallèle, en quoi peut-on dire que le sentiment religieux et les religions ont connu une renaissance et quelles sont les raisons du retour relatif des Eglises dans l'espace public ?
Les deux phénomènes énoncés précédemment (avènement du scientisme et retour du religieux) sont concomitants, il ne serait donc pas justifié d'étudier la période manière chronologique. C'est pourquoi l'on s'intéressera tout d'abord à ce qui est la réelle nouveauté du XIXème siècle, c'est-à-dire la prise d'importance de la sciences et sa dérive progressive vers la théorie scientiste, directement hérité du positivisme d'Auguste Comte. Puis l'on évaluera la manière dont cette évolution a du coexister avec une persistance et un renouveau du sentiment religieux. En effet, de nombreuses évolutions peuvent être relevées du côté des religions : celles-ci ont du s'adapter au monde moderne, au risque de devoir perdre une partie de son auditoire, conquis par des idéologies contradictoires, de plus en plus nombreuses et influentes.
[...] A Rome, face à ce décalage, se développent deux alternatives. D'un côté les partisans d'un conservatisme poussé de l'Eglise qui doit rester inflexible aux sursauts de l'opinion et aux évolutions de la société (les zelanti). D'un autre côté, les politicanti acceptent plus facilement l'adaptation de l'Eglise au monde moderne. De tradition plutôt conservatrice, l'Eglise catholique reste inflexible aux progrès des sociétés jusqu'en 1820, lorsqu'un prêtre, Félicité de La Mennais, prône un catholicisme libéral plus humain, et plus enclin à incorporer des principes révolutionnaires dans le dogme religieux (comme la liberté). [...]
[...] Enfin, les Eglises protestantes vont accentuer ce mouvement en envoyant des missionnaires partout dans le monde, y compris dans les pays occidentaux pour évangéliser des parties de population. Au début du XIXème siècle, le sentiment religieux est donc encore relativement fort et l'on ne peut pas réellement parler d'une forte disparition de la religion au profit de la science, bien qu'il y ait un déclin relatif incontestable. De la même manière, le XIXème siècle, va prouver que les religions vont parvenir à s'adapter au monde moderne et à ses évolutions (avec toutes les réserves que nous émettrons en dernier lieu). [...]
[...] Les deux phénomènes énoncés précédemment (avènement du scientisme et retour du religieux) sont concomitants, il ne serait donc pas justifié d'étudier la période manière chronologique. C'est pourquoi l'on s'intéressera tout d'abord à ce qui est la réelle nouveauté du XIXème siècle, c'est-à-dire la prise d'importance de la sciences et sa dérive progressive vers la théorie scientiste, directement hérité du positivisme d'Auguste Comte. Puis l'on évaluera la manière dont cette évolution a du coexister avec une persistance et un renouveau du sentiment religieux. [...]
[...] Mais de manière surprenante, la montée en puissance des sciences ne va pas engendrer le déclin attendu des religions. Bien au contraire, on assiste à la renaissance d'un sentiment religieux qui n'avait en réalité, pas vraiment disparu. II / Persistance et revitalisation du sentiment religieux ? Bien que les Lumières et les mouvements révolutionnaires aient relativement mis à mal les religions et leur statut, celles-ci n'ont pas pour autant perdu toute leur assise dans les mœurs et leur influence auprès des populations est restée grande. [...]
[...] Les deux phénomènes ont simplement vu le XIXème siècle comme une transition qui a conduit sciences et religions à cohabiter au sein de l'espace public. [...]
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