Ce qui caractérise le XIXe siècle, c'est avant tout sa forte instabilité institutionnelle. Pas un État qui ne fut secoué par l'éveil des nationalismes ou par les poussées démocratiques. En France, par exemple, ce sont deux monarchies, deux républiques et un Empire qui se succèdent, ce qui s'apparente à un record parmi les grands États européens. Ce siècle fut en effet riche en soulèvements, en révoltes, en guerres civiles…
Il ne faut pas oublier qu'au XIXe l'Europe entretient avec le reste du monde un rapport colonisateur et prédateur. Les révolutions qui éclatent dans toute l'Europe dans les années 1830, 1840 et après sont en quelque sorte une réaction à des anciens régimes qui n'arrivent plus à prendre en compte les aspirations de liberté des peuples. Les révoltes et révolutions visent ainsi le bouleversement de l'ordre établi : changement du régime politique, réorientation de l'ordre social, élimination de la domination étrangère parfois.
Beaucoup d'historiens voient le XIXe siècle comme le contrecoup de la révolution de 1789, mais il ne faut pas oublier que d'autres facteurs socio-économiques rentrent en compte, qu'il s'agisse de la révolution industrielle, de la création du mouvement ouvrier, de la poussée syndicale, ou encore de l'apparition de l'école laïque.
[...] Surtout, une nouvelle figure sociale fait son apparition : l'entrepreneur capitaliste. Sur le plan économique, il cherche, du moins dans les branches les plus neuves, à rationaliser le fonctionnement de son usine de manière à diminuer les coûts de production, développant le machinisme et la concentration. Du petit atelier artisanal, on passe ainsi à l'atelier mécanisé, puis à l'usine. Sur le plan social, le patronat se structure à mesure qu'on avance dans le siècle. Si les premiers temps de la révolution industrielle permettent de nombreuses ascensions individuelles, dès le milieu du XIXe siècle, le groupe social des patrons de l'industrie s'organise et acquiert une certaine cohérence culturelle. [...]
[...] Les premiers partis modernes datent des années 1870. Ils recrutent leurs adhérents, disposent d'un appareil permanent étendu sur l'ensemble du territoire, propagent leurs idées en ayant parfois recours à la propagande. C'est l'heure aussi des manifestations de masse, meetings et grands rassemblements populaires qui intègrent les couches défavorables et font entrer les problèmes sociaux au cœur du débat public. Une évolution lente et inégale Le processus démocratique est lié à un vaste travail législatif et à des transformations socio-économiques de grande ampleur. [...]
[...] Cette croissance résulte de progrès simultanés dans plusieurs secteurs. Des inventions datant du XVIIIe siècle, mais largement diffusées au XIXe (nouvelles techniques de fabrication du fer, machine à vapeur), permettent une intensification de la production stimulée par un marché élargi grâce aux retombées du commerce colonial et à l'abaissement des coûts des transports. À partir de 1830-1840, la croissance prend une dimension nouvelle. D'une part, la révolution industrielle s'étend au continent, surtout dans l'Europe du Nord-Ouest, bien pourvue en capitaux et en hommes. [...]
[...] Une véritable révolution se produit ensuite en 1830 ; elle part de la France où les libéraux soutenus par une large fraction de la population obligent Charles X à abdiquer après les trois journées insurrectionnelles des et 29 juillet : ce sont les “Trois Glorieuses”. L'avènement d'un roi-bourgeois, Louis-Philippe, porté au pouvoir par l'émeute, réveille de grands espoirs en Europe. De nombreux pays connaissent une vive agitation, autant nationaliste que libérale, mais le plus souvent étouffée dans l'œuf marque l'apothéose d'une vague révolutionnaire qui submerge toute l'Europe continentale. En France, la république est proclamée après deux jours d'émeutes. L'Italie s'embrase du sud au nord, la Hongrie tente de se dégager du joug autrichien. Vienne, Berlin, Prague se soulèvent. [...]
[...] Dans les deux cas, les effets sont considérables. Militaires et élèves sont soustraits aux influences traditionnelles, qu'il s'agisse des communautés d'origine (famille, village), ou des autorités spirituelles. Ainsi, le service militaire, en particulier contribue-t-il à la déchristianisation des campagnes françaises, tandis que le contenu rationaliste de l'enseignement et la tutelle nouvelle exercée par l'instituteur sur l'enfant, rivalise avec les préceptes religieux et l'influence du curé. L'armée et l'école brisent aussi les particularismes régionaux (langues, dialectes, coutumes) et concourent à diffuser une morale civique qui forme le sentiment national. [...]
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