La presse est au cœur des bouleversements culturels, politiques et sociaux de ce long 19e siècle, elle est en même temps témoin et acteur du siècle car sa démocratisation transforme le rapport à l'écriture, le rapport à soi et au monde et modifie l'approche de l'ordre social tant parmi les élites que chez les couches sociales plus modestes. La presse apparaît notamment pour certains comme une menace de l'ordre social, même si elle est pour d'autres seule à même de refonder le tissu social fragile.
Parallèlement, émerge la notion nouvelle de journalisme, comme manifestation de modes inédits de communication, accélérés par le progrès technique tel que le train mais surtout le télégraphe PP dont l'apparition non seulement favorise l'actualité la plus proche de l'information : le scoop, mais transforme jusqu'au mode d'écriture journalistique même.
C'est ces transformations que nous allons analyser, dont le point de départ est la création de La presse par Emile de Girardin le 16 juin 1836 qui divise le prix du journal par deux.
[...] Collusion entre presse et écriture 1. Littérarisation du journal et l'actualité comme source d'inspiration du roman. La diffusion de la presse a pour conséquence d'abord une mutation littéraire : Le journalisme se nourrit de procédés littéraires autant que la littérature s'inspire du journal, si bien que de nouveaux genres journalistiques voient le jour comme la chronique, le fait-divers, l'interview et le reportage. Balzac publie périodiquement, imitant le rythme du journal, Jules Verne également avec ses Voyages extraordinaires. Des productions collectives de livres à l'image de la presse voient le jour avec des publications groupées comme celle d'Alexandre Dumas et Auguste Maquet qui écrivent une dizaine de romans en collaboration. [...]
[...] C'est ces transformations que nous allons analyser, dont le point de départ est la création de La presse par Émile de Girardin le 16 juin 1836 qui divise le prix du journal par deux. C'est d'abord l'évolution du journal et du journalisme qui nous intéressera et plus particulièrement du quotidien en France, puis nous nous attarderons sur les enjeux de ce nouvel espace de parole au XIXe siècle, car il s'agit de gérer ce véritable nouveau pouvoir. Les transformations d'abord Du journal littéraire au journalisme professionnel, naissance de la communication moderne La qualité intellectuelle de la presse évolue au cours du siècle engendrant une mutation littéraire qui mélange les genres et le journal se popularise et se soumet progressivement, tout comme le journaliste à ce que Jules Vallès appelle la tyrannie de l'actualité A. [...]
[...] Parfois la fiction du roman-feuilleton rejoint le fait-divers exposé dans les rubriques du journal : - Dominique Kalifa dans L'Encre et le Sang donne des exemples de faits divers qui commencent dans le journal et dont la suite est imaginée par le roman-feuilleton Du journal des débats au Matin, de l'élite intellectuelle à la causerie dégradation du discours. - L'écriture journalistique au cours du 19e connait une transformation qui est la soumission aux impératifs de l'actualité. La démocratisation de la presse semble entrainer une dégradation de son discours : le public réclame des faits, de l'actuel, au détriment de l'analyse qui appelle à une réflexion plus profonde. Jules Vallès s'insurge : L'actualité ! L'actualité ! Il faut courir après elle où elle se trouve ! [...]
[...] Évidemment, le 20e siècle hérite de ces préoccupations. Bibliographie non exhaustive Pour une histoire générale de la presse et du journalisme au XIXe siècle - Corinne SAMINADAYAR-PERRIN, Les discours du journal, Rhétorique et médias au XIXé siècle (1836-1885), Publications de l'Université de Saint-Etienne - Christophe CHARLE, Le siècle de la presse, 1830-1939,Paris, Le Seuil - Roger BELLET, Presse et journalisme sous le Second Empire, Armand Collin - Thomas FERENCZI, L'invention du journalisme en France, Naissance de la presse moderne à la fin du XIXe siècle, Plon - J.-A. [...]
[...] Le reportage, fin 19e, début 20e héroïse le journaliste qui risque sa vie pour l'information, notamment le reporter de guerre qui existe depuis 1870. - Et c'est un véritable esprit de corps qui se forme chez les journalistes, les associations se multiplient, rassemblées dans le Comité général des associations de la presse française au milieu des années 1880. En 1893 a lieu à Londres le premier Congrès international des journalistes La mission du journaliste : témoin ambassadeur du peuple et rassembleur. [...]
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