Le projet de Bismarck apparaissait trop étriqué. Beaucoup lui reprochaient sa vision uniquement continentale et de ne pas suffisamment accompagner l'Allemagne à s'affirmer comme nouvelle puissance en dehors des frontières européennes. Lui succède alors Guillaume II , âgé seulement de 29 ans. Brillant, instable, exalté, doué de parole et comédien, le nouvel empereur semble désireux d'exercer pleinement ses pouvoirs. Il veut être son propre chancelier. Ajoutée à la réussite économique, la personnalité du nouvel empereur projette la question nationale sur le plan de la politique extérieure.
Ainsi, la Weltpolitik est « le programme de politique étrangère voulu par l'empereur Guillaume II dès son avènement en 1888, officialisé dans le discours qu'il prononce en 1896 pour le vingt-cinquième anniversaire de l'Empire et progressivement mis en place. Il s'agit de faire de l'Allemagne un géant politique conformément à son rang de grande puissance économique au prix d'une expansion coloniale et d'un développement militaire et naval » (Éric Anceau).
Dans l'objectif d'affirmer la position de l'Allemagne comme puissance mondiale (Weltmacht), comment Guillaume II a-t-il su mener sa politique expansionniste jusqu'en 1914, veille de la Première Guerre mondiale ?
[...] Il est dissous et les élections sont remportées par une coalition favorable aux projets coloniaux et qui s'étend jusqu'aux progressistes. B. Deux grandes puissances concurrentes: la France et l'Angleterre 1. La dégradation des relations allemandes avec la France C'est avec l'arrivée à la tête de l'état-major du général von Schlieffen en 1893 qu'un nouveau choix stratégique est effectué, codifié de plan Schlieffen. Ce dernier pense que le but de l'armée allemande est l'anéantissement rapide de l'adversaire principal, c'est-à-dire la France. [...]
[...] En mettant fin à la guerre franco-prussienne, le Traité de Francfort du 10 mai 1871 consacre la prépondérance allemande sur le continent. Bismarck consacre son énergie à maintenir un statu quo favorable à son pays. Il fonde son système diplomatique continental qui vise à assurer, si ce n'est l'hégémonie, du moins la prépondérance de l'Allemagne sur le continent. Bismarck tourne donc délibérément le dos à l'expansion coloniale, qu'il récuse de détourner l'Allemagne de son véritable but. Dès lors, pour assurer le statu quo, il faut tenir la France isolée, l'encercler, car ne se résignant pas à la perte de l'Alsace et de la Lorraine, elle est susceptible de chercher un jour à les récupérer, à prendre sa revanche. [...]
[...] La rupture avec la politique continentale bismarckienne s'illustre également par la mise en place d'un véritable colonialisme d'Etat. Certes, déjà, sous la pression des intérêts privés et de l'opinion publique, Bismarck avait dû, en dépit de ses répugnances personnelles, accepter de patronner les débuts de l'expansion en Afrique et dans le Pacifique. Mais c'est véritablement lorsque Guillaume II mène une politique officielle en cette direction, engageant l'Empire dans un impérialisme conscient, que l'expansion coloniale se développe. B. Un contexte favorable pour la mise en place de la Weltpolitik 1. [...]
[...] Une telle politique apparaît incompatible avec les intérêts de sécurité britannique. L'Allemagne se donnant une cuirasse navale inquiétât l'A où se développa alors un vif sentiment anti-allemand. Afin de mener à bien une telle réforme, le gouvernement doit obtenir les financements nécessaires, et donc rallier à lui les divers partis politiques votant le budget à la Diète. La première loi de financement de la marine (1897) échoue du fait d'un vote hostile des socialistes, des conservateurs, et des catholiques. Il faut donc rallier à la politique expansionniste et nationaliste le peuple, afin de faire du projet de développement de la flotte un projet auquel les partis ne pourront plus s'opposer. [...]
[...] Prenons pour exemple la guerre des Boers où Guillaume II soutient le président boer Krüger, alors adversaire de l'Angleterre. Cependant Guillaume II dut vite réitérer ses propos, craignant un conflit contre la Grande-Bretagne. En 1902, l'Anglais George Peel fait paraître The Enemies of England où il désigne l'Allemagne comme l'adversaire nouveau et présent. III. Entrainant alors une progressive marche vers la guerre A. Pangermanisme, dérives et difficultés 1. Un pangermanisme exacerbé Le pangermanisme est le mouvement politique ayant pour but la réunion de tous les germanophones au sein d'un même territoire afin de réaliser l'unité nationale et culturelle. [...]
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