Ce dogme caractérisé aujourd'hui comme la pensée unique a été gravé dans le marbre lors de la prise de fonction du nouveau président du Fonds Monétaire International (FMI) en 1981, William Clausen, qui a suivi l'élection de Ronald REAGAN aux Etats Unis et celle de Margaret Thatcher en Grande Bretagne, tous deux alignés sur la croyance du libre marché. Depuis le début des années 80 cette institution, créée par John Maynard Keynes et sensée aider les pays en développement à rattraper leur retard, est devenue une machine aveugle a créer de l'inégalité à travers des recommandations totalement déconnectées de la réalité et dont la seule cohérence est en fin de compte l'intérêt politique, économique ou stratégique des Etats Unis ...
[...] L'Occident a exigé la liberté du commerce pour les produits qu'il exporte mais simultanément, il a continué à protéger chez lui les secteurs que la concurrence des pays en développement aurait pu menacer. Les politiques du Consensus de Washington prêtent peu d'attention aux problèmes de répartition ou équité Ils ont foi en l'économie des retombées. Les bénéfices de la croissance, finissent par redescendre en cascade jusqu'aux plus pauvres. L'économie des retombées n'a jamais été qu'une simple croyance, un article de foi. La croissance aux Etats Unis dans les années quatre-vingt en offre l'exemple spectaculaire le plus récent tandis que l'économie était en pleine expansion, le revenu réel des plus défavorisés a baissé. [...]
[...] Tel est le raisonnement qui fonde la privatisation. Le FMI soutient que le plus important, et de loin, c'est de privatiser vite. Les problèmes de concurrence et de réglementation, on pourra les régler ensuite. Le danger, c'est que, une fois que l'on créé un intérêt privé, il a la motivation et les moyens financiers de maintenir sa position de monopole en étouffant dans l'œuf réglementation et concurrence et en semant au passage la corruption dans la vie politique. La libéralisation : Le FMI lui même reconnaît que la libéralisation des marchés des capitaux a contribué aux crises financières mondiales des années quatre vingt dix et qu'elle peut semer le chaos dans un petit pays émergent. [...]
[...] Il est important de voir non seulement ce que le FMI met au programme, mais aussi ce qu'il n'y met pas. La stabilisation y est, la création d'emploi non. Les impôts, et leurs effets négatifs, y sont, la réforme agraire non. Il y a de l'argent pour renflouer les banques, pas pour financer l'amélioration des services d'enseignement et de santé et encore moins pour secourir les travailleurs éjectés de leur emploi en raison de la mauvaise gestion macroéconomique du FMI. [...]
[...] Cette pensée connue comme le "Consensus de Washington" (ville où est implanté le siège du FMI) est assise sur trois piliers fondamentaux : l'austérité, la privatisation et la libéralisation. Cette potion a été administrée sans variation à l'ensemble des pays où le Fonds a été amené à intervenir. L'austérité : Les pays ne peuvent pas supporter des déficits persistants, et la croissance prolongée n'est pas possible avec l'hyperinflation. Le problème, c'est que beaucoup de ces politiques sont devenues des fins en soi, non des moyens au service d'une croissance juste et durable. [...]
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