L'année 1848 marque la fin de la Monarchie de Juillet. Le 25 février 1848, est proclamée la Seconde République, qui prend fin avec le coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Ce dernier proclame alors le Second Empire un an après jour pour jour. Mais le 2 septembre, il capitule contre les prussiens et le Second Empire s'effondre, laissant place à la Troisième République le 4 septembre 1870. Cependant, l'installation d'un véritable régime parlementaire ne s'effectue qu'en 1879 avec Grévy. Durant toute cette période, on assiste à une évolution et un ancrage des principes républicains et démocratiques.
Parmi ces principes il y a bien évidemment le vote. En effet l'acte de voter est très important au sein d'un régime. Voter vient du latin « votum » qui signifie le vœu. C'est donc la traduction de l'expression de la population qui s'exprime toute entière à travers le vote. Seulement cette liberté n'est pas donnée à tout le monde et se déroule parfois dans des circonstances qui peuvent être d'une importance capitale et modifier fortement la donne.
On peut alors se demander quel rôle l'acte de voter a-t-il joué dans l'installation progressive de la république et de ses principes.
[...] Le climat de la guerre est omniprésent et comme le dit Victor Hugo on ne vote pas pour un régime, mais pour la paix ou la continuation de la guerre Un évènement va aussi distinguer Paris du reste de la France, en mai 1871 : la Commune. Cela ne concerne que Paris et on observe l'apparition d'une réelle conscience de classe. Un élément montre que les populations se familiarisent avec le vote : le 26 mars 1871, le Comité Central de la Garde Nationale organise des élections municipales afin de donner une légitimité à son mouvement. [...]
[...] En ce sens, l'acte de voter au niveau du gouvernement est un acte fondamental du régime. Puis le conflit qui semblait inévitable entre Louis-Napoléon Bonaparte et l'Assemblée a effectivement lieu. Dans les années 1849-1850, l'Assemblée fait une tentative réactionnaire et vote de nombreuses lois répressives sur la presse par exemple ou encore ayant un lien avec l'Eglise comme la loi Falloux du 15 mars 1850. Mais au final, c'est Louis-Napoléon Bonaparte qui triomphe avec son coup d'Etat le 2 décembre 1850. [...]
[...] Lui seul a l'initiative des lois et il est élu pour dix ans. C'est l'homme fort, illustrant parfaitement le césarisme démocratique. Le Corps Législatif, lui, discute et vote les lois, mais sans droit d'amendement. Le Sénat quant à lui dispose de plus de pouvoir, puisqu'il peut proposer des modifications par sénatus-consulte. Les sénatus-consultes existaient déjà sous l'Empire, ils ont valeur de loi. Ils ont été utilisés à plusieurs reprises sous le Second Empire, notamment pour la proclamation de ce dernier. [...]
[...] Le vote est donc à la base du pouvoir, et il l'organise. C'est aussi par lui que se fondent ces régimes et que des lois sont appliquées. Mais qu'est-ce que l'évolution du vote a apporté entre 1848 et 1879 ? Quelles en sont les conséquences réelles ? Dès la fin de la Monarchie de Juillet en 1848, la question du vote et plus particulièrement celle du suffrage universel sont omniprésentes. La campagne des banquets en est la preuve puisque le type de vote constitue la question majeure, et très vivement débattue. [...]
[...] Cela est dangereux pour la souveraineté nationale et constitue une entrave aux principes républicains et démocratiques de 1848. Le 31 mai 1850, est donc votée une loi scélérate, transformant l'obligation des six mois de résidence dans la même commune en trois ans. Cela concerne donc environ trois millions d'électeurs, ainsi écartés des élections. De plus, les électeurs les plus touchés sont les ouvriers ou encore les vagabonds, donc les personnes les plus amenées à voter pour l'opposition. Voter est donc accessible à moins de personnes, ce qui constitue une certaine régression. [...]
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