La Première Guerre mondiale est un conflit militaire opposant La Triple-Entente et la Triple-Alliance, qui s'est principalement déroulé en Europe de 1914 à 1918. En France, ce conflit a été vécu différemment selon les acteurs de cette guerre, car chaque participant a joué un rôle spécifique, inhérent à sa fonction. Cela nous amène donc à la question de la manière dont ces différents acteurs ont vécu ce conflit et aux épreuves qu'ils ont traversées. « Vécu » vient du mot « vivre », qui désigne les conditions d'existence, la manière d'agir de telle ou telle façon, d'exister par rapport à quelque chose, un fait ou un événement. Ici, cet événement qui nous intéresse est la Première Guerre mondiale en elle-même, de 1914 à 1918. Nous ne nous préoccuperons donc ni de ses causes, ni de ses conséquences.
[...] Ils obligent les municipalités à faire de lourdes contributions financières et saisissent dans les entreprises les matières premières. Tout ce qui ne peut pas être transporté est détruit (ex : l'industrie de Saint-Quentin est démantelée en juin 1917) B – Les dégâts matériels 1 – Les destructions - Près de trois millions d'hectares de terres sont dévastés par les combats et devenus incultivables (ex : la « zone rouge » désigne 120000 hectares de champs de bataille, rendues inutilisables en raison de la présence de milliers de cadavres et de munitions enfouies sous terre) - Lors de la retraite allemande en février 1917, les troupes cherchent à empêcher la reprise de la vie économique (ex : puits souillés, établissements artisanaux et industriels anéantis, instruments agricoles détruits) - Les soldats détruisent également des villages entiers par cruauté barbare (ex : la ville de Lens est détruite en 1918) 2 – Les bombardements - Les aviateurs allemands bombardent des monuments idéologiques pour saper le morale des populations (ex : la cathédrale de Reims a été bombardée sous prétexte que la terrasse des tours pouvait servir de poste d'observation) - Certains raids aériens ont aussi pour objectif d'affaiblir économiquement (ex : au printemps 1917, les tous premiers bombardiers de l'armée allemande exécutent des raids contre les quartiers industriels de Londres) - D'autres bombardements servent uniquement à causer des pertes civiles (ex : du 23 mars au 9 août 1918, les canons lourds allemands bombardent Paris et font 267 morts et 602 blessés) III – Le front intérieur : le vécu des colonies et des femmes A – Les colonies 1 – Apport humain - Le gouvernement français fait venir des immigrés de Chine et des colonies pour remplacer partiellement les hommes partis au front (ex : 22OOOO travailleurs coloniaux sont appelés en France) - La France recrute également plus de 600000 soldats coloniaux d'Afrique, d'Indochine et des Antilles, parfois de force, qui provoque de nombreuses protestations (ex : résistances armées au Soudan, insurrections entre l'affluent du Niger et la Volta, qui ont duré près de dix mois) (« Mieux vaut courir des risques en Afrique que sur le front », Clémenceau) - Les soldats coloniaux servent surtout de « chair à canon », de manière à réduire les pertes françaises (ex : parmi les 134000 tirailleurs sénégalais recrutés sont morts au front) 2 – Apport financier et économique - Les soldats français réquisitionnent diverses denrées à partir de 1916 (ex : les œufs du Maroc, les céréales et cuirs du Maghreb, la viande de bœuf de Nouvelle-Calédonie, le vin d'Algérie et le rhum de Guadeloupe) ce qui provoque des pénuries alimentaires dans les populations coloniales - Les colonies sont obligées de verser des contributions financières : un gros effort financier est demandé à tous (citoyens, non-citoyens, gouvernements coloniaux, tout le monde était obligé de payer) (ex : la participation de l'AOF s'élève à 31 millions de francs, celle de l'AEF à 7 millions et celle de Madagascar à 37 millions) - L'état français procède à une importante augmentation des impôts (ex : en AOF, l'impôt personnel augmente de en 1913 à en 1918). [...]
[...] Ainsi, le problème que nous nous posons est le suivant : quels sont les différents acteurs de cette guerre et de quelle manière l'ont-ils vécue ? Nous répondrons à cette question en réfléchissant tout d'abord sur la vie des soldats au front. [...]
[...] Les populations coloniales sont exploitées de manière abusive par le gouvernement français, leurs conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles au fur et à mesure que la guerre progresse B – Les femmes 1 – Soutien physique et moral - De nombreuses femmes s'engagent dans les hôpitaux de guerre et les maisons de convalescence qui accueillent quelques milliers de blessés chaque jour et assistent parfois les médecins qui travaillent au front (ex : en France, près de 4000 infirmières se sont portées volontaires) - Certaines femmes sont « marraines de guerre » : elles écrivent des lettres aux soldats, leur envoie des colis voire des vêtements chauds et les rencontrent parfois lors de leur permission (extrait d'une lettre écrite par Simmone D., une enfant de 7 ans, et adressée à un soldat français : « J'ai reçu votre lettre avec bin du plaisir et je les montrée à mes amies à l'école. Tout le mende à l'école vous cannait maintenant et vous aime bien mais ses moie qui vous aime le mieu. [...]
[...] Remplacez sur le champ de travail ceux qui sont sur le champ de bataille. Préparez-vous à leur montrer, demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés ») - L'économie est tournée vers la guerre : les femmes travaillent dans des usines d'armement comme les usines Schneider, Creusot ou Renault (qui fabrique des chars à la place de véhicules automobiles) et confectionnent notamment des obus. [...]
[...] On les appelle « munitionnettes » (ex : 6770 femmes travaillent dans les usines Renault de Billancourt et représentent 31,6% des employés au printemps 1918) - Les conditions de travail dans les usines d'armement sont particulièrement difficiles : les femmes travaillent plus de onze heures dans les usines et porte des obus de sept kilos (ex : la journaliste Marcelle Capy a travaillé dans une de ces usines, et explique dans son témoignage « La Voix des femmes », qu'une de ses compagnes portait environ 900000 obus par an soit 6,3 millions de kilos) Ainsi, nous avons montré comment les différents acteurs de la Première Guerre mondiale ont vécu ce conflit : les soldats présents au front ont dû faire face à des conditions de vie particulièrement difficiles et à un danger de mort omniprésent ; certaines populations civiles ont affronté l'occupation et ont subi d'importantes destructions matérielles ; les colonies et les femmes ont participé à l'effort de guerre du mieux qu'ils le pouvaient. Le problème auquel nous avons tenté d'apporter des éléments de réponse ne s'applique pas uniquement à la Première Guerre mondiale et peut être élargi à la Seconde, notamment avec la question du vécu des populations juives en Allemagne. [...]
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